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C r a s h y _ | Serre-moi fort. | 22 | 05/12/07 à 13:49 |
Je ne comprenais pas ce qu’elle avait, encore une fois. On écoutait un film, comme à tous les vendredis soir. Rien de bien dramatique. Le film n’était même pas triste et elle a tout de même réussie à pleurer. Le pire, c’est que j’avais loué une comédie pour espérer entendre son rire mélodieux, qu’elle cache au fond de son être depuis bien trop longtemps.
Le film avait bien commencé, même qu’elle souriait en regardant l’écran. Je me disais que ce soir là, tout allait peut-être se passer comme je voulais que ça se passe. Pourtant, quand la scène la plus comique est arrivée et que j’ai vu une larme couler sur sa joue, j’ai compris que ce vendredi ne ferait pas exception aux autres.
Comme à chaque fois, elle coura dans notre chambre. Et comme à chaque fois, je restai assis sur le canapé à me demander si je devais aller la réconforter. Quand je l’ai entendu sangloter comme jamais auparavant, je me suis décidé à agir.
Non, je ne savais pas quoi faire pour l’aider. En fait, je ne savais même pas ce qu’elle avait. Peu importe, je devais être là pour la soutenir, même si je n’avais aucune idée de ce qui la mettait dans cet état.
Je me suis placé sur le lit, juste à côté d’elle. Elle se tourna avec surprise en se demandant sûrement pourquoi j’étais là. Il faut dire que c’était la première fois que j’osais percer sa bulle de tristesse et de solitude. Ça faisait plus d’un an que je me conduisais en lâche en attendant qu’elle cesse de pleurer, assis confortablement dans le canapé du salon. Pourtant, cette fois-ci, je me devais de tenter quelque chose, en souhaitant de tout mon être que ma tentative ne soit pas vaine.
Elle ne me laissa même pas le temps de parler. Elle m’embrassa tendrement, mélangeant ses larmes à mes interrogations.
-Serre-moi. Serre-moi le plus fort que tu peux. Serre-moi pour m’étouffer, jusqu’à ce que je ne ressente plus rien. Serre-moi contre toi indéfiniment. À un point tel que le monde arrêtera de tourner juste pour nous observer enlacés. Arrête de respirer et regarde-moi dans les yeux. Pour une seconde, pour une année, pour toute une vie…
Je ne comprenais pas ce qu’elle voulait me dire. Je n’arrive jamais à saisir la totalité de ces paroles. Je devrais la connaître, pourtant. Ça fait des années que nous vivons ensemble, que nous dormons ensemble et que nous partageons tout. Enfin, presque tout. Il faut dire qu’elle ne me confie pas ses problèmes et ses craintes, mais j’ai appris à vivre avec ça. Je l’aime. Et comme je l’aime, je dois accepter le fait qu’elle ne veuille pas tout me dire.
Même si je ne comprenais pas le pourquoi de sa demande, je me suis exécuté. Je l’ai serré dans mes bras le plus fort possible. Tellement fort que j’avais l’impression que mes veines allaient éclater et que mon coeur allait cesser de battre. Tellement fort que je ne sentais plus mon corps et que mes yeux étaient remplis de larmes me brûlant la peau. Tellement fort que j’avais peur de lui briser les os et de l’empêcher de respirer à tout jamais.
Elle, elle semblait heureuse. Même si je n’arrivais pas à percevoir son visage, je sentais son coeur battre contre le mien. Et il avait l’air heureux, ce coeur. Le rythme de mes battements suivait les siens et nos âmes dansaient sur la mélodie de nos souffles.
-Tu peux me laisser, maintenant. Tu sais, juste être collée contre toi me fait tellement de bien. C’est comme si les plus grands pianistes et violonistes de la planète se retrouvaient dans ma tête pour me jouer l’orchestre symphonique du siècle.
Elle se dégagea de mon étreinte et me regarda dans les yeux en souriant. Pour la première fois depuis longtemps, je la sentais vivre. Soudainement, son rire cristallin pénétra en moi telle une bouffée d’air frais. Il y a des mois que j’espérais entendre ce rire, que j’espérais la voir heureuse pendant plus d’une demie seconde.
Je ne comprenais toujours pas pourquoi elle se mettait à pleurer chaque vendredi soir. Mais maintenant, ça ne me dérangeait plus. Vendredi prochain, si jamais ses pleurs prennent encore le dessus, je serai là pour elle. Parce que maintenant, je sais qu’elle a besoin de moi.
Parce que ce soir là, tout a changé. Et pour le mieux.
Parce que pour la première fois depuis longtemps, je suis parvenu à la consoler, et plus rien d’autre n’a d’importance.
[Désolé si c'est long...Et je sais que j'ai un peu de mal avec les temps de verbe =/ ]
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Serre-moi fort. | 22/22 | 23/01/2008 à 15:06 |