Un, deux, trois, nous irons au bois.

Geisterfahrer

Un, deux, trois, nous irons au bois.

7

Ce jour à 19:17

Je ne suis pas un meurtrier. Et je ne veux pas en être un. C'était un accident, je n'ai pas fait exprès, c'est elle qui m'y a forcé. Je ne voulais pas, je n'ai pas eu le choix, c'est tout. Elle était là, elle riait en tournant sur elle-même, et l'instant d'après, c'était fini. Son corps était mou entre mes bras. Morte. Si belle, et pourtant si morte.

J'ai vu notre vie défiler devant mes yeux, pendant que je conduisais, son corps caché dans le coffre de ma voiture.

Son sourire engageant lors de cette soirée, il y a trois mois. C'était la première fois en vingt ans que je croisais une créature aussi envoûtante. Ses cheveux d'or flottaient sur ses épaules, ses yeux, océans enragés, ne me quittaient pas, et son corps...Son corps qui ondulait au rythme de la musique entêtante qui se jouait à cet instant. Je l'ai voulue dès la première seconde. Et contre toute attente, je l'ai eue. Je l'attendais depuis si longtemps...

Je savais qu'elle n'était pas une fille pour moi, et j'étais jaloux en pensant qu'un jour, un autre homme que moi la possèderait entièrement. Elle serait sienne à jamais. Inconcevable.

Je ne l'aimais pas, j'en étais fou. Son odeur, sa voix, son rire, tout en elle m'obsédait de jour comme de nuit, et la jalousie me dévorait, me consummait. Je laissais derrière chacun de mes pas un petit tas des cendres de mon coeur malade.

Je savais aussi que je n'étais pas le seul à partager ses nuits. Bien souvent, elle découchait, et ne rentrait qu'au petit matin, les cheveux défaits, un sourire satisfait sur ses lèvres de démon. je n'ai jamais su qui était l'Autre, et c'est sûement mieux ainsi. J'aurais été incapable de m'en relever.

Et ce soir-là...Elle n'aurait pas dû revenir...L'odeur de l'Autre traînait autour d'elle. Elle était juste passée récupérer quelques vêtements et m'annoncer que c'était terminé. Elle était heureuse, je l'ai vue danser de joie dans la chambre. C'est à ce moment précis que tout a dérapé. Son rire éclatait autour de moi, elle me regardait et je voyais ses épaules fragiles secouées d'un fou rire qui me poignardait. Elle riait, elle vivait, et moi, je pleurais.

Mes mains se sont retrouvées autour de son cou si gracieux. Son rire s'est éteint quand j'ai serré, ses yeux se sont écarquillés, je sentais le flot affolé de son sang butter contre mes doigts. Elle a tenté de se débattre, me griffant le dos des mains jusqu'au sang. Mais malgré tout, la douleur m'avait rendu plus fort qu'elle. Et puis elle s'est calmée. Son corps tendre s'est afaissé sur lui-même. Elle avait eu raison. C'était bel et bien terminé.

Je l'ai emmenée dans la forêt, j'ai enterré son corps dans une clairière, au pied d'un énorme rocher. J'ai déposé quelques fleurs sur la terre retournée, je voulais qu'elle ait une vraie sépulture. Puis je suis parti, sans un regard en arrière. Je ne voulais pas être tenté de la serrer une dernière fois contre moi.

C'était un accident, je le promets.

Je ne voulais pas la tuer...

Je ne suis pas un meurtrier...

Crackers  

Un, deux, trois, nous irons au bois.

4/7

23/01/2010 à 20:04

Cette histoire m'a fait penser à un livre mais bon, on s'en fiche.
Par apport au texte, je n'ai pas accroché. L'histoire est plutôt banale et simple, et il n'y a pas de gros effort au niveau du vocabulaire je trouve. Cela dit, j'aime beaucoup le titre.

Frosties  

Le Mâle Aimé