L'éternelle gaffeuse (nouvelle)

Alhambra

L'éternelle gaffeuse (nouvelle)

28

07/08/07 à 12:11

Bon, puisque l'autre a l'air de vous avoir plu et que j'me fais toujours aussi chier (nan mais ya personne à Paris ou quoi ?), voilà une autre petite nouvelle.


Imaginez. Vous marchez dans la rue, un jeune homme tout à fait délicieux vous arrête et vous propose un rendez-vous pour le soir même. Pas bête pour un sou, vous feignez le refus, puis enfin, vous acceptez, cela va de soi.
Jusqu’ici tout va bien, et puis vous voilà, une heure avant le rendez-vous précité. C’est là que le réel problème commence et que l’implacable question « qu’est ce que je me mets » entre en jeu.
J’étais donc là, en sous-vêtements, face à mon miroir, à me demander ce que je pourrais porter.
Allais-je opter pour le décolleté qui en met plein la vue, pour le t-shirt qui en laisse voir juste assez pour donner envie d’en voir plus, ou pour le col roulé ?
Je devais avouer que le col roulé, ça faisait un peu prude, surtout un 17 août.
J’optais donc pour un débardeur rouge, sexy mais pas trop et pour un jean noir, moulant mais pas trop.
L’heure du maquillage approchait à grandes enjambées. Crayon-mascara ? Crayon-mascara-eye liner ? Rien ? Au bout de 10 minutes d’hésitations et de 3 ou 4 essais préalables, je me décidais pour le crayon-mascara, joli, léger, frais, tout à fait moi finalement. (oui, j’estime que se faire des compliments à soi même juste avant un rendez-vous est tout à fait utile pour se redonner confiance en soi.)
J’attrapai mon sac et me dirigeai vers la porte lorsque la voix dure et grave de ma colocataire m’arrêta :
« où est ce que tu vas, maquillée comme ça ? »
Marion est très gentille, jeune, active, drôle mais le seul problème, qui, je vous assure, a son importance, c’est que j’ai l’impression de partager un appart’ avec mon propre père.
« Je vais à l’Eglise, prier un peu, ça me soulagera !
-Ouais c’est ça, sors avant que je t’en empêche ».
Je sortis donc de chez moi, anxieuse, stressée, tremblotante, et me pointai au lieu du crime, pardon, du rendez-vous - qui n’était autre que le coin de la rue - à 20h05. (Comme toute femme qui se respecte, j’arrive à mes rendez-vous avec 5 minutes de retard).
Au bout de 10 minutes, je commence à m’impatienter. « Ah le goujat ! ça donne un rendez-vous et ça ne sait pas arriver à l’heure ? ». En plus, moi qui voulais me faire désirer en arrivant en retard, c’était franchement raté. Je me mis à faire les 100 pas (ou plutôt les 3 pas, pour ne pas me taper tout le trottoir) quand enfin, au bout d’une demi-heure, arrive mon don Juan.
« Bonsoir ! Me dit-il de sa voix mielleuse.
-Ouais … Un peu plus et c’était bonne nuit hein !
-Pardon ?
-ça fait une demi-heure que je vous attends !
-Ah, et bien, le moins qu’on puisse dire c’est que vous êtes une femme en avance ! Il est tout juste 20h30 ! »
Oh mon Dieu la gaffe … C’était 20h30.