Un Paradis Condamné.

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Patapon   Un Paradis Condamné. 22 16/06/10 à 15:04

Plop. Je poste La Nouvelle XXIII d'une fic que j'écris en ce moment ici. Comme elle ne comporte pas son lot de termes incompréhensibles pour un profane, je me suis dit que je pourrais avoir des retours objectifs. N'hésitez pas à critiquer, tant que ça reste construit.

(Précisions: La Parole = une épée. Un Thunderhawk = un genre de vaisseau spatial de débarquement.)

Nouvelle XXIII: Un Paradis Condamné.

Mitzrael effleura les blés de la main. Pour sa seconde venue sur la planète, il n'avait pas pris d'armure. Inutile. Eniade était exempte de tout danger direct. Aucune armée, pas le moindre système de défense, juste des paysans et un gouvernement clanique primitif. À part ça, il n'y avait que des paysages magnifiques à perte de vue. Des mers, des montagnes, des champs... Quel que fût l'endroit où Mitzrael portait son regard, il n'y voyait qu'une nature presque inviolée, au pire respectée.

L'absence de réaction du Gouvernement Planétaire était simple, il n'y en avait pas. Simplement une assemblée de chefs de clans, équipée d'une radio orbitale, qui ignoraient tout de la guerre qui ravageait le Sous-Secteur. Mitzrael était d'abord venu en armure, accompagné des Champions et d'une Escouade Tactique, mais rien ne laissait penser qu'il y aurait des combats ici. Après plusieurs heures à explorer les environs, il avait ordonné que l'on reparte en orbite, pour qu'il puisse redescendre seul avec sa Garde d'Honneur, et sans son équipement. Juste la Parole.

Il s'agenouilla et huma les céréales. Elles avaient la même odeur que celles de Samaël, qui était si lointaine. Durant un instant, il oublia la guerre, il oublia le Thunderhawk et les Champions postés derrière lui, il oublia tout, pour se souvenir uniquement des pains que faisaient les aînés de son clan. Si savoureux, si naturels, si vrais. Ses années de jeunesse refirent surface soudainement, quand il pouvait jouer dans les champs après être revenu de la rivière.

Rouvrant les yeux, il observa l'horizon une nouvelle fois. Tout comme Samaël. Ce blé à perte de vue, ces montagnes au fond, aux sommets enneigés... Maintenant que la nuit tombait, il pouvait voir partout des feux s'allumer, et entendait de grandes fêtes se préparer. Ici, personne n'avait conscience que le Sous-Secteur entier était la proie du Chaos et de la guerre, que le sang coulait à flots chaque jour et que des milliers d'hommes et de femmes terminaient leurs vies dans la violence. Ici, le temps semblait s'être arrêté à une époque de bonheur, comme dans les rêves de l'Empereur durant la Grande Croisade.

La lune montait dans la nuit tandis que le soleil se couchait, embrasant les cieux dans une teinte d'abord orangée, puis rose, puis mauve, et enfin noire, à couper le souffle. Les nuages dérivaient paisiblement, se bardant des couleurs du crépuscule alors que la lumière baissait petit à petit. De grandes formations d'oiseaux parcouraient le firmament en piaillant, et au sol de grands mammifères broutaient paisiblement leurs dernières fourrées d'herbe avant de se mettre à l'abri des prédateurs.

Une brise légère soufflait et agitait les blés par petites vagues, tandis qu'il marchait parmi eux, ouvrant ses sens à tant de magnificence. L'air était chargé d'odeurs légères et entraînantes, mais il restait frais comme celui d'un soir d'été. De petits rongeurs lui couraient sur les bottes, chatouillant le colosse vétéran de milliers de guerres. Il marcha jusqu'à une colline et admira le joyau de nature qui s'étendait sous ses yeux.

Il ne voyait que la beauté, l'innocence et la légèreté sur cette planète. De grands arbres, aussi hauts que des tours, aux fleurs roses, abritaient de vastes colonies de félidés aux rayures captivantes, et le sol, jonché d'écorces, grouillait de marsupiaux en tout genres. Il y avait aussi des villages d'où venaient des rires et des chants, et où l'Astartes voyait des gens danser dans de grandes rondes, sourires aux lèvres. Les vieillards fumaient du tabac en contant mille histoires aux gamins émerveillés.

Nulle part il n'y avait d'armes. Mitzrael assimilait sa propre venue, même en robe de bure, et avec simplement la Parole à sa ceinture, à une intrusion sur un domaine sacré. Et que dire des Champions et du Thunderhawk? L'idée même que des hommes formés pour la guerre, et une machine conçue pour les y porter, foule actuellement un tel havre de paix, le troublait. Quel droit avait-il à porter les symboles de la violence, ici où on n'en avait peut-être même pas conscience?

En revenant vers le site d'atterrissage, il ferma les yeux encore, abandonnant son esprit au million de sensations qui l'assaillaient à chaque seconde. Une multitude de souvenirs, sur son passé et son enfance, mais aussi une myriade de rêves et de fantasmes ridicules pour un Space Marine. La paix, le bonheur, la joie... Mais non. Il était un Ange de la Mort, un Guerrier des Étoiles. Les étoiles, justement... Les constellations étaient claires et elles brillaient vivement, drapées de superbes couleurs provenant de la Voie Lactée. Il discernait Khlysti dans le ciel, le Joyau du Sous-Secteur, autrefois l'exemple du Secteur Vira, aujourd'hui l'objet du courroux de l'Imperium. La planète rebelle, l'orbe du mal.

Quittant le champ de blé, il prit une poignée de terre dans ses mains. Elle était fraiche et sentait la vie. Fertile, douce, à l'image d'Eniade. L'exception qui confirmait la règle. La seule innocente, la seule vierge au milieu de toutes les corrompues, toutes les souillées. Le symbole à préserver, à protéger des horreurs de la guerre. Eniade, la beauté dans sa définition la plus vraie, la perle rare. Seul un être dénué de cœur ou de raison, ou même des deux, aurait porté la violence ici.

Mitzrael remonta au niveau de Daniel, Haziel et Vehuel, et leur indiqua d'un signe de la main qu'ils repartaient. Les turbines du Thunderhawk se mirent en route alors que sa rampe frontale se refermait et que la vision paradisiaque d'Eniade disparaissait. Par les hublots, il vit les champs de blés s'arracher à lui, les montagnes rétrécir, et bientôt il se retrouva dans l'espace, à contempler, songeur, l'orbe merveilleux qu'il avait foulé quelques minutes plus tôt. Il fit route à travers les couloirs du Symphony of Samaël vers le pont de commandement et admira pour la dernière fois Eniade, la plus belle chose qui lui avait été donnée de voir depuis des siècles.

Cette planète était une pure merveille. Pure. La seule à n'avoir pas été corrompue. La seule sur plus d'une centaine. La seule à ne pas porter la moindre trace d'activité Chaotique.

Le cœur serré, Elemiah Mitzrael Kaihansen s'adressa au Capitaine Dikinsson.

-Aucun signe extérieur de corruption. Nous pourrions continuer notre chemin sans nous préoccuper d'Eniade. Néanmoins...

-Néanmoins, Monseigneur?

-Le Chaos est imprévisible. Je ne puis accorder le bénéfice du doute à une planète entière, si belle soit-elle. Capitaine...

-Je vous écoute, Monseigneur.

-Ordonnez aux batteries d'artillerie de faire feu. Rasez tout. Absolument tout. Bombardez-la jusqu'à ce qu'il n'en reste rien.

-Oui, Monseigneur.

Il entendit le vox du Capitaine s'activer, il perçut les témoins lumineux et les runes s'activer partout autour de lui, les vaisseaux se mettre en position, et il les vit faire tomber le feu sur Eniade. Silencieusement, une larme roula le long de sa joue.

Un Paradis Condamné. 21/22 17/06/2010 à 20:52
Mitzrael a écrit :

Frosties a écrit :

Non mais même le raisonnement de ton perso' est simpliste. C'est juste un truc de bourrin, si tu voulais te la jouer poétique, c'est raté.



Son choix est pourtant assez clair... Soit il laisse cette planète magnifique en paix et il prend le risque de tomber dans un piège grossier, soit il choisit la sûreté. Quand ça implique des millions, voire des milliards de vies humaines, j'estime que c'est plus du bourrrinage.



Non mais je sais lire hein et ça change pas ce que je viens de dire au-dessus.
Un Paradis Condamné. 22/22 17/06/2010 à 20:56
Moui, bref, t'aimes pas la violence, on sait... x)
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