Au gré de la vie tout simplement (nouvelle)

Alhambra

Au gré de la vie tout simplement (nouvelle)

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29/12/07 à 21:40

[ Bon je me doute que c'est assez spécial, et ça risque de ne pas plaire. Mais je tente (rebelle) . Vous m'en direz des nouvelles .]

« Bon, on écrit la suite du roman ?
-Pourquoi tu l’écris pas tout seul si ça te tient tellement à cœur ?
-On a commencé ensemble, on finit ensemble ! »
ça fait deux semaines qu’on co-écrit un roman. Il y tient beaucoup et à vrai dire, moi je m’en fous.
« Ok, on en était où ?
-On en était à « Et elle se met à danser. » Vas-y, je t’écoute pour la suite. »

Et elle se met à danser. Elle se contorsionne au gré de …

Il a à peine écrit deux mots qu’il s’arrête pour réfléchir.
« Elle se contorsionne au gré de quoi ? Au gré du Ciel ? Avec un grand C ?
-Je trouve ça débile, les grands C, les grands A. Franchement, ça change quoi ?
-Bah c’est pour parler de la religion quoi …
-C’est nul. Je ne crois pas en dieu, et je lui mets un petit d.
-C’est quoi ta religion ?
-Je n’ai pas de religion. »
Ses yeux sortent de leurs orbites.
« Alors tu crois en rien ?
-Si. Je crois en pleins de choses, je crois en moi, je crois à la terre, à la mer, je crois ce que je vois. Je crois au ciel, au vrai, avec un petit c. Le vrai ciel, bleu, gris ou rose, avec ses nuages. Je crois pas en un éventuel Ciel avec un grand C. C’est con.
-Ok ok … Elle se contorsionne au gré de quoi alors ?
-Mais on s’en fout ! Elle se contorsionne au gré de ce qu’elle veut. Elle se contorsionne, et c’est tout ! Au gré du vent, au gré de la vie tout simplement ! »
Cet imbécile prend note.

Elle se contorsionne au gré du vent, au gré de la vie tout simplement.

« Je mets un grand V à vie ?
-Tu te fous de moi ?
-Un peu oui. »
Ah, bien, première nouvelle, il a de l’humour. En tout cas il n’en a pas beaucoup fait usage dans ce roman débile qu’il écrit. Je persiste à dire qu’il l’écrit tout seul. Même s’il me demande mon avis toutes les deux secondes.
« C’est tout ce que tu voulais écrire aujourd’hui ? On n'est pas au bout de nos peines, crois-moi !
-Pourquoi t’es si hargneuse ? ça va, la vie est belle quoi !
-Et tu lui mets un grand V à ta vie ? Ou ça va ?
-Je te jure, je ne sais pas comment je te supporte …
-Mais c’est toi qui veut écrire ce stupide roman ! »
C’est vrai quoi, moi je m’en fous. Et s’il me trouve trop hargneuse ou je-sais-pas-quoi, et bien qu’il l’écrive tout seul son roman. Et si l’autre pommée se contorsionne au gré du Ciel avec un grand C, grand bien lui fasse. Ça ne me concerne pas.
« Et puis arrêtes de me poser des questions tout le temps. Ecris et moi je te dirais si j’aime pas ! Sinon on n’est vraiment pas sortis de l’auberge.
-Ok, j’écris, tu regardes pas. Tu verras après et tu me diras. »
Il écrit. Sans rien me demander, il écrit. Il me jette des petits coups d’œil de temps en temps, pour vérifier si je ne regarde pas. Qu’il ne s’inquiète pas, je ne vais pas copier sur son roman idiot.
C’est stressant à la longue. J’ai envie de voir ce qu’il écrit. C’est pas que je m’intéresse ! Mais je sais pas, il fait sûrement des gaffes, faut que je l’aide.
Enfin, au bout d’un long temps, il tourne la feuille face à mes yeux. Il me fait un petit regard plaintif. Je le giflerais !


Elle se contorsionne au gré du vent, au gré de la vie tout simplement. Comme d’habitude, c’est toi qui as trouvé les mots.
Si je veux faire ce roman avec toi, aussi stupide soit-il à tes yeux, c’est pour toi. Et uniquement pour toi. Peu importe le résultat, ce qui compte c’est les minutes passées ensembles.
Et qu’on soit d’accord ou non sur la religion, sur les grands C, les petits d, c’est pas ça qui compte. Si ?
J’ai juste envie de passer du temps avec toi. Pour te faire comprendre que la vie, ou la Vie, peut être très jolie. Vous n’avez pas l’air de vous en rendre compte. Toi et tes remarques pleines de ressentiment, de haine. Pourtant la vie est belle, je te le jure. Qu’on écrive des beaux romans ou non, seul ou à deux, elle est belle.
J’aimerais mieux ne pas avoir à te l’expliquer.
En fait, si je fais ce roman avec toi, c’est aussi pour que tu m’aimes un peu. On est pas sortis de l’auberge, n’est ce pas ?
Mais si tu m’aimais un peu, crois-moi, je serais comblé et je te laisserais tranquille avec mes romans stupides.
Parce que moi, je t’Aime. Avec un grand A, que tu le veuilles ou non.

… Je le giflerai peut-être une autre fois.