(Texte) Au bord de l'extinction.

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(Texte) Au bord de l'extinction.

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26/06/09 à 18:47

La bataille faisait rage entre les Coros et les Parks. Ces deux tribus s’affrontaient maintenant depuis près de deux jours et les dizaines de morts étendus sur le sol étaient dévorés par des insectes voraces qui trouvaient ici un festin de roi. Il était amusant de savoir que tout ceci était le résultat d'une querelle s'étant déroulée quelques jours auparavant et qui faisait s'opposer le poissonnier et le forgeron sur leur rôle respectif au sein de la cité. Ce genre de situation se produisait souvent et il n’était pas rare de voir toute une culture s’éteindre en l’espace de quelques heures sous l’effet de la rage de quelques individus.

Une jeune Corosienne s’approcha du temple qui surplombait la colline. Elle portait un long voile blanc qui masquait sa poitrine et son visage. Ses pieds meurtris par le frottement de la roche contre sa peau saignaient abondamment et ses jambes ne semblaient plus pouvoir la porter. Lorsqu’elle posa sa main contre l’escalier du temple, une larme perla le long de son œil gauche et vint s’écraser sur le sol. Elle posa son regard sur l’une des statues encore debout puis s’épuisa dans un dernier souffle sur le gravier qui semblait déjà la consumer.

Les derniers rayons du soleil s’épuisèrent dans des nuages rougeâtres et bientôt, la nuit dévora toute la cité. Les maisons en bois faisaient office de brasier et éclairaient tout l’horizon. Les cris diminuèrent au fur et à mesure que la nuit avançait. Sans doute était-ce du au fait qu’il y avait de moins en moins de monde pour hurler. A présent, seul le bruit de la chair consumée par la chaleur du feu semblait troubler le repos de la cité. L’ancien sénat avait été détruit ; le nouveau qui le juxtaposait n’était pas loin de s’effondrer. La décadence et la destruction avaient pris possession des lieux avec une telle facilité que l’ancienne grandeur de la cité était tombée dans l’oubli. Il régnait à présent dans les rues une atmosphère faisandée et eschatologique qui contrastait parfaitement avec le souvenir que l’on s’en faisait. Le chant dantesque de la mort envahissait chaque maison avec violence et sournoiserie. Peu à peu, l’existence s’évanouissait dans une complainte inaudible et les quelques persévérants ne tardèrent finalement pas à céder au néant.

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