Je suis au réfectoire avec mes amis... Je ne fais que regarder ma montre... 12h43... Les minutes s'écoulent, je m'ennuie, je ne sais quoi faire du temps dont je dispose.
Je balaie du regard la grande salle qui se remplit au fur et à mesure de vermine collégienne et lycéenne. Comme des vers grouillants, ils se précipitent tous à la queue de la cantine. Ils sont tous pressés de manger : ils n'ont donc pas honte? N'ont-ils aucune diginité, aucune fierté à rester le ventre et l'âme vides? Il faut croire que non...
Je fixe mon plat. Une énorme cuisse de poulet bien grasse et bien luisante baigne dans l'huile au milieu d'un champ hostile de frites dures. En face de moi, Julien qui a déjà ingurgité tout son morceau de viande, prend une frite entre le pouce et l'index, la dépose sur sa langue qui pendait comme celle d'un chien qui a soif, et se met à la mâcher tout en lâchant un son désagréable... A peine après l'avoir avalée, il attaque un bout d'os qu'il suce en produisant cet inévitable bruit de succion...
De ses yeux ronds, il contemple mon assiette d'un air avide :
- Tu veux ta mousse au chocolat?
Je hoche la tête. Il saisit alors avec ses doigts boudinés et gras mon (je préfèrerais dire "le" parce que ce n'est pas le mien et ce ne sera jamais le mien...jamais...) dessert.
"Quoi, t'es pas assez rassasié? T'en veux encore? Tu veux être encore plus gros que tu ne l'es, c'est ça? Toute cette graisse, tout ce sucre ne te suffisent donc pas? Eh bien, vas-y! Avale tout, étouffe-toi avec, si tu veux à ce point te montrer dépendant de tout ça..."
Mais les mots restent au fond de ma poitrine, je sens mon coeur qui bat plus vite. Cette douleur due au fait que je ne peux extérioriser mes pensées...
Tout cela m'écoeure. Je veux m'en aller... Je me lève... Personne ne le remarque... De toute façon, je suis invisible aux yeux de tous. J'aurai pu mourir, personne ne s'en serait soucié. Je me prépare à partir. Mais une voix me rappelle. Je me retourne. C'est André.
Lui, au moins, a remarqué que je m'apprêtais à quitter le réfectoire! Lui, en tout cas, allait me demander de l'attendre! Lui me comprend!
- Tu veux tes frites?
A chaque repas, c'est pareil. Les plats cuisinés sont différents, les voisins à table changent, mais l'attitude reste la même...
Cette terrible maladie vue de l'intérieur... |
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12/06/2006 à 19:02 |
moi je pense que tu fait ca pour le style =)
les autres pensent ce qu'ils veulent et toi aussi, mais a mon avis, et j'ai le droit d'avoir mon propre avis =), tu fait juste ca pour te faire remarquer, juste par méchanceté, ou alors c'est juste ta fasson d'essayer de te faire remarquer, et comme ca marche pas tu te met à hair les autres parce qu'il ne te voient pas
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12/06/2006 à 19:13 |
Excuse-moi mais on ne fait pas "exprès" de tomber malade!
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12/06/2006 à 19:16 |
"tomber malade"
l'anorexie, c'est psychologique, et j'ai pas l'mipression que ce soit bien serieu dans ton cas, je me trompe peux etre mais c'est juste l'impression que tu me fait...
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12/06/2006 à 19:17 |
Et puis comme gars, je suis assez discret et je ne suis pas du tout du genre à me faire remarquer.
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12/06/2006 à 19:18 |
ca peux aussi un moyen de se faire remarquer d'etre discret, au bout d'un moment...
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12/06/2006 à 19:24 |
NON, c'est pas sérieux : j'ai frôlé l'hôpital psychiatrique, j'ai été victime de quelques malaises au lycée et je pèse 39 kg pour 1m73, sinon à part ça, ça va, tout va bien!!
L'anorexie, c'est une maladie mentale : il faut un certain contexte pour que ça s'installe. Et le psy m'a conseillé d'écrire les souffrances que j'éprouve. C'est ce que j'ai essayé de faire à travers ce texte.
Le psy m'a bien prévenu que la plupart des personnes à qui j'ai fait lire ce texte ne comprendrait pas la souffrance que j'éprouve et que cette incompréhension m'a fait devenir anorexique...