Andrew [Texte] (Histoire terminée)

J'aime bien, peut-être une ou deux phrases un peu longue sans plus.

Up =)

Suite, donc =)

Je ne sais pas si c’est quelque chose qui m’est particulier mais j’ai toujours du mal à regarder quelqu’un qui marche vers moi dans les yeux. Même si ça ne dure que quelques secondes (le temps de parcourir la distance de la porte du train dont il est descendu à l’endroit où je me tiens sur le quai, par exemple), ça me gêne. Quand Andrew s’avança vers moi dans la librairie qui faisait aussi office de café où je l’attendais, j’ai tout de suite su que c’était lui mais je détournai les yeux, feignant de ne pas le reconnaître (après tout, je n’avais vu qu’une unique photo de lui, c’était crédible).
Il s’assit à ma table et nous fîmes les présentations. Je ne me souviens pas assez de lui pour vous faire une description détaillée. Sachez juste qu’il était très mince, portait un costume et que je ne le trouvais pas vraiment beau. La première chose qu’il fit fut d’ailleurs s’excuser de sa tenue, expliquant que, comme il travaillait ses cours dans le bureau de son père, ce dernier tenait à ce qu’Andrew fut habillé « correctement ». C’était comique : j’avais l’impression de boire un chocolat chaud avec un de ces eurocrates que je croisais souvent (j’allais à l’école tout près du parlement), un eurocrate de 17 ans. Je le lui fis remarquer. Il rit et dit :
- Mais ça a du bon, tu sais, par exemple je me sens obligé de me tenir droit et d’être hyper poli quand je le porte.
Je souris.
- L’habit fait le moine ?
- Dans ce cas-ci, un peu, oui.
Nous parlâmes du boulot de son père que je fantasmais dans les hautes sphères du pouvoir. Il me raconta Londres, ville dans laquelle il avait vécu une grande partie de son enfance, avant de retourner à Paris. J’évoquai brièvement ma rupture, à laquelle il réagit avec les condoléances d’usages. Il avait une conversation agréable et j’appréciai de pouvoir me changer les idées.

Marian, un bon ami m’appela la soirée qui suivit pour prendre des nouvelles. On parla surtout de mon ex et de la situation devenue franchement désagréable à l’école, suite à la rupture. Je me sentais privée de mes anciens repères, mon estomac se nouait chaque fois que je croisais mon ancien petit ami au détour d’un couloir… La conversation dériva sur celui qu’il appelait déjà mon « diplomate ».
- Et Andrew ?
- Quoi, Andrew ?
- Il te plait ?
- Oh non, je sais que c’est la première chose à laquelle on pense quand quelqu’un dit « rencontres sur internet » (et à dire vrai, c’était aussi la première chose à laquelle moi j’avais pensé) mais non, je pense qu’il m’a vraiment contacté parce que c’était un des seuls moyens à sa disposition pour rencontrer des gens.
- Ca et se balader dans la rue avec une pancarte disant « Venez me parler ». Mais t’as pas répondu, il te plait ?
- J’ai autre chose en tête. Et puis… (Je revisualisai le visage du « diplomate ».) Non, il ne me plait pas vraiment mais il est très sympa, je le reverrais avec plaisir.

Andrew m’envoya un message le lendemain pour me proposer de l’accompagner à une séance de cinéma à l’intérieur même du parlement le jeudi suivant. Le film ne me disait rien mais l’idée d’entrer dans le parlement et de le visiter avec quelqu’un qui le connaissait de l’intérieur m’attira et j’acceptai.
La semaine passa tant bien que mal entre les cours, le malaise ambiant entre mon ex et moi à l’école et le soutien constant de mes amis.
Je rejoignis Andrew à la place du Luxembourg après le souper. Il me salua et m’entraina à l’intérieur du parlement. Une procédure compliquée était nécessaire pour y entrer. Andrew devait signer un papier signifiant qu’il se portait garant de moi et moi je devais faire de même avec une déclaration qui stipulait que non, je n’avais pas de casier judiciaire, que je n’avais pas d’intentions terroristes et autres précisions du genre. Ensuite il fallait prendre une photo de moi afin de me confectionner un badge visiteur et passer sous un portique de détection.
Je souriais, amusée par l’incongruité de la situation : tout ça pour aller au cinéma ! C’était cette comédie-là que j’étais réellement venue voir : l’intérieur du bâtiments où les politiques prenaient leurs décisions, les mesures de sécurité, toutes ces choses-là. Je m’imaginais dans un de ces films où des groupes extrémistes infiltrent le siège des Nations Unies.
Andrew était ravi de mon intérêt et se montrait un guide diligent, m’indiquant les infrastructures du parlement et promettant qu’il me ferait visiter plus longuement après la séance.

Le cinéma d’auteur ne m’a jamais plu. Dans le meilleur des cas, je m’ennuie et dans le pire des cas, les mouvements de la caméra me rendent malade. Ce soir-là on était en plein dans la seconde possibilité. Après avoir rassemblé mon courage, je finis par demander à Andrew de sortir. Il s’exécuta rapidement et une fois dehors, me fit asseoir, prévenant.
- Ca va ?
- Ouais, ne t’inquiète pas. Ca m’arrive souvent, c’est l’un des mauvais gènes de ma mère. Il faut juste que je respire. On peut marcher un peu ? Tu me fais visiter ?
- Oui, bien sur. Viens.

WriterDreams a écrit :
De plus la façon ton tu écris me rappelle un peu voire beaucoup les polards dans lesquels sont interrogés les suspects etc. Ici, on dirait que tu racontes une histoire tout en étant soumise à un interrogatoire ce qui donne une certaine profondeur au texte.
J'avais pas pensé à l'interrogatoire. Mon idée c'était plutot d'écrire dans un style tranquille et soutenu mais sans pour autant m'empecher d'être parfois un peu lyrique.
Polar, oui un peu, la tension en moins. Mais en fait à la relecture ça me rappelle surtout les romans réalistes.
Merci de ton commentaire.

Callebaut a écrit :
WriterDreams a écrit :
De plus la façon ton tu écris me rappelle un peu voire beaucoup les polards dans lesquels sont interrogés les suspects etc. Ici, on dirait que tu racontes une histoire tout en étant soumise à un interrogatoire ce qui donne une certaine profondeur au texte.
J'avais pas pensé à l'interrogatoire. Mon idée c'était plutot d'écrire dans un style tranquille et soutenu mais sans pour autant m'empecher d'être parfois un peu lyrique.
Polar, oui un peu, la tension en moins. Mais en fait à la relecture ça me rappelle surtout les romans réalistes.
Merci de ton commentaire.

Quand je dis polar je ne parle pas du style mais plutôt de l'atmosphère. En fait ici c'est le côté interrogatoire qui fait ressortir une sorte de cohésion entre le bon français et l'histoire en elle même. J'aime! Ca me fait penser un peu aux histoires que racontent je ne sais plus quel écrivain sur une X chaine.

Comme dit précédemment, c'est fluide ce qui est un bon point ( et c'est pratique quand on est en phase "fatiguée" comme mouah là) mais par contre la banalité du sujet ne me captive pas du tout.

Euuh.. Je pense que tu devrais t'immerger dans le recit au max' quand tu l'ecrit.. 'Fin apres j'suis pas super non plus..
Sinon, quand tu l'as ecrit, tu as fait une pause ? Dans mon cas sa casse tout le temps tout..

Damnation_ a écrit :
En vrai, ayant relu sans pause, je me sens un peu .. Conne ?
Parce que la suite est bien aussi quand meme

Continue
Hey, merci. Ca me fait plaisir. Mais j'ai toujours un peu l'impression de devnir triviale quand ej décris l'action...

Sinon oui, j'écris avec des pauses, me vois mal rester 6h non stop devant l'ordi. A moins que ce n'était pas ce que tu voulais dire?

Damnation_ a écrit :
^^ Je voulais dire, au moment ou tu ecris tn . 'premier jet' Si tu fais des pauses .. Parce que quand je le fais ca me donne des cassures , avec une partie mieux que l'autre.. Alors j'me disait . ^_^
Je relis après... En fait chaque fois que je me remets au texte, je reis tout le début, je modifie là ou je trouve qu'il faut et puis je me mets à la suite. Comme ça je suis bien dedans...

Amalgia a écrit :
J'aime beaucoup ! Le début comme la suite. Tu décris les personnages à la fois comme de simples personnes mais cultivées, c'est plaisant de les découvrir comme ça. Tu donnes beaucoup de détails lors de l'action et on s'émerveillerait presque autant que la jeune fille.
J'aime aussi l'idée du gros retour en arrière, je pense que ça va être "marquant" si tu continues à écrire et que tu reviens dans le présent.
Continues, en tout cas
Retour au présent? Je vois pas trop ce que tu veux dire... Pour moi c'est juste une technique narrative: la jeune fille qui se souvient. J'ai pas d'action prévue au présent.
Merci d'avoir lu deux de mes textes en tout cas, ça fait vraiment plaisir