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Lumos. | La prépa, c'est vraiment l'horreur? | 21 | 09/02/12 à 15:39 |
Bonjour, bonsoir.
J'ai rencontré un article de presse sur internet qui proviens du journal Le Monde , sur les prépas,et sa donne pas trop envie.. Enfin pas du tout.
En voila une partie, c'est vraiment choquant.. Mais il y a eu des réactions de professeurs etc.. Mais c'est tout de même aberrant..
Il n'existe pas de statistique du mal-vivre en classes préparatoires, de données sur les suicides, maladies, anorexies... Une étude avait bien été initiée, au début des années 1990. "Nous n'avons jamais eu ni l'argent ni l'adhésion des grandes écoles" pour la faire, expliquait la psychologue et épidémiologiste Marie Choquet, dans Le Monde Magazine, en 2010. Mais on peut aussi s'asseoir à une table, et laisser parler les étudiants, principalement en lettres et en maths (khâgneux et taupins, les structures fermées générant leur lexique). Dans un premier temps, ils insistent loyalement sur ce qu'ils ont gagné. Ils ont "appris à travailler", "à s'organiser". Ils y ont trouvé une "ouverture d'esprit". Ils y ont gagné beaucoup de "rapidité", une grande facilité à "parler de tout". Et tout cela, certainement, est "inestimable ".
Chez les très bons élèves, ceux que leur triple héritage bourdieusien (social, financier, culturel) sur-adapte au système ou ceux, plus rares, que des dons singuliers distinguent, le constat en reste là : deux ou trois années enrichissantes et plutôt heureuses.
Mais chez les autres, les juste bons, les moins conformes, le discours se fissure vite. Il apparaît que l'inestimable se paie, cher. Ce sont les nuits de trop peu de sommeil, les repas avalés en vingt minutes, l'épuisement. Le sentiment de l'insuffisance, de l'incapacité, entretenu par quelques enseignants, minoritaires mais marquants, sur des élèves qu'ils "cassent". "Sans mentir, dit Valentine, qui sort d'une khâgne dans le nord de la France, la moitié de la classe était sous antidépresseurs." Pour Lucie, qui a quitté un lycée parisien pour un autre en banlieue, "plus humain" : "En khâgne, ils ont l'air morts. Ils vivent sous une pression totale."
Samuel, qui sort d'une classe étoile (le haut du panier scientifique) dans un lycée des Hauts-de-Seine, se souvient de "cette fille qui travaillait tellement qu'elle ne se faisait pas à manger. On l'a vue perdre dix kilos en quelques semaines". Salomé, qui a abandonné l'hypokhâgne pour préparer les Arts Déco, se revoit se lever "très tôt et fixer longtemps le plafond ; plus rien ne passait dans ma tête". Chez certains, le régime aboutit à la paralysie. "Cette année, je n'arrive plus à rédiger une dissert de philo, dit Lucie. Je me dis qu'il faut que je montre mes idées. J'ai trop peur." "Les moqueries publiques en colle sont cruelles, ajoute Clara, en khâgne à Paris. Je ne sais pas comment on est censé réagir dans des situations pareilles. Moi, je me recroqueville."
On leur a dit et répété qu'ils étaient la crème et le gratin, et les voilà dans le même temps traités comme des enfants un peu rétifs. Pour Samuel : "Je n'avais jamais eu l'impression, avant, d'être un délinquant qu'il fallait remettre dans le droit chemin." Il s'interroge : "C'est une politique d'intimidation dont je ne vois pas très bien l'utilité." Lors d'une épreuve de concours blanc (une semaine et demie d'examens, six heures d'épreuves par jour), Valentine fait un malaise et se retrouve à l'infirmerie "bondée d'élèves de prépa aux yeux rouges". Le médecin qu'elle consulte lui conseille de tout arrêter. L'enseignant auprès duquel elle s'excuse constate : "Je commence à en avoir marre de tous ces gens malades en pleine épreuve." Clara note : "Les absences prennent une importance considérable. Même avec un bon classement, si tu as des absences, tu n'es pas admis en khâgne. On a tous peur d'être malades."
"Est-ce qu'on est obligés d'en passer par là ?, se demande Lucie, qui n'est pas la seule à s'interroger. Tu es tellement stressé que tu n'as plus le temps de voir l'essentiel, de bien travailler. Tu survoles, avec l'impression de faire toujours la même chose." "Tout est très rhétorique, on apprend à parler de ce qu'on ne connaît pas. La pensée n'est jamais globale", regrette Hélène, en khâgne dans le 5e arrondissement de Paris. "A un moment, ça devient contre-productif, note Samuel. J'ai redécouvert le raisonnement mathématique en arrivant en fac."
Article de Marie Desplechin, source: Le Monde
Qu'en pensez vous? Ceux qui sont en prépa, c'est vraiment comme ça? Ceux qui veulent aller en prépa, vous y pensez toujours après avoir lu ça?
La prépa, c'est vraiment l'horreur? | 21/21 | 10/02/2012 à 19:30 |