C'est parti pour le roman
Mais sachez que je n'en suis pas fier.
J'avais quoi, 15 ans ? C'était en première en tout cas, vers mars-avril.
Le soir, avec mon grand-frère, on avait l'habitude de fumer un joint à sa fenêtre après avoir bossé nos cours, vers minuit, lorsque mon petit frère et mes parents étaient couchés.
Il était sur le point de finir son taf, alors je le roule.
Il lui restait un bout de la taille d'un bon Nesquick. Je lui demande "Jmets tout ?" -- "Ouais sans problème !"
A première vue le morceau n'était pas bien gros, mais une fois éffrité, ça fesait un gros tas pour deux personnes ! Il ne m'a pas fallu beaucoup de tabac pour le compléter.
Qui roule boule, qui fournit suit, j'allume le zeppelin.
A peine je tire une dizaine de fois dessus, je sens que j'ai ma dose. Inhabituel.
Mon frère ? Pareil. Il me retends le pétard que je lui rends peu de temps après.
Et là, à peine on avait fumé la moitié, on se dit "...stop..."
Allez bonne nuit, tchek, et à demain. Dors bien ;)
Jme déshabille, jme mets sous la couette, et je commence à m'endormir. Jusque là, rien d'anormal.
Seulement quand on est foncdé, on s'imagine toujours des trucs dans sa tête, plus ou moins débiles. Je ne me souviens plus très bien de ce que je pensais, mais seulement d'un truc redondant, une voix qui n'arrêtait pas de dire "C'est ça ! J'ai trouvé la solution !", toujours sur le même ton, sans arrêt.
Je m'enfonce dans mon lit et j'essaye de taire cette voix. Etincelle de lucidité, faut que je me lève.
Je ne pouvais plus bouger. C'est comme si on m'empèchait de ma lever, de faire ce que mon esprit lucide voulait faire. C'est là qu'on a peur, peur d'un truc qu'on vous a répété tout le temps parce que vous êtes mauvais, vous êtes fumeur de cannabis, vous êtes SCHIZO...
Quoiqu'il en soit, fallait que j'aille voir mon frère.
Je me lève avec beaucoup de mal, l'haleine d'un cheval, j'essaye de tourner la clenche de la porte. trop trop de mal.
J'arrive devant la porte de mon frère, en étant mal dans ma tête et dans mon corps. A plusieurs reprises, ce corps m'a fait revenir sur mes pas et m'a empéché de bouger comme mon esprit le souhaiter. Il y avait une sorte de duel...
Porte fermée à clé. Bordel.
"Silvère ouvre bordel... ouvre......"
Je suis en pleurs quand il ouvre, et je parle fort, alors que mon petit frère dors à côte.
"Putein Silvère je tape un vieux bad là.... C'est super mauvais... J'aurais pas du mettre autant de chocolat..."
Il essaye vainement de me rassurer alors que je bloque comme une merde sur sa table.
"Va me chercher.... à boire... à manger...."
Le temps qu'il aille me chercher tout ça m'a semblé une éternité...
Je suis resté un peu avec lui pour pas partir trop loin, puis je suis allé me recoucher.
La voix elle, est revenue, mais il fallait que je dorme, tout ira mieux demain.
Après ce bad, je n'ai plus fumé pendant 2 mois. La voix elle a persisté quelques jours. Cet épisode m'a vraiment fait peur...