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Alhambra | Tu as tout sali (texte) | 22 | 14/04/09 à 15:43 |
[ Voilà un petit texte. Ce n'est pas grand chose et ça ne vaut sûrement pas grand chose, mais c'est ce que j'avais sur le coeur alors voilà J'attends vos avis ! ]
Tu as sali tous les lieux où j’avais l’habitude d’être. La station du métro, le chemin jusqu’au lycée, la fnac, les cafés où je passais des heures avec mes copines, la ligne 6, la rue de la Croix-Nivert, la bibliothèque. Tu as sali tout mon quartier. Et même chez moi, ma chambre. Tu les as salis de ton odeur, de tes objets, de mille et un souvenirs ridiculement adorables. Chaque pavé, chaque enseigne, chaque magasin porte ton nom, me lance « tu te souviens de ce moment-là ? ». C’est comme si quoi que je fasse, tu dansais autour de moi, comme si tu me parlais tout le temps, comme si tu avais décidé de squatter les ondes de la radio, les chaines de la télé, comme si tu avais payé pour poser ton image sur tous les panneaux publicitaires. Tu as posé tes mains et tes mots sur chaque millimètre que j’arpente.
Mais lâche-moi, tu veux ? De toute évidence, je ne vais pas déménager, je ne vais pas faire des travaux, je ne vais pas tout révolutionner, ou changer mes habitudes. Je resterai la même, à côtoyer les mêmes endroits, à fouler les mêmes trottoirs, à acheter mes livres dans la même fnac et à papoter avec mes amis autour des mêmes tables de café. Je vais vivre comme d’habitude. C’est toi qui as voulu que je vive sans toi, j’ai accepté, je n’avais pas vraiment le choix. C’est toi qui as choisi ! C’est toi qui as décidé ! Alors aide-moi. Disparais, vraiment. Viens essuyer toutes les traces de toi que tu as laissées partout autour de moi, viens nettoyer tout le voisinage, viens me vider la tête. Aide-moi.
Je sais que c’est possible. C’est possible, non ?
Il paraît qu’un jour, je vais me réveiller, sans remords et sans rancune, neuve de toute cette nostalgie, cette colère, et que je t’aurais oublié. Il paraît qu’un jour, j’aurais associé les lieux à de nouvelles personnes, j’aurais pris les choses avec recul et calme, j’aurais même plaisir à repenser à toi, à nous. Il paraît.
Alors c’est que c’est possible ! C’est possible ! Même si tout semble me jurer que c’est impossible, toi, dis-moi, dis-moi que c’est possible. Alors j’aurai cet espoir, comme un but à atteindre, comme un versant de la falaise pour me retenir, quand tout s’écroule.
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