C'était un jour d'automne comme un autre, et j'aurais aimé te sauter dessus, pour connaitre par coeur la consistance de ton corps, savoir si tu étais mou et malléable, ou bien solide et protecteur.
Désenchantée, je n'ai jamais osé. Ton regard m'effrayait, quand ses nuages noirs me frôlaient. Ignorais-tu alors qu'un jour, on en arriverait là ? Je crois que oui. Tu ne me faisais pas confiance, mais ne doutais pas de ma faiblesse face à toi, n'est-ce pas ? Croyais-tu tout savoir de moi, quand je ne connaissais rien de l'homme que tu étais ? Dis-moi, je t'en supplie, et sois certain que ce sera ma dernière prière, mais aurai-je un jour les réponses à toutes ces questions qui tournent sous mon crâne et me rendent folle à lier ?
C'était un jour d'hiver comme un autre, et j'aurais aimé t'enlacer, réchauffer mon coeur glacé à ton dos toujours si brûlant entre les draps. Me presser contre toi et sentir ton coeur battre, ton souffle calme sous ton torse musclé, retracer du bout des yeux le labyrinthe de tes cicatrices sans jamais m'arrêter.
Désenchantée, je me suis éloignée. Ton rictus m'a fait peur, découvrant tes dents de carnassier. Tu m'as dit un jour, il y a longtemps de cela, que tu aurais adoré me mordre jusqu'au sang et m'entendre hurler de douleur, te supplier d'arrêter, pendant que tu déchirerais lentement mes chairs. Il m'arrive encore, aujourd'hui, de me demander lequel de nous deux était le plus profondément malade de l'autre, que ce soit d'amour - de moi pour toi - ou de dégout - de tes yeux pour mon corps. Il n'y avait pas de consolation a nos paroles blessantes, et rien n'aurait pu endiguer les flots de sang de nos coeurs à vifs, griffés de nos étreintes violentes et dénuées d'autre passion que celle de la souffrance. Etions-nous plus heureux alors, dans nos bains de sang quotidiens ? Plus heureux qu'en ce jour où nos ongles ne rencontrent plus que l'air ?
C'était un jour de printemps comme un autre, et j'aurais aimé te quitter, courir loin de toi, sans promesse de revenir, sans un mot peut-être. Ni "au revoir", ni "adieu", et que Dieu aille se faire foutre, d'ailleurs. Surtout pas de "je t'aime", puisqu'il faut le dire, on ne s'aimait sans doute déjà plus vraiment, au bout de quelques jours.
Désenchantée, je me suis résignée à rester. Ton poing qui se lève, ta main sur la poignée, et le plus terrible, ta voix, si douce. Menaces de miel, violence teintée de rose. Tu ne me faisais plus peur. Mais je suis restée. Pourquoi ? Je ne sais pas. Pour t'empêcher de me frapper, sans doute. Je ne savais que trop bien que tant que tu te contenterais de lever la main sans l'abaisser, j'étais en sécurité. Si la main et ma joue s'étaient rencontrées, elles auraient passé ensuite beaucoup trop de temps à s'embrasser, n'est-ce pas ? Ca faisait partie de la facette de toi que je connaissais par coeur.
C'était un soir d'été comme un autre, et j'aurais aimé t'embrasser comme jamais auparavant, sentir tes lèvres contre les miennes, nos langues se mêler et t'appartenir ne serait-ce qu'une fois.
Désenchantée, je t'ai seulement regardé dormir, ton si beau visage serein, ta poitrine qui se soulevait régulièrement, ta peau dorée luisante dans la lumière du crépuscule. J'aurais presque pu craquer à nouveau, poser mes mains sur ton torse et m'abandonner à toi, comme pour la première fois. Oui, j'aurais pu t'aimer à nouveau. Mais mes doigts ont glissé dans ton cou, et je me souviens encore du contraste de mes mains pâles sur ta peau matte. Caresse de fantôme. J'ai serré, craignant que tu ne te réveilles, et espérant tout de même que tu m'arrêtes avant la fin. Mais non, tu n'as ouvert les yeux que trop tard, et tu n'as pas lutté. Il n'y avait pas de peur dans ton regard, juste de la pitié, de l'amusement, du sadisme, aussi. Tu savais qu'en te condamnant, je me condamnais, et tu m'as laissée faire, pour avoir, avant de mourir, le plaisir de savoir que j'en pâtirais pour le reste de mes jours. Je sais que tu te délectais de m'imaginer finir ma vie entre quatre murs, les bras enserrés dans une camisole blanche, ligotée à un radiateur pour ne pas faire courir de risques aux autres malades.
Et pour ça, j'aimerais te tuer, encore et encore.
Désenchantée. |
1/8 |
23/08/2009 à 15:49 |
C'pas affreux.
J'ai trouvé néanmoins les dernières phrases un peu lourdes, ton texte défile bien, il est plus ou moins fluide par endroit, tu peux te vanter d'avoir un style sympathique et pas forcément facile à mettre en place,
On dirait parfois que tu écris des pensées soudaines qui te tombent dessus durant le fil de l'histoire.
Tes sujets sont un peu tous en corrélation, c'est sympa aussi. du moins on sait à quoi s'attendre avec toi.
Je déteste pas.
Désenchantée. |
2/8 |
23/08/2009 à 16:07 |
Autant prendre ça comme quelque chose de gentil, j'imagine.
Alors merci =)
[Et t'as pas tort, pour cette histoire de pensées soudaines.)
Désenchantée. |
3/8 |
23/08/2009 à 16:12 |
21 Guns a écrit :
Autant prendre ça comme quelque chose de gentil, j'imagine.
Alors merci =)
[Et t'as pas tort, pour cette histoire de pensées soudaines.)
Tu osais douter de mes capacités mentales oô
Vile créature que tu es
Désenchantée. |
4/8 |
23/08/2009 à 16:13 |
J'avoue, Ô Maître. Quelle punition souhaitez-vVous que je m'inflige, pour Votre grand plaisir ?
Désenchantée. |
5/8 |
23/08/2009 à 16:15 |
C'est proposé si gentiment...
T'as une heure pour lire * Mère Lune * Act 1 + 2 et me dire ce que tu en pense
Trop aimable.
Désenchantée. |
6/8 |
23/08/2009 à 20:08 |
Pour changer : j'n'aime pas.
Pourquouah ? Eh bien, c'est trop répétitif à mon goût. Comme l'a dit SonyaScarlet tes textes sont un peu tous en corrélation. Mouah j'ajouterais que tu pars assez souvent des mêmes idées, que le thème est récurrent. La fin est bien trop prévisible.
Désenchantée. |
7/8 |
23/08/2009 à 20:11 |
Si tu n'aimes pas ce que j'écris, pourquoi prends-tu encore la peine de venir lire ?
Désenchantée. |
8/8 |
23/08/2009 à 20:18 |
21 Guns a écrit :
Si tu n'aimes pas ce que j'écris, pourquoi prends-tu encore la peine de venir lire ?
Le "pour changer", n'était pas à prendre pour touah. C'était juste pour faire écho aux réflexions de certains que je rencontre souvent sur cette partie du fofo. C'était de l'autodérision.