|
Alhambra |
Terminus. |
4 |
21/06/09 à 22:34 |
[ Alors je ne sais pas DU TOUT d'où me vient ce texte. J'ai écrit un peu au fil de la plume sans y penser, donc je me doute qu'il ne plaira pas forcément. Je ne sais même pas s'il me plait à moi. J'attends vos avis ]
Le comptoir suintait. De la sueur de barmen pressés par le monde, de la bière renversée, de la misère qui glissait de leur peau à tous, et des larmes qu’ils retenaient. C’était ici que le monde en fin de vie venait s’entasser. Le monde qui s’est laissé rejeter sur le côté.
L’humeur était tangible. Les soirs de match de foot, les soirs, perméables à toute la poisse du monde. On aurait voulu mourir ici, pour ne plus rien supporter. Ça, c’était déjà trop, c’était déjà tout ce qu’on pouvait voir. On aurait voulu n’être jamais entré. Là où les habitués ne sentent plus l’odeur, nous, quand on entre, on comprend qu’on ne pourra plus tomber. Aucune chute ne mènera plus bas qu’ici. Après ça, il n’y a plus rien, c’est la fin. Plus d’illusions, plus d’espoirs, quand on a mis les pieds ici, on sait ce qu’on vaut. Ce qu’on ne vaut pas. Ici rien n’a de la valeur. Même nous. Quand on rentre là-dedans, la lumière s’éteint, et on nous a dépouillés de notre individualité. On est nous. Les autres, le reste, eux. On est devenu eux, ceux dont on ose même plus prononcer le nom. Ils n’ont pas de nom, il suffit de les montrer du doigt. Eux. Nous.
Un bruit tellement monstrueux qu’on ne l’entend plus, une odeur tellement putride, et leurs yeux, nos yeux qui s’accrochent à tout. A la moindre parcelle de comptoir, au plancher, à nous, encore. Comme une masse qui accoure et s’écrase.
Quand je suis entré ici, pendant une seconde je n’y ai pas cru. Et puis j’ai été des leurs.
Une fois qu’on y est, on sait qu’on est comme mort. La lueur au bout du couloir, c’est ici. C’est ce bar miteux où viennent vivre les pauvres. Vivre et mourir sont devenus des synonymes.
Moi qui n’avais plus rien à gagner, je suis venu y perdre tout. Et nu de tout ce qu’il me restait, je suis mort pendant des années.
Terminus. |
1/4 |
21/06/2009 à 22:43 |
J'avais une citation en tête pour ma prochaine nouvelle mais elle conviendrait mieux à ton texte :
* Du béton dans le cœur qui cimente les peines *
Aime bien ton texte, quoiqu'un peu ... Vide dirais-je. Manque d'accroches, quelque chose " qui fait que " Sinon l'ensemble est bien plus que correct comme l'ensemble de tes textes même si j'aime pas le style ni le fond tu te débrouille bien.
Bravo.
Terminus. |
2/4 |
21/06/2009 à 22:46 |
SonyaScarlet a écrit :
J'avais une citation en tête pour ma prochaine nouvelle mais elle conviendrait mieux à ton texte :
* Du béton dans le cœur qui cimente les peines *
Aime bien ton texte, quoiqu'un peu ... Vide dirais-je. Manque d'accroches, quelque chose " qui fait que " Sinon l'ensemble est bien plus que correct comme l'ensemble de tes textes même si j'aime pas le style ni le fond tu te débrouille bien.
Bravo.
Idem.
Terminus. |
3/4 |
22/06/2009 à 09:44 |
Mis à part deux ou trois phrases qui rendaient étrange, j'ai bien aimé.
Je pense à :
"Vivre et mourir sont devenus des synonymes."
J'aime l'idée, mais va savoir, la tournure me dérange.
"Moi qui n’avais plus rien à gagner, je suis venu y perdre tout."
Je verrais plutôt "Moi qui n'avais plus rien à gagner, je suis venu tout y perdre."
Terminus. |
4/4 |
22/06/2009 à 11:00 |
Merci beaucoup pour vos avis !