Simon

Alhambra

Simon

12

31/08/08 à 20:50

[ Bon, ce texte est un essai. Vous allez d'ailleurs rapidement voir (je pense) ce que j'ai essayé de faire. Maintenant, à vous de me dire si ça donne quelque chose. J'attends vos avis ]

Simon, planqué dans l’obscurité que lui offre la nuit qui commence, lance ses doigts zélés au hasard des accords plaqués. Le dernier rayon de soleil qui lui éclabousse le visage, qui caresse le piano ; et les convives blasés, qui de temps en temps lui jettent un regard désabusé. La musique s’élance et dérange avec violence le calme transcendant de cette soirée sans ambiance. Le piano est déjà fois deux fois sexagénaire. Il a maintes fois sué, pour ces soirs morts, où s’enterrent les générations taciturnes, les vies de suicidaires, et puis c’est vrai, les bonnes manières.
Simon ne s’arrête pas, il s’adonne à un jazz sautillant, qui lui rappelle peut-être son passé, ses souvenirs déraisonnés, et son père, « qui vient de nous quitter ».
Ces autres qui croupissent, assis et assoupis, à moitié déjà décédés, il s’en soucis comme d’un morceau de suie, c’est à peine s’il se souvient qu’ils existent, qu’ils sont censés panser ses blessures de leur présence.
Ses doigts s’agitent sans qu’il n’ait besoin d’y songer, et lui, spectateur calme et assagi, il regarde avec tristesse le cinéma de cette vie qui l’a laissé. Seul, sans celui qui lui a légué cette existence empoisonnée. Il visionne en pensées son père, qui danse, en transe, en cadence, et qui lui jette ces si affectionnés regards de connivence.
« J’peux pas m’figurer qu’il a trépassé. »
Cette phrase, sans style, sans son particulier, il l’a lancée tout haut, en simple sincérité.
L’un de ces zombies frustrés soulève, difficilement, sa masse du sol défoncé par les années et s’approche tout doucement du pianiste sanglotant. Lui conseille de s’exprimer, de laisser exploser ses sentiments.
Simon pleure, simplement. Parce que c’est tout ce que peut faire cet enfant désormais esseulé. Rassuré, l’invité se rassoit, soulagé et satisfait comme quelqu’un qui se félicite d’avoir assuré sa besogne sans un sourcillement trahissant son impatience.
Simon sait ce que c’est, que d’avoir à soulagé un endeuillé précoce, et d’une parole libératrice, il se sépare de ces hommes en sinistres costumes, ressortis sans plaisir à chaque difficile situation qu’un décès occasionne. Les saluts de condoléances raisonnent dans la pièce puis le silence essaie de s’installer. Sans succès, car déjà, Simon s’est rassit.

Les fragiles phalanges de l’orphelin s’allongent sur les notes blanches et franches.

Alhambra  

Simon

1/12

31/08/2008 à 20:59

Swiss_Rider  

Simon

2/12

31/08/2008 à 21:00

je m'appelle aussi simon

Frosties  

Alhambra  

Simon

4/12

31/08/2008 à 21:59

Merci beaucoup de ton avis, qui me fait plaisir.

(Et merci aussi pour les erreurs, je ne peux plus rectifier mais au moins je les ai vues )

What the Phoque  

Simon

5/12

31/08/2008 à 22:39

Merci pour cet agréable moment de lecture...

faerie  

Polaroid  

Simon

9/12

01/09/2008 à 01:59

heum, je ne suis pas rentrée dedans, peut-être que c'est l'heure qui y fait, du coup j'essayerais de le relire demain..
les phrases sont longues, et je les trouves lourdes.. bref, je relirais et te donnerais un avis plus complet

Alhambra  

Simon

10/12

01/09/2008 à 09:59

Merci beaucoup à vous tous, vos avis m'encouragent, à continuer, et à m'améliorer

Chapeau pointu