Moins de 18 ans
18 ans ou plus
Alhambra | Serre les dents. (nouvelle) | 21 | 30/12/07 à 19:58 |
[ Excusez-moi, je l'ai écrit vite et du coup c'est un peu brouillon. Mais jvoudrais quand même savoir ce que vous en pensez. ]
Serre les dents. Retiens toi. Calme toi. Mieux vaut ne pas l’insulter.
Putain, ce qu’il est méprisant. Et méprisable.
Serre les dents, retiens toi Clara, Retiens toi.
« Et la petite Clara alors ? Qu’est ce qu’elle devient ? Elle a bien grandi hein, ça c’est sûr ! Bon, elle n’a certainement pas les formes de sa maman ! Uh uh ! »
Oh putain, je le tuerais. Comment il se permet ? Et il ne sait même pas rire. « Uh uh », c’est pas un rire. C’est un sarcasme. En tout cas c’est pathétique. Ah si pouvais, si ce mec n’avait pas le pouvoir de détruire notre maison en un claquement de doigts, je lui cracherais à la gueule, je lui vomirais dessus.
« Et vos enfants monsieur ? Oh ! Suis-je bête … Vous n’en avez pas. »
Dans les dents. Ma mère me jette un regard noir, mais je ne pouvais pas le laisser se moquer comme ça. Ce mec a trop confiance en lui. Il s’approprie les choses, parce qu’il a l’argent pour. Mais il ne s’appropriera pas les gens. Pas moi, et surtout pas ma mère. Quelques soient ses formes.
« C’est qu’elle a de la répartie la petite ! Uh uh ! »
Ouais, et ta encore rien vu.
Il change de sujet. Il fait le malin mais au fond, il est pas capable de s’attaquer à moi. Je suis trop puissante pour lui.
Ce mec est entré dans ma vie il y a huit ans. Il a vu qu’on était ruinées moi et ma mère, et qu’en plus, il pourrait faire ce qu’il voulait de nous parce qu’on n’était que deux, pauvres et faibles. Ma pauvre mère et sa gamine. On ne faisait pas le poids. Il nous a acheté la maison. A l’époque c’était une aubaine.
Mais maintenant on ne peut plus rien faire, il nous menace de revendre la maison et de nous mettre à la porte sans arrêts. Il est toujours derrière notre dos. A chaque instant il peut entrer chez nous. Il nous prend des choses, et si on rétorque quelque chose, il nous rappelle que la maison est à lui et qu’à tout moment, on peut se retrouver sous les ponts.
Nous sommes ses esclaves.
Et quand il parle de ça à quelque autre homme d’affaire, il le présente comme son œuvre de charité. Comme s’il nous était aimable.
Sacré connard.
« Je peux quitter la table maman ?
-Oui oui, bien sûr ma chérie.
-Certes, qu’elle s’en aille, nous parlerons mieux entre adultes. »
S’il croit que ça me fait du mal qu’il dise ça ! Je me contrefous de son avis, et je me sens bien plus adulte que lui.
Ma mère ne dit rien. Au début je pensais qu’elle était faible. Mais au contraire, c’est sa plus grande force. On croit qu’elle subit, mais elle contrôle tout.
Je monte dans ma chambre. Je lis. Mais je ne peux m’empêcher d’écouter la conversation, de vérifier si cet homme répugnant ne va pas trop loin.
Puis je l’entends dire :
« Excusez moi, je vais utiliser vos toilettes. »
C’est ça. Tu te la racontes mais tu vas au toilette comme tout le monde. Ducon.
Je sais que je ne devrais pas m’attacher à ça. C’est un con, c’est un con, et puis c’est tout. Mais quand même, ça fait mal.
Il monte l’escalier et bizarrement, ses pas se dirigent vers ma chambre.
Il entre.
« La salle de bain est de l’autre côté. » Dis-je d’un ton ferme.
« Si tu fais le moindre bruit, ta mère et toi aurez de gros problèmes. »
Il ferme la porte derrière lui.
Il s’approche de moi, je me lève.
« Qu’est ce que vous voulez ? »
« Tu as bien grandi Clara. J’en attendais plus de toi, mais c’est déjà pas mal. »
Il essaie de me toucher la poitrine, je me recule.
Il réessaie. Il me bloque contre mon bureau et passe sa main sous mon t-shirt.
Je pourrais crier mais ce serait pire. Il amènerait des amis, il s’en prendrait à ma mère.
Serre les dents Clara, retiens toi.
Il retire sa main. Ça n’a pas pris longtemps, mais il a l’air satisfait. Je le regarde et je lui dis :
« Je vous plains.
-Pardon ?
-Je vous plains. Pas de femme, pas d’enfants. Votre seul plaisir est de faire du mal aux gens, et de toucher les seins d’une fille qui pourrait être la vôtre, si seulement une femme vous avait aimé. »
Il reste interdit un instant, puis il sourit.
C’est ça, essaye de sauver ta face, mais tu sais que j’ai raison.
Il s’en va et retourne s’asseoir auprès de ma mère, comme si de rien n’était. Il a fait son affaire, il est content.
Mais c’est vrai, je le plains, et je préfère mille fois ma situation à la sienne.
Lui, il a autant de maisons qu’il veut, de l’argent sans compter. Il obtient tout ce qu’il désire. Tout ce qu’il touche est à lui.
Moi je vis dans la crainte de me voir voler tout ce que j’ai à chaque instant. Je suis pauvre et j’ai toujours peur de me réveiller sans toit.
Mais moi j’ai une conscience.
Et ça vaut toutes les maisons du monde.
Serre les dents. (nouvelle) | 21/21 | 30/12/2007 à 21:28 |