Bonjour à tous et à toutes. Je voulais simplement faire un article sur l'homosexualité, mais qui sorte un peu de l'ordinaire et de ce que l'on peut lire dans le webzine d'habitude.
J'ai donc interrogé un homo, voilà ce qu'il m'a répondu...
Homosexualité, un sujet d'ado, un sujet de société...
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Comment vis-tu ta sexualité ds notre societé actuelle ?
Il est vrai qu'être homosexuel aujourd'hui est bien moins dur qu'il y a 20ans. Mais même si il est certain que l'homosexualité rentre peu à peu dans les mœurs et devient de plus un vrai enjeu politique, il peut être néanmoins assez dur de vivre son homosexualité au quotidien.
Quant à moi, je ne me sens vraiment pas différent, j'aime les garçons. Etre gay n'est vraiment pour moi pas un choix de vie, si il s'agissait d'une commande au père-noël, j'aurais vraiment commander mon hétérosexualité plutot que mon homosexualité. Le fait est qu'être homosexuel, c'est être attiré par les garçons, et même si il est assez difficile de concevoir ce que c'est, voilà une experience facile : prrend un gars hétéro, met le en face d'un autre gars hétéro, demande leur de s'embrasser en y prenant du plaisir.... tu obtiens la même chose qu'un homo mec qui essaye d'embrasser une fille. Les mecs n'ont pas voulu s'embrasser ? Pourquoi ? Simplement parce-que ce n'est pas déontologiquement, moralement correcte ? Je répond non : c'est surtout qu'ils y éprouvent une sorte de dégoût comme un gay qui embrasserait une fille.
Cette petite digression faite, je répond à la question :
A mon âge l'homosexualité se vit très bien, on ne me pose pas de questions, je n'en pose pas aux autres, et ça me convient. J'ai par contre peur pour la suite : emploi, etc... ou effectivement il se peut qu'il y ait discrimination homosexuelle. Mais... rappellons nous que nous vivons en France et que c'est très bien accepté, nous ne sommes pas lapidés.
De plus je vis à Montpellier (2eme ville gay de France) ce qui assure une certaine facilité à vivre étant gay, étant donné que tu ne peux pas passer dans une rue sans en croiser "un" (6eme sens). Et desfois ça donne des situations assez drôles...
En résumé, je vis bien mon homosexualité mais ai peur pour la suite, où je sais que ce sera plus dur, et où j'aurai peut-être plus à prouver, à donner que si j'étais quelqu'un de sexualité "naturelle".
"A mon âge l'homosexualité se vit très bien, on ne me pose pas de questions, je n'en pose pas aux autres, et ça me convient"
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Parles tu librement et sans taboo de ton homosexualité ?
Cela dépend à qui. A mes très bons amis oui, totalement, je leur parle de tout. J'en parle plus facilement à mes amies qu'à mes amis. Mais, sinon, je n'en parle jamais à personne. Je considère que ma vie sexuelle et intime, ne regarde personne au lycée, comme si j'avais une petite amie qui n'était pas au lycée bien, je ne m'afficherai pas avec elle en disant "J'ai une tite amie". Et quand on me pause la question, et que je ne connais pas la personne, je dis simplement que je suis célibataire. Le gros problème c'est si c'est une fille et qu'elle veut sortir avec moi mais je trouve toujours des combines.
Donc, non je ne parle pas librement ni sans taboo à mon entourage. Mais j'en parle assez facilement lorsqu'il m'est arrivé d'aller voir un psychologue (que je suis allé voir de mon propre chef car j'avais des problèmes avec ma mère).
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Combien de temps as tu mis pour afficher ton homosexualité ?
Je dirais à peu près 1 an. Je me suis découvert assez jeune, ma première fois avec un garçon : 13 ans et demi, mais je n'en parlais vraiment à personne et j'en avais presque honte. Puis je l'ai dit d'abord à mon meilleur ami, pour qu'il me conseille d'en parler ensuite à ma mère.
Et le temps à passer, à 15 ans et demi, bien là je savais que j'avais vraiment des tendances homos, et je m'étais posé bcp de questions. La découverte de son homosexualité, est je crois un travail assez dur, qui laisse en chaque homosexuel une trace bien ancrée : beaucoup de questions que l'on se pose sur soit et auquel on essaye de répondre. Parfois desfois précocément. Ce qui fait qu'en général les jeunes garçons homos sont assez mâtures car se sont posés bcp de questions, presque existentielles je dirais, auxquelles ils ont répondus ou pas d'ailleurs.
Mais même si j'assume totalement mon homosexualité, je ne tiens pas à l'afficher de façon ostensible en public, sauf en milieu gay.
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Comment a réagi ton entourage à l'annonce de ton homosexualité ?
Mon entourage amical a très bien réagi. Sauf mon meilleur ami, qui a eu un peu peur au début. Ma meilleure amie quant à elle a été surprise mais s'en doutait fortement.
Le plus difficile a été l'étape de ma mère (avec qui je vis seul) et je ne l'ai pas encore dit au reste de la famille.
Quand je l'ai annoncé j'étais avec mon copain depuis 1ans, et je l'ai annoncé à ma mère pour raison pratique, je ne pouvais plus subvenir à mes déplacements seul pour aller chez lui (il habitait à 50km de chez moi, je devais prendre le bus qui me coûtait 7€ l'aller, et ce 2 à 4 fois par semaine). Et je mentais à ma mère à chaque fois que j'allais le voir, je lui disais que j'allais voir ma meilleure amie. Mais un beau jour, plus assez d'argent ni sur le compte ni dans ma tirelire pour me payer les voyages. Je l'ai annoncé à ma mère. Tu vas me dire que c'est stupide, mais bon...
Je l'ai donc dit à ma mère qui d'abord a très mal réagi, du fait que je lui ai menti pendant 1an (c'était tout à fait légitime qu'elle ait réagit comme ça). Puis ensuite, elle m'a dit qu'au niveau de l'argent c'était moyen quoi... Mais là elle n'avait rien à me dire, c'était de l'argent que j'avais dûment gagner en faisant des petits travaux chez les voisins. Elle a donc décidé de m'amener les premières semaines chez mon copain, sans rien me dire.
Puis au fil du temps, elle inventait des excuses pour pas m'amener, et je le comprenais tout à fait tant ça la faisait souffrir de m'amener chez lui. Alors, j'ai du trouver un boulot qui payait bien, c'est là que j'ai passé un casting pour devenir modèle/mannequin pour une marque de vêtement. Et je demandais une partie en cash, l'autre partie sur mon compte bloqué à mes 18ans. Et j'ai donc pu continuer mon train-train habituel pour aller chez mon copain en bus. Mais mtn qu'elle savait que c'était chez lui que j'allais, elle ne cautionnait plus, et me sortait tout le temps que j'avais du boulot à faire etc... Alors, là ça a été le moment le plus dur... En effet qu'est-ce que je pouvais répondre ? Rien, il fallait que je sois parfait. Alors, j'ai décidé d'être parfait... Aucune fausse note, pas de faux pas, et elle ne pouvait pas me refuser (éthiquement) d'aller chez mon copain. Ca c'est passé pendant 7 mois comme ça, mais je la voyais craquer, je suis donc aller voir un psychologue pour elle et moi et j'ai voulu faire intervenir un médiateur familial, qui finalement n'a pas intervenu pour des raisons personnelles : j'ai finalement refusé.
Puis j'ai quitté ce mec avec qui ça avait duré : 2 ans environ, une histoire formidable.
Et j'ai eu pas mal de relations après, où pour certaines ma mère n'est pas au courant, pour d'autres si, et ça se passe de mieux en mieux.
J'ai eu bcp de mal, bcp de soucis, et à coté de ça, je ne voulais pas gâcher ma vie, je voulais continuer à assurer un minimum scolairement. J'ai passé 2 ans formidable et qui m'ont bcp grandis.