La torture de l'écriture

Nygma

La torture de l'écriture

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24/04/12 à 14:59

Lorsque les paroles nous prennent à la gorge, quand le flot d'émotions devient trop difficile à porter, au moment où la voix nous manque à force de hurler, la voix de l'écriture, elle n'est jamais enrouée. Lorsque notre débit augmente, que notre ton se hausse, que les insultes s'enchaînent, il est trop tard pour reculer, trop tard pour y repenser. Avec l'écriture, il y a toujours moyen de dévoiler nos premières pensées, les relire, y réfléchir et les effacer. Même si les paroles s'envolent et les écrits restent, l'art des lettres permets de peser nos mots davantage. On peut ainsi mieux dire ce qu'on désire réellement dire, et ce sans que personne ne se fasse démolir.

L'écriture est la voix des mots obscènes, elle les expriment de façon moins dramatique, même si parfois le sens des mots utilisés est plus tragique. La parole exprime ce que la tête pense et l'écriture, ce que le coeur ressent. C'est probablement la raison pour laquelle lorsqu'on se relit, on aime ce qu'on écrit, car c'est le coeur qui lit. Et pour ce qui est des paroles, dites sur un coup de tête, elles peuvent sembler laides, car c'est la tête qui les a exprimées. C'est pourquoi l'écriture est une torture. C'est l'unique lien de communication entre la tête et le coeur. Elle est témoin de la guerre infinie entre l'émotionnel et le rationnel. On peut aussi bien réfléchir en écrivant, mais au final, c'est le coeur qui en tire profit, pas la tête qui en bénéficie. Bref, l'écriture est le meilleur moyen d'expression pour décrire une émotion.

- Senritsu.

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