REC

J'y suis allée hiers soir. Franchement génial, et flippant en même temps !
T'a encore des frissons en sortant...

J'aime pas du tout. Ca fait déjà vu.

Puis la caméra a la main... Ça le fais pas pour ce genre de film. C'est pas un personnage.

More gane a écrit :
XyTTy a écrit :
J'aime pas du tout. Ca fait déjà vu.

Puis la caméra a la main... Ça le fais pas pour ce genre de film. C'est pas un personnage.

Bien au contraire. Tu as vu le film?
Ouais, cf. Sujet libre.

Moi ce que j'aime bien c'est qu'ils arrêtent pas de dire des gros mots dans le film ^^ En Espagnol ca le fait trop

Le truc de filmé en amateur c'est vu et revu, sa avait bien marché avec blair witch par ce que c'était original à l'époque. Mais la y a plus rien d'original, et sa n'apporte souvent pas grand chose au film...
J'ai pas vu celui là, mais si sa ressemble à cloverfield, j'irais surement pas le voir.
Histoire bâclé, aucune originalité, ni dans le scénario fade et prévisible, ni dans la façon dont c'est filmé.
Fin bref, j'avais failli sortir en plein milieu du film tellement je me fesai chié...

ATTENTION POUR CEUX QUI VEULENT VOIR LE FILM : SPOILER INSIDE !!!

Premier gros choc, et preuve que le ciné fantastique espagnol, en ce moment, c'est de la putain de bombe, [REC] constitue bien plus qu'un simple film d'horreur, c'est avant tout un nouveau nouveau genre de film d'horreur qui utilise le thème du zombie pour provoquer au choix une peur viscérale ou bien une impression profondément ludique où le spectateur, bien plus que dans le vomitif Blair Witch et l'abrutissant, mais fun, Cloverfield, vit au sens propre l'action.

Ce que l'on pourrait reprocher à [REC], ce serait peut-être son manque de surprise. En effet, beaucoup de situations ont déjà été vues maintes fois auparavant dans le cinéma horrifique. Mais la force de [REC] se trouve justement là ! C'est de là que vient toute l'interaction entre le public et les images qu'il voit. En sachant ce qu'il va se passer, on attend ainsi de voir surgir la chose, et c'est cette attente qui va susciter les réactions. Les meilleurs exemples se trouvent dans ces nombreuses scènes où les zombies restent immobiles attendant la moindre inattention de la part des personnage pour les attaquer. Ou bien encore, les preuves de la force communicative de [REC], on les trouve non seulement dans l'ambiance de la salle de ciné qui réagi ensemble (il fallait voir le bonheur que c'était lors de l'avant première !), comme par exemple dans cette scène où le pompier éclate enfin la vieille a coup de massue !

Mais là où [REC] sait briller par rapport aux autres films de cinéma-réalité, c'est dans sa notion d'aborder la mise en scène. En effet, le genre auquel il appartient aborde la mise en scène de façon intra-diégétique, c'est à dire DANS l'intrigue, ce qui sous entend une maitrise d'autant plus importante de cet aspect du cinéma puisque celle ci doit être à la fois forte, percutante, et encore plus invisible qu'à l'accoutumée. En cela, impossible de dire que [REC] ne s'impose pas directement comme une référence en la matière. Justifiant merveilleusement sa capacité à devoir tout filmer, et surtout à POUVOIR tout filmer (ben oui, une caméra de télé ça tient vraiment aussi longtemps, pas comme la HDV de Cloverfield, n'est-ce pas Matt Reeves !). Mais c'est surtout dans la gestion des entrées et des sorties de champs que le film est une démonstration de maestria ! C'est carrément un putain de balai auquel on assiste ! La caméra bouge avec aisance, sans trop jouer sur l'effet "à l'épaule", les acteurs se déplacent naturellement alors que si on analyse bien, tout est parfaitement calculé au millimètre près, et tout joue d'ailleurs très souvent une fois de plus sur la notion de suspens (c'est à dire que le spectateur a un temps d'avance sur les personnage en sachant très bien ce qu'il va se passer). Et comment parler de mise en scène sans parler de la question du hors champ ? Ici, le champ de la caméra plutôt comme un cache que comme un cadre, dans le sens où pour être vus, les personnages doivent se placer eux même dans le champ. Le hors champ devient alors quelque chose auquel spectateur s'identifie immédiatement, puisque le cadre de l'image fait directement écho à son propre sens de la vue. Et rapidement, on se rendra compte que le but de la caméra sera de toujours tenté d'intégrer ce hors champ au champ via des plans séquence pannotant le plus possible pour envoyer le plus d'information possible. Mais le hors champ opère ici une position de suprématie, et devient total à plusieurs reprises dans le film. Lorsque les lumière sont coupée et que le champ n'est délimité que par la faible lumière de la torche, et de plus en plus, le but de la caméra devient de délimiter un champ dans lequel se placer et se déplacer. Mais le pouvoir du hors champ est toujours grandissant faisant jaillir les menaces de toute part, détruisant peu à peu tous les moyens qui permettent de délimiter ce champ.

C'est en jouant sur ce handicap de la caméra que Jaume Balaguero et Paco Plaza parviennent à créer une ambiance prenante et étouffante à la fois. Et ces sans parler de ces dizaines de petits détails qui rendent le film si vrai en le détériorant sans arrêt. Le son n'est jamais parfait, souvent saturé, ce qui donnent au cris des zombies une ampleur démoniaque. L'image est concrètement crade et moche car peu retouchée et pourtant les cadres arrivent à être esthétiquement travaillés et parlant...




Enfin bref, il y a encore beaucoup à dire sur [REC], ne serait-ce que sur ces influence vidéoludique, son humour noir bien placé, sa critique du média télévisuel en tant fenêtre ouvert sur un voyeurisme sadique et pervers, etc...

oui, ça m'a fait trop peur, d'autant plus que je vois pas souvent de films d'horreur !!! 1h de crise de taquicardie recroquevillée sur mon siège