Une vague.

Alhambra

Une vague.

14

23/05/09 à 12:07

[ ça fait longtemps que je n'avais pas écrit. Ce texte est un peu brouillon, vous me direz ce que vous en pensez ]

« Il faudrait une vague. »
Le silence a accueilli cette réplique. D’un côté, je n’aurais pas voulu de réponse. Je n’aurais rien voulu du tout. En cet instant, j’aurais juste voulu n’avoir rien dit, ne pas exister. J’avais juste envie de vide. Un vide, pur et … je ne sais pas, vide, quoi.
Il a réagi genre … deux minutes plus tard. Deux minutes, c’est long.
« T’as dit quoi ?
-Rien.
-Non, non, pas rien, t’as dit qu’il faudrait une vague.
-Pourquoi tu me demandes de répéter si t’as très bien entendu ?
-J’ai entendu mais pas compris. C’est une façon de demander.
-Ah. »
J’ai plongé ma cuillère dans mon bol de céréales. Je me suis trouvée idiote d’avoir sorti, comme ça, une phrase qui n’avait de sens que pour moi, et que je n’avais, en aucun cas, envie d’expliciter. Il faut une vague, dans ma tête, ça prend tout son sens. Il faut une vague, c’est tout.
« Tu comptes m’expliquer ou quoi ? »
Je sentais l’agacement qui se pointait.
« Ben non, rien, j’ai dit ça comme ça, il faudrait une vague, c’est tout. Une bonne grosse vague pour emporter tout ça.
-Tout ça quoi ?
-Ben tu sais bien, tout ça ! Je ne vais pas te dire, je déteste les énumérations, ça veut tout dire et puis rien, c’est d’un creux, c’est comme les questions rhétoriques. C’est con. J’aime pas. »
Et voilà. Encore quelque chose qu’il ne pouvait pas comprendre. Les idées qui me passent par la tête ont la fâcheuse tendance de ne pas s’arrêter à la case « lèvres ».
« Je ne te comprendrai jamais Alice …
-Ce n’est rien. »
On a fini notre petit-dej en silence. J’avais envie de disparaître sous terre. En fait c’était vraiment ça, j’avais envie qu’une énorme vague vienne s’écraser sur moi, et m’emporte loin dans la mer, loin du regard des autres, loin des explications et des éclaircissements à donner. Il existe bien un monde où on n’a pas besoin de s’expliquer, non ?
Non. Ou en tout cas, j’en étais très, très loin.
« Alice, j’en ai marre, il faut que tu m’expliques ce qu’il y a. Toutes ces phrases à double-sens, ou d’ailleurs toutes ces phrases qui n’ont même pas de sens. Je ne sais même pas si elles ont un sens pour toi, si tu es sincère ou si tu joues avec moi en permanence.
-Si tu crois que je joue avec toi, tu ne me connais vraiment pas.
-Alors explique-moi. C’est quoi ? C’est quoi le mystère, le problème, le truc insaisissable que tu places entre nous ? Je ne comprends pas, maintenant j’en ai assez, je voudrais vraiment comprendre. Je suis blanc comme neige là, tu vois ? Je ne cache rien, je veux bien tout te dire, et quand je te dis que je ne comprends pas, c’est sincère. Alors explique-moi, ce qui ne va pas, ou ce qui va. Je ne sais pas … Je ne sais vraiment pas, il y a bien quelque chose, non ? Quelque chose que tu me caches, ou que tu essayes de me montrer ? »
Il était sincère, je pouvais le voir, c’était presque palpable. J’avais très envie de rire, s’il s’était simplement écouté, il aurait compris. La réponse était dans la question. Un mystère, un truc insaisissable que je place entre nous, quelque chose que j’essaye de lui montrer … ça porte un nom tout simple.
J’ai décidé de tout lui dire. Je ne sais pas ce qu’il m’a pris. Mais j’en ai eu marre, comme lui. Alors j’ai tout raconté.
« Le truc, le truc c’est que ça fait bientôt 6 mois que je suis amoureuse d’un super pote de mon frère, et que les seuls moments que je peux partager avec lui, c’est le petit-dej quand mon frère l’a invité à dormir. Tu commences à comprendre ? »
Il avait l’air ébahi. Comme si un déclic s’était produit dans sa tête.
« Alors oui, j’aimerais une vague pour t’emporter, ou pour m’emporter, pour enlever la gêne, l’amour, le truc insaisissable, comme tu dis, que je place entre nous deux. Parce que visiblement, c’est moi qui place quelque chose, pas toi. »
Il me regardait, comme un scientifique qui aurait fait des recherches pendant des années et à qui on venait de tout expliquer. Comme un petit garçon qui découvre enfin le sens des mots. J’étais trois fois plus amoureuse que d’habitude à cet instant.
« Je n’y avais jamais pensé ! »
Et voilà le « Eurêka ! » d’Archimède, placé entre ses lèvres.
Il m’a attrapé la main. Je n’avais jamais été aussi gênée. Tant que je parlais, ça allait, mais maintenant qu’il répondait … Il aurait vraiment fallu une vague !
« Alice, pardon ! Je n’y avais jamais pensé ! Tu as toujours été Alice quoi, la petite sœur de Théo, alors je m’étais jamais dit que tu étais … oh c’est con … Une fille ! Je ne m’étais jamais autorisé à y penser ! Je ne t’ai jamais regardé avec le bon œil, tu vois ? Je t’ai toujours vue comme une petite sœur ! Ah, si j’avais su !
-Bon, et alors ?
-Quoi ?
-Ben et alors, tu sais maintenant … Qu’est ce qu’il va se passer ?
-Je ne sais pas, je ne sais pas du tout … Tu viens juste d’apparaître à mes yeux, laisse moi le temps de te découvrir … »
Son sourire était tellement sincère, tellement émerveillé ! Je l’aurais bouffé.
« C’est vrai que tu es jolie … Ohlala, je suis désolé pour tout ce temps gâché Alice. Il faut qu’on fasse connaissance, maintenant. Tu veux m’embrasser ? »
Sa dernière phrase tombait comme un cheveu sur la soupe, je ne m’y attendais vraiment, vraiment pas. C’est pour ça que je l’aimais, il était inattendu, tellement différent de tout le monde. Tellement honnête avec tout, avec lui même, avec les autres !
Mais puisqu’on était dans la sincérité, j’ai répondu « oui ». Oui, bien sûr que je voulais l’embrasser, quelle idée ! J’en mourrais d’envie, depuis des mois et des mois. Toucher, rien que du doigt, ses lèvres, son visage … Je n’osais même pas en rêver.
Il a décalé sa chaise, il a ouvert ses bras, je me suis assise sur ses genoux, et tout doucement nous nous sommes approchés l’un l’autre. Il m’a embrassée d’un baiser tout doux, comme une découverte. Et puis il m’a regardée. J’ai fermé les yeux, et il a caressé mon visage.
Ça a duré quelques minutes et je me disais que si une vague arrivait, là, maintenant, elle nous emporterait tous les deux, ensemble. Mais après tout, on était très bien ici. Vraiment très bien.
Je suis retournée m’asseoir, et puis Théo est revenu de sa douche. Tout était comme avant. Plus ou moins. Il me souriait, je crois que même Théo s’en est aperçu. Et puis maintenant, tout était possible.

LORD_SAYENCE  

Alhambra  

Une vague.

2/14

23/05/2009 à 13:30

Heu ... ça veut dire que tu as aimé ?
Merci en tout cas

Une vague.

3/14

23/05/2009 à 14:22

Un peu brouillon mais au final j'aime bien hein

Alhambra  

Une vague.

4/14

23/05/2009 à 14:50

Merci beaucoup !

Frosties  

Suave  

Alhambra  

Une vague.

8/14

23/05/2009 à 17:07

Et ben merci beaucoup à vous !
Je prends vos avis en compte, vous avez sûrement raison pour le personnage du garçon, et c'est vrai que la fin fait très happy end, comme tu dis !

Merci beaucoup à vous d'avoir lu et commenté !

Alhambra  

Why-so-Serious  

Une vague.

10/14

23/05/2009 à 19:10

J'aime beaucoup

Alhambra  

Lemon_Cake  

Une vague.

13/14

25/05/2009 à 20:25

J’aime bien ! Vraiment ! Mais… tu ne trouves pas que ca va un peu trop vite ??? Il dit qu'il l'a toujours vue comme une petite soeur et juste apès, il l'embrasse

Belle du Singe