Moins de 18 ans
18 ans ou plus
Alhambra | Perdue, moi aussi (nouvelle) | 21 | 25/09/08 à 20:45 |
[ Un petit texte tout simple et sans prétention, que vous trouverez peut-être banal. Mais des avis (constructifs ?) ne me feraient pas de mal . ]
Il me serre dans ses bras.
Il a cette odeur que je ne supporte plus. J’ai trop senti cette odeur. Ce parfum qu’au début je trouvais « sucré, doux tu vois, mais un truc joyeux ». Je ne renie pas ce que j’ai pu dire, je dis juste que j’ai changé. Les choses aussi. Ce parfum maintenant, il me donne la nausée.
« Attends heu … il faut que je trouve un truc dans mon sac. »
Je m’écarte de lui. Il n’est pas dupe. A chaque fois qu’il veut me prendre la main, me serrer contre lui, j’ai un truc à chercher dans mon sac. Un ipod, mon portable, un livre. Bref, il n’est pas débile.
J’attends seulement le jour où il osera me dire « Qu’est ce qui ne va pas ? ». Le jour où enfin, il me prendra au piège, où je rougirai, où je baisserai les yeux, mais où je lui dirai que je n’en peux plus, de cet amour platonique qui ne mène plus à rien, du tout. Et ça fera du bien.
Je farfouille vaguement dans mon sac. Et puis je lâche un « Ah non c’est vrai, il n’est pas là. » pas convainquant du tout.
Mais rien. Il a un petit sourire navré, mais gentil. C’est tout.
Pourtant ça, c’était une perche ! Il aurait pu au moins me dire « Tu cherchais quoi ? », et inévitablement, on aurait parlé, et de fil en aiguille … Mais rien. Il est aussi lâche que moi en fait. On sait très bien tous les deux.
Je le regarde. C’est toujours ce même visage, cette même attitude sage et passive, douce et gentille. Il me regarde aussi. Qu’est ce qu’il peut faire d’autre, le pauvre ! Il pose très délicatement ses yeux sur moi. Même ça, ça lui fait peur. Je crois que ça fait six mois que j’attends un vrai regard, franc, sondeur, peut-être même agressif.
Tu parles. C’est moi qui porte la culotte, comme on dit.
Enfin quand même, il est mignon, avec ses petits yeux timides, son sourire imperceptible, son léger air de bêtise, d’ignorance.
Je me colle un peu contre lui. J’essaye de me souvenir. De l’amour fougueux que j’ai pu éprouver pour lui. Fougueux, peut-être pas. Mais réel, sincère. Il me plaisait, il me faisait sourire pour un rien. Il était là, tout penaud, sans savoir quoi faire de ses mains, le regard dans le vide. Un peu perdu. Ce n’était pas du tout mon « type », moi c’était plutôt les grands mecs, forts et grandes gueules. Enfin c’est ce que je croyais. Il n’empêche que lui, plus je le regardais, plus je craquais. Oui, j’ai vraiment été amoureuse de lui.
Je me colle un peu plus contre lui. Le pauvre, il n’y peut rien lui ! Si notre relation est tombée endormie dans une mare de boue. Et s’y est enlisée.
Je lève mon visage et l’examine. Il a les yeux dans le vide. Il cherche sûrement quoi dire, quoi faire, pour que tout se passe bien. Ça a toujours été son plus grand souci. Que tout aille bien, que les gens se sentent à l’aise, peu importe si lui est seul, ou mal assis, ou le seul sous la pluie. Si tout le monde va bien, si l’ambiance est tranquille.
Il sent que je le regarde, il passe son bras autour de mon épaule. Il faut que je lui dise, il faut que je lui dise gentiment, que ça passe, juste comme ça, que ce soit dit, enfin !
« Ecoute heu … je suis désolée Lucas, mais tu vois, je crois que …
-Chut … »
Il pose son doigt sur ses lèvres. Chut.
C’est la première fois qu’il a un geste comme ça ! Qu’il me coupe ! Il ne m’a jamais coupée. Jamais contredite, jamais niée.
Il répète :
« Chut. Ce n’est pas grave, je sais. Tout va bien. »
Il m’enlace, il plonge son regard dans le mien. Avec assurance. Avec assurance ! Lucas, avec assurance ! Voilà que quand, enfin, il comprend que je veux le quitter, il retrouve, il trouve !, de l’assurance, de la force, du charisme !
Sacré Lucas va, au fond tu sais bien, tu sais très bien que je ne te quitterai jamais.
Perdue, moi aussi (nouvelle) | 21/21 | 10/12/2008 à 16:16 |