[ Hum bon, finalement, je mets la suite . Ceci est donc la suite de mon autre topic ( [Début de roman] Ne souriez pas ). Il ne se passe pas grand chose dans l'intrigue pour le moment, donc n'hésitez pas à être critiques sur la forme. ça ne pourra que m'aider. ]
Dehors il fait bon. Pas vraiment chaud, mais il fait doux. Très tranquillement, un léger souffle de vent s’engouffre dans son épaisse chevelure noire. Jade ferme les yeux un instant, elle n’a pas envie de rentrer chez elle, chez elle il n’y a pas toute cette vie.
Il y a un jardin juste à côté de chez le psychologue. Son psychologue. Elle s’y rend, et s’y assoit, sur un de ses vieux bancs verts. Assise sur ce banc, elle ne pense plus à rien, elle observe. Le vent se lève un peu et agite les feuilles des arbres. Ce sont des chênes, ils sont hauts, et leurs feuilles sont très vertes, Jade adore ça. Les feuilles dansent, d’un même mouvement, et l’arbre s’agite, d’avant en arrière. On dirait de la danse contemporaine, pense Jade, c’est magnifique. Seuls des rires d’enfants, qui jouent dans le bac à sable, viennent troubler cet opéra, que joue la nature.
Jade ramasse une feuille, qui est tombée à côté d’elle. Elle l’observe, on dirait la réplique de l’arbre, en miniature. Il y a quelques semaines, Jade aurait prit plaisir à la peindre, à trouver les variances de vert qui correspondent. Et Raphaël l’aurait encouragée …
Mais rien ne va plus depuis ce qu’elle appelle « l’accident », elle n’a plus envie de rien, elle redevient la fille réservée, parfois cynique qu’elle était avant lui. Jade déteste le cynisme, mais maintenant plus rien ne compte vraiment.
Et puis tout à coup, Jade a envie de retourner chez Basile Grima, de tout lui raconter, de se mettre à genoux, de lui demander de l’aide. Jade a souvent eu envie de demander de l’aide, à sa mère par exemple. Une aide qui, elle le sait, lui aurait été donnée immédiatement, et naturellement. Mais Jade a trop d’amour propre, trop de peur aussi, d’entendre ce qu’elle ne veut pas s’avouer, alors elle fait mine que tout va bien, elle prend les gens de haut. Et ils la laissent tranquille. Comme Jade aimerait qu’ils insistent parfois ! Qu’ils disent « Non, tu ne vas pas bien, je vais t’aider. », mais les gens ne font pas assez attention, et les gens ont leur vie à mener, eux aussi … Elle a peut-être bien fait de prendre un psychologue. Lui a su voir qu’elle cachait des choses. Il n’est peut-être pas le premier à l’avoir vu, mais il est le premier à l’avoir dit.
Jade finit par se lever, par se concentrer sur des choses sûrement plus importantes, le feu qui passe au vert, les courses à faire, le travail qui lui reste. Elle rentre chez elle, dans son studio qui lui semble trop grand et dans lequel elle se sent étrangère maintenant. Les murs ne sont pas qu’à elle.
Jade s’assoit sur son canapé, regarde autour d’elle. Que pourrait-elle faire ? Il y a l’ordinateur, les livres, la peinture, la guitare, rangée dans sa house qui prend la poussière. Tous les soirs c’est pareil, elle s’assoit et attend. Finit par manger, regarder la télé et s’endormir.
Le lendemain, elle fait son boulot. Elle est critique de livres, pour un journal littéraire. Comme ça, elle travaille chez elle, elle lit sur son canapé, envoie son article par mail, reçoit sa paye par courrier. Elle n’a pas besoin de sortir, de côtoyer le dehors.
Avec Raphaël, c’était pratique, c’était bien. Il était responsable de l’entretien des tableaux, dans un musée. Son travail ne lui prenait pas beaucoup de temps, et le soir, il pouvait passer voir Jade, et souvent, il restait dormir chez elle.
Ça faisait deux ans et demi qu’ils étaient ensemble. Tout allait tellement bien.
Le téléphone sonne, et sort Jade de ses pensées.
Jade décroche, et la voix de sa mère, toujours angoissée, toujours gênée, une voix qui a peur de déranger, et qui s’inquiète, répond :
« Jade ? C’est moi … C’est ta mère.
-Oui maman, qu’est ce que tu veux ?
-Ben je sais pas, on peut parler, non ?
-Mais oui bien sûr !
-Mais tu me demandes ce que je veux, je suis obligée de vouloir quelque chose de précis quand j’appelle ma propre fille ? »
Jade se retient de lui raccrocher au nez.
« Ecoute maman, si tu m’appelles pour t’énerver, ce n’est pas la peine.
-Je ne m’énerve pas, je ne trouve juste pas ça normal ce besoin que tu as de toujours avoir une raison précise pour me parler. Non, ce n’est pas normal.
-De toute façon, rien de ce que je fais n’est normal à tes yeux.
-Bon, tu … Tu t’es décidée à m’écouter finalement ? Tu es allée voir un psy ? »
Le ton de sa mère énerve profondément Jade.
« Non maman, je n’irai pas voir de psy. »
Après tout, voir un psychologue ne concerne qu’elle-même. Et si sa mère était au courant, elle voudrait tout savoir, le détail des conversations, elle s’énerverait de ne pas voir de progrès …
« Mais Jade, c’est pour toi ! C’est pour t’aider ! Ce n’est pas une tare de consulter quelqu’un quand même ! Tu ne vas pas bien ces derniers temps, et tu ne me dis rien, alors je me dis que …
-Mais maman putain ! Raphaël est mort ! Comment veux-tu que j’aille bien ? Qu’y a-t-il à dire ? »
Jade retient maintenant les larmes qui perlent sous ses paupières, qu’elle ferme douloureusement, pour ne pas éclater.
« Oh Jade, ma petite fille … Je suis …
-C’est bon maman. Je dois y aller. Salut. »
Jade raccroche, ça vaut mieux pour tout le monde, pour elle, car parler à sa mère, c’est remuer à chaque instant une lame brulante dans sa plaie ouverte, et pour sa mère, car à l’évidence, voir sa fille dans cet état la bouleverse.
C’est normal que sa mère s’inquiète bien sûr … ça fait un mois et demi maintenant … Mais sa mère ne sait pas, sa mère ne s’imagine pas, ne peut pas s’imaginer … La vérité. Que sa fille est un monstre.
[Suite] Ne souriez pas |
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11/07/2008 à 15:05 |
Continue d'écrire et de publier . Et Continue de lire , ça va enrichir et corriger ton inspiration
[Suite] Ne souriez pas |
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11/07/2008 à 15:12 |
Huum merci à toi de cet avis
[Suite] Ne souriez pas |
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11/07/2008 à 15:30 |
[Suite] Ne souriez pas |
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11/07/2008 à 16:32 |
Haaaan trop bien la suite =D !!
Continue comme ça
.
Moi j'adore.
[Suite] Ne souriez pas |
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11/07/2008 à 16:34 |
Même avis que précédemment. Continue d'écrire, on se laisse transporter par l'histoire, on veut connaitre la suite.
Toujours fidèle à tes textes, depuis le début.
[Suite] Ne souriez pas |
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11/07/2008 à 16:34 |
Merci beaucoup, ça m'encourage !
[Suite] Ne souriez pas |
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11/07/2008 à 16:34 |
Jouets a écrit :
Même avis que précédemment. Continue d'écrire, on se laisse transporter par l'histoire, on veut connaitre la suite. Toujours fidèle à tes textes, depuis le début.
Ah oui, ça c'est vrai !
Merci beaucoup de cette fidélité sans faille
[Suite] Ne souriez pas |
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11/07/2008 à 16:36 |
Ouaiiiis !
Tu as finalement cédé à notre pression ! =)
Toujours aussi bien, il accroche, ton texte !!!
Bravo !
(Et on veut la suite bien sûr !
)
[Suite] Ne souriez pas |
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11/07/2008 à 16:37 |
Je rajouterais juste quelque chose. On dirait que tu as fait ça toute ta vie.
[Suite] Ne souriez pas |
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11/07/2008 à 16:40 |
Merci les filles !
Merci Jouets, ça me flatte
[Suite] Ne souriez pas |
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11/07/2008 à 16:49 |
J'adore, tout simplement. J'espère qu'on aura bientôt la suite .
[Suite] Ne souriez pas |
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11/07/2008 à 16:49 |
Merci, ça me fait plaisir tout ça, et ça me donne envie d'écrire !
[Suite] Ne souriez pas |
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11/07/2008 à 16:55 |
Ouais c'est assez bien écrit pour qu'on puisse accrocher facilement.
[Suite] Ne souriez pas |
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11/07/2008 à 17:28 |
Merci Frosties !
[Suite] Ne souriez pas |
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11/07/2008 à 18:35 |
D'autres avis ?
[Suite] Ne souriez pas |
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13/09/2008 à 23:23 |
La suiiiiiiiiite !