Bonjour à tous.
Encore un extrait du même projet. Les textes précédemment postés sur ce site peuvent être trouvés aux adresses suivantes :
http://www.sortirensemble.com/texte-acteur-223933_1.html
http://www.sortirensemble.com/texte-pantin-226206_1.html
http://www.sortirensemble.com/pantin-suite-226282_1.html
Je suis très contente de cette partie, à vous de me dire si c'est à raison.
Bonne lecture !
Au sécrétariat de l’académie, ils vendaient des places pour des concerts ou des représentations d’élèves à venir, des cds d’anciens étudiants de la partie musique et un dvd d’une pièce dans laquelle Eric avait joué l’année précédente.
Je l’avais déjà repéré il y a quelques jours mais j’avais attendu d’avoir l’occasion d’aller l’acheter seule. Je crevais d’envie de voir ce dvd mais il fallait surtout, surtout que personne ne sache à quel point j’admirais Eric. Je serais morte de honte si jamais quelqu’un se doutait qu’il me fascinait ne fut-ce qu’à moitié autant qu’il le faisait réellement.
Le pantin empocha le dvd, tendit un billet de 20 euros à la secrétaire et lui souhaita une bonne soirée sans avoir l’air le moins du monde gênée – du moins je l’espérais. En passant la porte, il me vint à l’esprit que la secrétaire pourrait très bien raconter à Eric pour lui faire plaisir qu’une de ses élèves avait acheté son dvd. Je me mordis les lèvres.
Je le regardai le soir-même, dans mon lit, les yeux bien trop proches de l’écran de mon ordinateur portable. La pièce avait clairement été filmée par des amateurs mais la prise de vue était tout de même assez agréable à regarder. La pièce mettait en scène des gens au prise avec un théâtre hanté. Le public se rendait compte au tiers du spectacle, que tout ce qui avait précédé était en fait la répétition d’une pièce de théâtre – Eric tenait le rôle du metteur en scène, il apparaissait à ce moment-là. Au final le théâtre où l’histoire se déroulait se révélait lui aussi hanté, non par un fantôme mais par le concierge du théâtre, un ex-aspirant acteur jaloux de ceux qui avait mieux réussi que lui. Eric était tué par balles après quelques retournements de situation.
C’était censé être une pièce pleine de tension et d’effroi, où on ne sait jamais ce quand on est dans la pièce fictive ou dans la vraie pièce mais ça manquait parfois son but et je me surpris à sourire pendant certaines scènes qui auraient pourtant du être effrayante. Néanmoins, je sentis mes joues rosir et le pantin glousser à la première apparition de mon professeur. J’en eus d’abord un peu honte mais j’étais chez moi et j’étais seule et j’avais parfaitement le droit de faire ce que je voulais sans me sentir gênée alors j’ai arrêté d’écouter la marionnettiste qui me traitait de groupie.
Quand la pièce fut finie, je me repassai tous les passages où il apparaissait encore une fois. Puis une deuxième. J’appuyai sur pause toutes les dix secondes, le faisant s’immobiliser en plein mouvement, essayant de trouver dans cette version saccadée de lui même ce qui me fascinait tellement et ce qui le rendait aussi bon. J’aurais voulu attraper sa manière de bouger, ses expressions, sa voix, son corps et puis tout rouler en boule, le fourrer dans ma poche, garder ça pour moi.
Il réprimande les acteurs. Ils sont mauvais. Ils ne font pas honneur à sa mise en scène. Il tient une petite bouteille d’eau et gesticule, en colère. Il fait un geste trop large et la lâche. Elle tombe au sol et roule un peu plus loin. Il s’arrête de parler, se penche et ramasse la bouteille.
Arrêt sur image. Retour rapide en arrière. La scène repasse au ralenti.
Il crie en faisant des grands gestes. Il lâche la bouteille qui tombe lourdement. La caméra zoome sur son visage. A ce moment précis, je le vois lui à travers son personnage et je sais que ça n’était pas prévu dans la pièce originale, qu’il réfléchit à quoi faire. J’ai même l’impression d’entendre ce qu’il pense. Ça dure moins de quelques secondes, même au ralenti. Il s’accroupit, se penche en avant, reprend la bouteille en main. Ses gestes sont mesurés, élégants. Si j’avais été à sa place, j’aurais paniqué d’avoir commis une maladresse et mon cœur se serait arrêté avant de repartir à deux fois son rythme normal. Mais pas lui. Il intègre ça dans son personnage et se relève avec ce qui me semble être une rage crispée.
Il se remet à crier. L’image se suspend à nouveau, se rembobine, s’arrête sur son visage, au moment où tout flotte un peu, au moment précis où il est de nouveau Eric et non plus Paolo, le metteur en scène autoritaire.
Ce bref moment d’hésitation me touche bizarrement. Je me dis aussi que ça doit être affreux que le masque tombe à ce point pendant une représentation.
Il commençait à être tard et mes yeux picotaient d’avoir fixé l’écran aussi longtemps mais je n’y fis pas attention. La lueur bleuâtre de l’ordi m’aspirait et je voulais encore observer Eric. J’étais incapable de m’en détacher.
Il est dans sa loge, seul et il se change.
Il est face au public, vêtu uniquement d’un boxer. Son corps n’est pas parfait, il est un peu trop poilu, un peu gras aussi. Je m’en fiche. Au contraire ça m’émeut encore plus. C’est ce qui fait de lui un homme adulte et non un éphèbe qui m’attire autant.
Pause. Il se fige debout, une main passée dans ses cheveux, l’autre bras pendant le long du corps. On entrevoit son aisselle. Je remarque qu’elle n’est pas rasée. Sa tête est un peu inclinée. Je passe rêveusement l’index sur la ligne de son cou, presque surprise de ne sentir en retour que le plastique de l’écran sous mes doigts.
Zoom.
Zoom.
Zoom.
Je ne vois plus que des pixels. Une jalousie féroce envers toutes les personnes présentes dans le public m’étreint.
L’image revient à sa taille initiale et Eric se remet à bouger. Il attrape une chemise, la passe et la boutonne consciencieusement.
Le concierge fait une entrée brusque, un revolver à la main et hurle des menaces. Eric sursaute, tend les mains en avant, la bouche ouverte dans une supplique muette – ne faites pas ça.
Le pistolet d’opérette produit une vraie détonation et soudain Eric agonise au sol, sa chemise blanche trempée de faux sang.
J’éteignis l’ordinateur, la lumière et fermai les yeux. Des images en noir et blanc d’Eric torse nu défilèrent sur mes paupières closes. La marionnettiste avait renoncé à me dire que je devrais avoir honte et ronronnait en sourdine dans mon ventre.
Je me retournai dans mon lit en gémissant et imaginai me pelotonner contre un corps chaud, me serrer contre lui fort, fort.
[Texte] "Est-ce que tu joues ?" |
1/16 |
24/03/2010 à 12:19 |
Y a un bug, je crois. Test.
Edit: j'ai rien dit, ça marche.
[Texte] "Est-ce que tu joues ?" |
2/16 |
24/03/2010 à 14:21 |
Toujours très bon dans l'ensemble. Juste :
La pièce avait clairement été filmée par des amateurs mais la prise de vue était tout de même assez agréable à regarder. La pièce mettait en scène des gens au prise avec un théâtre hanté. Le public se rendait compte au tiers du spectacle, que tout ce qui avait précédé était en fait la répétition d’une pièce de théâtre – Eric tenait le rôle du metteur en scène, il apparaissait à ce moment-là. Au final le théâtre où l’histoire se déroulait se révélait lui aussi hanté, non par un fantôme mais par le concierge du théâtre, un ex-aspirant acteur jaloux de ceux qui avait mieux réussi que lui. Eric était tué par balles après quelques retournements de situation.
Je trouve ce passage un brin maladroit. Notamment la répétition de "la pièce" au début des deux premières phrases.
Voilà, mais c'est vraiment pour chercher la petite bête.
[Texte] "Est-ce que tu joues ?" |
3/16 |
24/03/2010 à 16:31 |
J'ai déjà modifié ce passage dans ma version ultérieure ;) Il me stisfaisait pas non plus.
Merci pour ta critique (et ta fidélité à mes topics).
[Texte] "Est-ce que tu joues ?" |
4/16 |
24/03/2010 à 19:08 |
Up.
[Texte] "Est-ce que tu joues ?" |
5/16 |
26/03/2010 à 19:39 |
Moi j'aime bien
[Texte] "Est-ce que tu joues ?" |
6/16 |
26/03/2010 à 19:42 |
SonyaScarlet a écrit :
Moi j'aime bien
Merci, moi c'est toi que j'aime bien (la réponse pas cliché
)
[Texte] "Est-ce que tu joues ?" |
7/16 |
27/03/2010 à 02:40 |
J'aime bien aussi. Tu es décidément très douée.
Je suis néanmoins d'accord avec Samoth, certains passages sont très maladroits.
Par exemple, vers la fin :
L’image revient à sa taille initiale et Eric se remet à bouger. Il attrape une chemise, la passe et la boutonne consciencieusement.
Le concierge fait une entrée brusque, un revolver à la main et hurle des menaces. Eric sursaute, tend les mains en avant, la bouche ouverte dans une supplique muette – ne faites pas ça.
Le pistolet d’opérette produit une vraie détonation et soudain Eric agonise au sol, sa chemise blanche trempée de faux sang.
C'est sûrement trop rapide pour accrocher, même si le contexte est, il faut le dire, plutôt original.
Et puis la dernière phrase... Je ne sais pas. Je n'ai vraiment pas aimé. La rupture avec le langage plutôt soutenu du reste du texte est trop flagrante. A vrai dire, j'ai lu tout ton texte d'une traite, mais j'ai bloqué à la dernière phrase.
Enfin, je fais vraiment des chichis, et je critique presque pour tromper ma presqu'admiration envers ton talent certain.
Je suis sûr que ça peut devenir très bon en le travaillant un peu.
Ha oui, autre chose, après relecture. Il y a tout de même un passage qui me chiffonne, au deuxième passage.
Il crie en faisant des grands gestes. Il lâche la bouteille qui tombe lourdement. La caméra zoome sur son visage. A ce moment précis, je le vois lui à travers son personnage et je sais que ça n’était pas prévu dans la pièce originale, qu’il réfléchit à quoi faire. J’ai même l’impression d’entendre ce qu’il pense. Ça dure moins de quelques secondes, même au ralenti. Il s’accroupit, se penche en avant, reprend la bouteille en main. Ses gestes sont mesurés, élégants. Si j’avais été à sa place, j’aurais paniqué d’avoir commis une maladresse et mon cœur se serait arrêté avant de repartir à deux fois son rythme normal. Mais pas lui. Il intègre ça dans son personnage et se relève avec ce qui me semble être une rage crispée.
En fait, c'est vraiment, vraiment pour chicaner, mais je trouve les phrases bien trop courtes, les transitions pas assez souples. J'avoue n'avoir pas relevé à la première lecture, cependant, donc ce n'est pas si choquant que ça. Il manque peut-être un retour à la ligne entre le "Ses gestes sont mesurés, élégants." et le "Si j'avais été à sa place [...]".
Enfin, peut-être voulais-tu conférer un message ou une lecture particuliers, mais je mets quand même un petit bémol.
Well done.
[Texte] "Est-ce que tu joues ?" |
8/16 |
27/03/2010 à 17:06 |
Merci pour ta critique.
Pour la dernière phrase, je l'aime bien en fait. Je vois pas trop en quoi ça casse le rythme. Je relirai après avoir laissé reposer pour voir si je comprends ce que tu voulais dire (toi aussi, compte les verbes dans cette phrase, y en a beaucoup x) )
Quand à la scène du coup de feu, c'est un peu exprès que je rends pas ça plus dramatique. Ensoi, c'est la troisième fois que Lilas regarde la pièce, elle en a rien à foutre que Paolo se fasse tuer, elle est juste là pour baver devant Eric.
J'espèrais que ça rendrait le tout burlesque-blasé aussi.
Soit, comme je l'ai dit, je passerai à la réécriture une fois que j'aurai terminé mon premier jet (d'ici plusieurs mois ^^)
[Texte] "Est-ce que tu joues ?" |
9/16 |
29/03/2010 à 18:21 |
C'est dommage que des textes de piètre qualité plafonnent à 30 messages parfois, et que les textes un temps soit peu travaillés et qui méritent d'être lu ne tapent qu'à 8 messages ( 9 maintenant )
[Texte] "Est-ce que tu joues ?" |
10/16 |
29/03/2010 à 18:24 |
SonyaScarlet a écrit :
C'est dommage que des textes de piètre qualité plafonnent à 30 messages parfois, et que les textes un temps soit peu travaillés et qui méritent d'être lu ne tapent qu'à 8 messages ( 9 maintenant )
C'est sûr que c'est vachement moins fatiguant pour la plupart de dire simplement "J'aime pas" ou alors "han c tr0 bi1" sur un mauvais texte que de bien lire quelque chose d'intéressant et de faire une critique constructive. x)
[Texte] "Est-ce que tu joues ?" |
11/16 |
29/03/2010 à 18:58 |
Pour le moment, mon avis ne change pas par rapport aux extraits précédents (ça fait 11 posts héhé).
[Texte] "Est-ce que tu joues ?" |
12/16 |
29/03/2010 à 19:09 |
Merci les gars, je me sens soutenue =)
[Texte] "Est-ce que tu joues ?" |
13/16 |
29/03/2010 à 20:59 |
Prenons soin de ceux qui font que Création et Littérature reste une rubrique où on trouve de jolies choses. J'pense à Bastard Barbie, Samoth et toi Aylin =D bon tout le reste n'est pas ( totalement ) à jeter hein. Mais c'est souvent des sujets auxquels ( pour ma part ) je trouve tout plein de belles choses.
[Texte] "Est-ce que tu joues ?" |
14/16 |
29/03/2010 à 22:24 |
Merci.
Moi que je vois ça : http://www.sortirensemble.com/eyemir-224939_1.html
puis ça : http://www.sortirensemble.com/amour-pour-211100_1.html
Ben ça me rend un peu triste quand même.
[Texte] "Est-ce que tu joues ?" |
15/16 |
29/03/2010 à 23:32 |
C'est presqu'aux antipodes ça
[Texte] "Est-ce que tu joues ?" |
16/16 |
30/03/2010 à 17:49 |
Up