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RunesDrawer | La Tanière | partie 4 | 0 | 27/08/14 à 22:13 |
"De ton abri naîtra un mal que nul ne soupçonne , que nul ne veut voir. Il s'insinuera non seulement dans le Village , mais aussi dans ton esprit. Tu est celui qui voit , entend , mais ne peut parler par crainte et par honte pour son âme.
Cependant te taire est un choix , toi seul décide d'élever la voix ou de faire demeurer le silence. Au Carrefour des Destins , tu choisiras le tien ..."
Sur cette sombre prophétie prononcée de sa voix ricanante , l'épouvantail recula et se figea dans sa position de toujours.
Pelot , toujours abasourdi , bredouilla quelque chose que je ne saisis pas. Pendant ce temps mon esprit tournoyait à une vitesse folle : que venait-il de me raconter ? Un mal s'emparait du Village certes , les lycans , mais dans mon esprit ? Deviendrai-je l'un d'eux ? Non , impossible ! Et puis que signifiait le reste ? J'étais discret et je discutais peu , mais je ne comprenait pas ...
Mon ami sortit de sa torpeur et hurla :
"Que ... Quoi ... Comment ?! L'épouvantail ! Il a bougé , il t'a parlé , il t'a donné ton avenir ! C'est ... C'est ... Fantastique ! La légende et les rumeurs étaient vraies ! Je donne 100 sous à celui qui ne sera pas surprit lorsque je l'annoncerai au Village !
-Non ! m'exclamai-je
-Quoi ? s'étonna mon ami
-Personne ne doit savoir : le secret des lycans serait dévoilé et le hameau brûlé.
-Tu as raison ... dit-il , décontenancé"
Nous retournâmes au village. Pelot était déçu , ne pouvant raconter son histoire à quiconque , et moi , troublé par la prophétie.
Mon père et son père étant dans la confidence , j'hésitai à leur rapporter mon dialogue avec l'homme de bois. Ils pouvaient croire que mon destin était de devenir un lycan , et m'auraient tué , ou bien en décider autrement. Soudain la seconde partie du discours de l'épouvantail me revint à l'esprit , et je compris : me taire , ou parler. Me taire me plongerait dans la solitude et me lesterait avec un fardeau impitoyable , et parler m'ouvrirait deux options : une chance d'échapper à mon destin ... Ou la mort.