Posthume (texte)

Alhambra

Posthume (texte)

20

29/09/09 à 20:56

Mon amour,
Je t’ai trompé. Oh, mon vieil amour, l’unique amour, tu dois comprendre, me comprendre, tu dois admettre. Ce n’était pas ma faute, c’est le temps, c’est les mots … Ils ont eu raison de moi, de ma volonté. Ils ont anéanti ma lutte. Il faut que tu comprennes, jure moi encore une fois cet amour qu’au creux de la nuit tu me susurrais. Jure-le-moi une fois, pour toutes les fois …
Tu sais, il y a une époque où je ne connaissais pas ma chance. Quand tu n’étais pas là, je comptais, tristement, les heures qui nous séparaient. Aujourd’hui tu sais, je ne compte même plus les mois. Chaque 31 janvier, je rajoute un au nombre des années. La lassitude m’a gagnée.
Au début je m’accrochais, tu le sais, il n’y a même pas de mots, c’est ridicule d’en parler. Parler de la douleur, parler de mon refus de résignation, parler de la nuit, seule … C’est inutile. C’est encore là, brûlant dans mon ventre, brûlant au bout de moi.
Et puis, voilà. On s’habitue. On n’oublie pas, mais on s’habitue. Le matin, je ne m’étonnais plus de ne préparer qu’un seul thé au lait et de le boire toute seule. Le midi je ne trempais plus les mouchoirs de ne sortir qu’une assiette. Et le soir, le noir … Le soir ça fait toujours mal. Mais ce n’est plus une surprise. On s’y fait.
Mais tu sais, je ne t’ai jamais oublié, ce n’est pas même pas possible. Tu le sais. Je suis venue tous les jours, d’abord. Et puis la vie l’emporte. On se lève le matin, on parle de nouveau, on rit parfois, on existe, puisqu’il le faut. Mais je suis venue chaque semaine. Chaque semaine je suis là, et je t’offre un bouquet de fleurs qui ne veulent rien dire. Mais qui veulent tout dire … Tu le sais ?
Mais voilà. Mon amour. Je t’aimais à tout rompre et je t’aime encore tellement fort, plus fort encore, que par instants, ça me lance. Dans tout le corps, une douleur bien physique. Pourquoi tu n’es plus là ? Pourquoi moi, pourquoi nous ? Nous qui allions si bien …
Mais voilà. J’ai besoin de vivre ! Vivre ! Tu ne me le reprocheras pas. Si je suis contrainte à vivre sans toi, alors je veux vivre vraiment. La demi-mesure ne m’est pas permise. Je ne peux pas gâcher cette vie, cette chance insensée qui t’a été enlevée … Voudrais-tu que je vive comme un fantôme ? Entre leur monde et toi. Nulle part en fait.
Oh, je ne veux pas t’accabler. J’ai honte.
Un jour, il est apparu. Petit à petit il est entré dans ma vie. Ça m’est insupportable à dire, ça m’est terrible. Te parler d’un autre, là. Toi qui es là, là-dessous, juste là, immobile, tout seul … Mon amour …
Mais il faut le dire, le dire avec les vrais mots. Par respect.
Il m’a plu. Il m’a fait rire. Je me suis laissée allée, entrainée par sa main à la vie qui dansait à l’horizon, sur laquelle je jetais des regards envieux, mais que je m’interdisais de rejoindre.
Je ne t’ai pas oublié mon amour. Ne me regarde pas d’un œil mauvais, impuissant. Tu es toujours là ! A chaque instant ! Plus puissant encore que tu ne l’étais vivant. Tu me hantes à chaque seconde qui passe. Mais voilà. J’en aime un autre. J’en aime aussi un autre.
Je n’y peux rien. Tu sais que c’est dur, pour moi aussi. Depuis tout ce temps … C’est tellement dur, parfois. Les images, les mots réapparaissent dans ma tête, et c’est comme si tu mourrais à chaque fois, encore et encore, chaque fois un peu plus terrible …
Si j’y pouvais quelque chose tu sais, bien sûr que j’aurais lutté, encore et encore, comme je le fais depuis le début ! Mais je ne contrôle pas ça. Je t’aime, bien sûr, pour toujours. Mais je l’aime aussi. Je suis obligée de le prendre en compte. J’ai eu du mal à l’admettre, maintenant c’est trop tard, c’est là. C’est là près de nous. Pas entre nous, mais c’est quand même avec nous.
Mais il le sait ! Il te connaît, je lui ai parlé de toi mille et mille fois. Il ne prétend pas te remplacer. Moi non plus. Personne ne pourra jamais te remplacer. Même en essayant très fort.
Voilà je l’ai dit. Ne me rejette pas, je t’en supplie. N’oublie pas tout ce que j’ai fait. Tout ce que j’ai enduré. N’oublie pas que quoi qu’il arrive, que je le veuille ou non, je t’aime. C’est tellement fort que … Mais tu le sais, je te l’ai dit mille fois.
Je vais te laisser mon amour, je file travailler. Je reviens bientôt. Pardon, pardon encore.
Mon cœur est à toi.

Alhambra  

Posthume (texte)

4/20

29/09/2009 à 21:02

Ne t'excuse pas, tu as parfaitement le droit de ne pas aimer
C'est vrai que le thème est plutôt récurrent ...
Merci de ton avis !

Edit : Ah, heu bon ok, ça fait pas l'unanimité :p
Merci quand même !

Bastard Barbie  

Posthume (texte)

5/20

29/09/2009 à 21:06

Je n'aime pas.
Je rejoins Satchikow en disant que c'est banal.
Y'a une impression de déjà-vu, en fait.

Croutons  

Alhambra  

Posthume (texte)

7/20

29/09/2009 à 21:22

Croutons a écrit :

Rien que de voir ce bloc, ça me décourage. Je suis pourtant grand lecteur.



Ah ah non, un grand lecteur n'a pas froid aux yeux ! :p
(de toute façon vus les commentaires, tu ne rates rien )

Alhambra  

Posthume (texte)

9/20

29/09/2009 à 21:32

Aussie a écrit :

Moi j'aime bien.



Oh mon Dieu !
ça te dit un café ?


Je plaisante, merci, ça me remonte un peu le moral

Mangeclous  

Frosties  

Posthume (texte)

15/20

01/10/2009 à 20:07

Je trouve ça beaucoup trop répétitif, et d'une originalité inexitante.
Mais chacun son style
Ne te décourage pas pour autant!

lalouve5cali  

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Posthume (texte)

17/20

11/10/2009 à 18:54

Je trouve que "banal" est un mot trop rude pour ce texte, de très bonnes tournures pour des sentiments/sensations pas très faciles à faire communiquer.
J'aime beaucoup.

Alhambra  

Posthume (texte)

18/20

11/10/2009 à 19:10

Merci beaucoup à vous deux !

lalouve5cali, je ne veux pas non plus déprimer les gens :s ce que tu dis me touche

lalouve5cali  

Posthume (texte)

20/20

11/10/2009 à 19:18

Peut être un peu plus d'originalité n'aurais pas été de refus mais il y a un bon style , un bon engagement , une vérité qui fait un peu mal au coeur , peut être parce que ça me parle aussi mais j'aime bien ce texte et j'ai eut du plaisir a le lire , même si tout le monde ne sera pas forcement de mon avis