A l'occasion d'un Sujet d'invention en Français.
A vos chères et tendres petites pupilles dilatées.
Que chaque mot soit anodin.
Le sujet était le suivant :
Rédigez le portrait d'un personnage, caractéristique de votre monde (pas moins d'une page et demie). En cinq lignes, dites quelle conception de l'être humain vous voulez illustrer. Faites-le parler, que son style soit perceptible (pas moins d'une page). Dans une demi – page, vous proposerez ces notes d'auteur qui justifieront votre travail d'écrivain (effort de justesse d'analyse, recherche de langage, d'effets, variantes...)
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Rosaline, Fraîchement sortie de la salle de bain, rejoint son petit cocon, et se laisse tomber en arrière sur son lit. Les membres lâches faisant d'elle une étoile tombée du ciel a la mer. Elle ne porte alors qu'une serviette de bain rose enlaçant les extrémités de son fin buste osseux. Le draps s'imbibe de fines gouttes d'eau amères parfumées a la framboise longeant ses longues fibres capillaires colorées et chimiquement démêlés. La lumière tamisant l'atmosphère chaleureuse luit sur ses nues longues jambes, épargnées de moindre graisses, marbrées de petites auréoles jaunâtres et bleutées. Ses genoux étant les parois les plus marquées, si elle le savait, cela ne l'étonnerait guère. Ceux-ci étant les conséquences d'innombrables soirées de débauche et de nombreuses chutes engendrées par l'alcool. Rosaline regarde le plafond neigeux, examinant scrupuleusement les moindres impuretés des précédentes couches de peintures. C'est dans ses paupières fatiguées et l'océan de ses yeux vidé de toute intelligence, que le reflet de la bougie posée sur sa table de nuit s'épanouit. Des yeux usés et abîmés par les multiples écrans virtuel projetant une infinité de pixels destructeurs. Consomption. Un réseau nasal qui ne sait plus apprécier la délicatesse d'une fleur ni les saveurs d'une herbe humide, une voie nasale intoxiquée d'odeurs artificielles et toxiques. Rosaline n'est mûre que de 24 ans. Jeune dîtes-vous. Immature vous la penserez. Elle respire cette ambiance de poupée dans laquelle elle nage depuis sa plus tendre enfance, Et elle y replonge a chaque pas devançant le seuil de sa porte. Le CD est presque fini et la dernière chanson est sa préférée, Elle se met a chanter. Sous son air de petite fille naïve attendant le prince charmant du haut de son aquarium, elle se met a chanter. Voix éraillée et trouée par la nocivité de la nicotine. Sa roque voix prouve que même son intérieur est dégradé. Elle se met de plus a bailler soporifiquement et rapporte alors sa main a sa bouche rouge. Ses ongles sont d'un soin irréprochable. Ses doigts longilignes réguliers se terminent d'une fine couche pourpre de vernis brillant, qui dérangeant sa narine gauche frôlant l'asphyxie odorante. Inconsciemment, elle ne peut se rendre compte de l'impact physique et mental qu'engendre cette intoxication. A la fin de la chanson, elle se redresse brusquement et se regarde dans le miroir de part de son grand lit de princesse. Elle arrange ses cheveux humides et les attache avec un chouchou de façon négligée. Elle se lève et ramène une petite trousse violette, et l'ouvre délicatement, tout en douceur. Elle sort un crayon gras et tire sa paupière inférieure pour y déposer une triple épaisseur. Elle fait ensuite glisser un tube pailleté sur ses lèvres pulpeuses et les frotte l'une contre l'autre. Elle sourit a son propre reflet, duquel ressort d'éclatante dents blanches munie d'un fil de fer et se fixe inlassablement, cherchant cette fois-ci ses imperfections. Les défauts muraux deviennent alors des complexes cutanés. Elle s'admire et s'auto dénigre dans un silence glacial, amplifiant la solitude matinale. Subitement, une sonnerie retentit, elle se jette donc dessus ;
- Allo ? [...] Oui, a ce propos je voulais te parler [...] Je ne pense pas pouvoir venir demain. [...] Non, ne pense pas que c'est parce que je ne le veux , c'est tout simplement parce que je ne peux pas, ne confond pas tout. Tu insinues toujours que tout est de ma faute.. Allo ? Allo ?
Ho mais j'hallucine ! pour qui elle se prend ? Bon, outre le fait qu'elle aie peut-être une petite part de véracité dans ses propos, Elle ne me croit nullement. Ce n'est pas que les soirées me dérangent, mais a chaque fois ça fini de plus en plus mal.. Bon. Faudrait que je me rachète une crème quand même. Ha et je n'ai plus de mascara. Si seulement j'avais les yeux verts. Si seulement je lui ressemblais.. Un jour, moi aussi je serais mondialement connue, un jour moi aussi je serais a l'affiche d'un film d'un grand cinéaste comme Almodovar. Un jour moi aussi je serais interviewée par les plus grands journalistes, et tout le monde m'idolâtrera. Je le sais. Un jour j'écrirais un livre aussi connu que celui de Régis Jauffret, et un amateur l'adaptera en série américaine.
C'est fou, quand je vois mes pores cutanés, et que je revois mon plafond ébréché, je me dis que.. toute personne mourante de vieillesse, voit a la fin de sa vie ce piteux plafond. Rien qu'un sinistre et impur plafond blanc imparfait. C'est peut-être comme ça, après tout, la vie ?
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NB : je vous ai passé l'intertexte de ma vision de ma conception de l'etre humain je voulais illustrer, ainsi que mes ultimes notes sur mon travail.
Critiques ? I want.
Et merci encore a vos pupilles quelque peu plus dilatées^^ je leurs suis très reconnaissante.
Rosaline [texte] & the new generation |
1/3 |
14/04/2009 à 19:20 |
La première partie (la description donc) est trop lourde à mon goût, en plus je ne sais pas quelle est cette manie de placer les adjectifs avant les noms communs, mais ça sonne vraiment faux à l'oreille.
Quant à la deuxième partie, si elle se trouve être plus fluide et ne me laisse pas moins de marbre. Je la trouve trop rapide/superficielle (même si je sais que tu as des contraintes imposées, là ça colle pas vraiment je trouve).
Je n'aime pas.
Rosaline [texte] & the new generation |
2/3 |
14/04/2009 à 21:03 |
d'accord merci pour ta critique
je suis d'accord avec toi. c'est vrai que c'est lourd, j'ai toujours cette manie d'alourdir mes phrases...
Rosaline [texte] & the new generation |
3/3 |
15/04/2009 à 22:51 |
personne d'autre ?