Et oui....
Autres massacres commis par les Nazis
Parmi les populations civiles qui eurent à souffrir de la répression nazie, il y eut les victimes de crimes de guerre. Ces dernières avaient eu le malheur de se trouver au mauvais endroit au mauvais moment. Ainsi, le massacre des fosses Ardéatines, près de Rome, le 23 mars 1944, consista en l'exécution de 335 otages, dont plusieurs femmes et deux garçons de 14 ans. Ils furent conduits jusqu'aux catacombes de la route d'Ardea où ils reçurent chacun un coup de revolver dans la nuque. Les victimes furent ensuite enterrées, certaines encore vivantes
À Bande, dans les Ardennes belges, le 24 décembre 1944, 34 personnes de sexe masculin, âgées de 17 à 35 ans, furent abattues.
En Belgique, le 17 décembre 1944, près de Malmédy, 125 soldats américains furent contraints de se rendre aux Allemands. Poussés dans un champ près de la route, les prisonniers furent assassinés à la mitrailleuse.
Dans la Pologne occupée, Hitler mena une politique de « polonisation » et de colonisation. Tous les habitants qui n'étaient pas germaniques devaient être expulsés. L'Office central de sécurité du Reich, le RSHA, décida le 17 octobre 1939 la « liquidation physique de tous les éléments polonais a) qui par le passé ont occupé une quelconque responsabilité en Pologne, b) qui pourraient prendre la tête d'une résistance polonaise ». Furent en particulier visés les enseignants, les prêtres, les médecins, les dentistes, les vétérinaires, les officiers, les commerçants importants, les grands propriétaires fonciers, les journalistes, les écrivains et toutes les personnes ayant fait des études. Ainsi, le 6 novembre 1939, 183 professeurs, assistants et chargés de cours furent arrêtés à l'université de Cracovie et déportés à Sachenhausen. L'ensemble du peuple polonais fut traité de manière brutale par les nazis : ils n'étaient que des sous-hommes
Mais beaucoup de victimes du nazisme furent exterminées en raison de critères racistes. Les « délinquants sexuels » d'abord. Les homosexuels furent persécutés par les nazis en raison du danger qu'ils représentaient pour la race allemande. Ils étaient considérés comme « portant atteinte moralement, physiquement, matériellement à la population allemande ».
Ensuite, les nationaux-socialistes cherchèrent à améliorer le « sang allemand ». La loi du 26 juillet 1934 préconisa ainsi la stérilisation pour « améliorer la race allemande ». Jusqu'en 1945, 400 000 malades furent stérilisés. De plus, 5 000 enfants anormaux, trisomiques, handicapés moteurs et hydrocéphales, disparurent.
Le programme Aktion T4 visait à l'euthanasie des malades. Il débuta par une expérience dans un asile polonais. Les schizophrènes, les séniles, les paralytiques étaient transportés dans des cars de la « Société d'utilité publique pour le transport des malades » dans l'un des quatre instituts d'euthanasie existant. Arrivés là, ils devaient se déshabiller en vue d'une douche fictive, se retrouvaient dans une fausse salle de douche et étaient gazés. Les cadavres étaient ensuite incinérés. Au total, 200 000 personnes furent victimes de ce programme d'euthanasie.
La recherche de la pureté raciale passa aussi par l'élimination des « sous-hommes », c'est-à-dire des Tsiganes et des Juifs. Un « Office central pour la lutte contre le péril tsigane » fut créé et des enquêtes étaient lancées afin de recenser tous les Tsiganes, nomades ou sédentaires. Les nazis en dénombrèrent 34 000 dans les limites du Reich. Les nomades durent se sédentariser et furent soumis à des travaux. Au total, les nazis exterminèrent 240 000 Tsiganes.
Enfin, les Juifs furent les autres victimes, et les principales, du nazisme. Au début, comme les Tsiganes, ils firent l'objet d'une marginalisation, notamment avec les lois de Nuremberg de septembre 1935. À partir de 1938, les Juifs vivant dans les territoires contrôlés par le Reich furent transférés en Pologne où ils se retrouvèrent parqués dans des ghettos. En 1940, à Varsovie, un nouveau ghetto fut construit pour y entasser 445 000 Juifs : en moyenne, 7,2 personnes vivaient par pièce. Progressivement, les Juifs durent vivre en totale autarcie car ils furent coupés du monde. Par conséquent, les conditions de vie étaient épouvantables : ils avaient droit à deux kilogrammes et demi de pain noir par personne et par mois, et les épluchures de pomme de terre étaient une friandise.
« La Solution finale de la question juive »
La guerre menée contre l'URSS à partir du 22 juin 1941 était, selon Hitler, une « guerre d'extermination », ein Vernichtungskrieg : il fallait exterminer les Juifs et les bolcheviks. Il s'agissait même de la « seconde révolution » du national-socialisme pour le Führer : il fallait étendre l'espace vital en éradiquant le « judéo-bolchevisme ». Dans le sillage de l'armée allemande, les Einsatzgruppen, les « groupes spéciaux », formés de policiers et de SS, massacrèrent les Juifs et les communistes. À Babi Yar, près de Kiev, en septembre 1941, 33 000 Juifs furent assassinés. Les Einsatzgruppen poussèrent la cruauté jusqu'à organiser des concours de photographies lors des exécutions. Il s'agissait, pour le photographe, de saisir le regard de celui ou celle qui allait mourir, juste avant l'instant fatal.
C'est au cours de cette période que fut décidée l'extermination totale de tous les Juifs d'Europe. À la mi-juillet 1941, Hitler, Himmler et Heydrich envisagèrent le massacre généralisé de tous les Juifs européens. Le 31 juillet, Gœring confia à Heydrich la « responsabilité de la solution finale de la question juive ». Puis, le 23 octobre 1941, Himmler interdit l'émigration juive hors d'Europe. Enfin, le 20 janvier 1942, la conférence de Wannsee fut consacrée à « la solution finale de la question juive ». Des responsables du NSDAP et du Reich mirent au point les modalités pratiques et administratives de l'extermination des Juifs. Hitler proclama le 30 janvier 1942 : « la graine juive sera anéantie de la surface du globe ».
Mais, à cette date, le massacre avait déjà commencé. Ainsi, à Chelmno, en Pologne, le 8 décembre 1941, 700 Juifs furent exterminés. Par groupes de 80, ils furent entassés dans un camion dont le tuyau d'échappement était raccordé au compartiment où se trouvaient les victimes qui furent asphyxiées. Les cadavres furent ensuite jetés dans une fosse commune.
Des camps d'extermination furent alors mis au point. Ils étaient dotés de chambres à gaz et de fours crématoires, pour brûler les cadavres. Ceux de Belzec, Sobibor et Treblinka n'étaient guère que des terminus ferroviaires d'où les Juifs étaient immédiatement conduits vers des douches fictives où ils étaient gazés. Les nazis utilisèrent d'abord du monoxyde de carbone puis de l'acide cyanhydrique, plus connu sous le nom de Zyklon B. À Chelmno, ce n'étaient pas des chambres à gaz qui étaient utilisées, mais des camions. Enfin, Auschwitz-Birkenau et Maïdanek étaient des camps mixtes, à la fois camps de concentration et d'extermination. Lorsque les déportés arrivaient, ils étaient séparés par les médecins et les membres de la SS en deux files : la première regroupait ceux qui étaient déclarés « aptes » au travail ; la seconde, rassemblait les femmes, les enfants, les vieillards et les adultes les plus faibles qui étaient conduits aux chambres à gaz. Dans ces camps d'extermination, 2 700 000 Juifs trouvèrent la mort.
Au total, entre 5 100 000 et 5 860 000 Juifs furent exterminés par les nazis. Face à cette horreur, le désespoir de la communauté juive s'est exprimé dans la forme d'un blasphème ironique : « Merci, Ô Dieu, d'avoir fait de nous ton peuple élu. Mais s'il te plaît, tu ne pourrais pas en choisir un autre ? »
L'œuvre de destruction du nazisme aura donc provoqué la mort de 25 millions de personnes. Oui, les nazis auront bien été des barbares. Et leur saccage aura réussi.