Vous souhaitiez une virulente dénonciation des dires et des faits de Mme Royale? Chose est faite bien que le temps m'a rattrapé. Merci aux idées de mon cher Pierre Lellouche qui m'ont beaucoup aidées et qui m'inspirent tous les jours
A peine investie, la candidate socialiste s'est envolée vers l'Orient compliqué, sans idées, mais d'abord soucieuse de conforter sa crédibilité internationale. Voici donc Ségolène Royal dans le rôle autoproclamé de la « facilitatrice », miracle de la paix dans cette région troublée. Le bilan de cette tournée proche-orientale apporte une nouvelle fois la confirmation de l'écart vertigineux qui existe désormais dans nos sociétés, y compris en politique internationale, entre l'image - apparemment favorable - et les conséquences politiques qui, elles, sont proprement consternantes.
L'image, Ségolène Royal en a usé et abusé, une fois de plus, en se constituant un album-photo avec tout ce que le Liban, Israël et la Palestine comptent de dirigeants.
Quant au fond, le bilan est moins flatteur, tant la liste des propos versatiles et incohérents de la candidate socialiste est longue. Fallait-il, en effet, rencontrer à Beyrouth des membres du Hezbollah, en faisant mine d'ignorer que le « Parti de Dieu » - un parti islamiste radical soutenu par la Syrie et surtout l'Iran - est aussi une organisation violemment hostile à l'Occident, qui nie le droit à l'existence d'Israël et pratique couramment le terrorisme, et ce, depuis des décennies ? Cette organisation n'est-elle pas responsable, en 1983 déjà, de l'attentat suicide du « Drakkar », où trouvèrent la mort pas moins de cinquante-huit parachutistes français, après celui qui avait coûté la vie à deux cent quarante et un marines américains ?
Ségolène Royal aurait pu pourtant s'en souvenir, elle qui à l'époque était à l'Élysée aux côtés de ceux qui prirent la décision d'envoyer nos soldats au Liban. A-t-on oublié aussi que ce sont les provocations délibérées du Hezbollah, ses agressions répétées contre Israël et l'enlèvement, au début du mois de juillet, de plusieurs soldats israéliens qui ont entraîné le récent conflit au Liban-Sud, causant tant de victimes parmi les populations civiles des deux côtés ?
Comment ignorer que c'est la même organisation qui mobilise aujourd'hui les foules par centaines de milliers pour tenter de renverser le gouvernement issu des urnes de Fouad Siniora en ambitionnant de faire demain du malheureux Liban un État islamique, tête de pont de la Syrie et de l'Iran face à Israël ?
C'est en tout cas faire preuve d'une formidable incohérence que de rencontrer le premier ministre Fouad Siniora, assiégé par les islamistes et les prosyriens, tout en déclarant benoîtement partager certaines des thèses du Hezbollah ! L'attitude de Ségolène Royal tranche singulièrement sur ce point - ce n'est sans doute pas un hasard - avec celle, courageuse, de Lionel Jospin, qui, alors premier ministre, avait dénoncé en 2000 le Hezbollah comme étant un mouvement terroriste, au risque de se faire « caillasser » par les jeunes Palestiniens de l'université de Bir Zeit. Mais contrairement à Lionel Jospin, Ségolène Royal, elle, ne s'est pas levée lorsqu'un député du Hezbollah a parlé de « démence illimitée de l'Administration américaine » et a comparé Israël à un État nazi. Ces propos ignobles, Ségolène Royal ne les aurait pas entendus... La faute en revient au traducteur.
Mais cette tournée proche-orientale ne se limite pas à cet incident pitoyable. On a ainsi vu Ségolène Royal proposer tranquillement une Conférence internationale sur le Liban, alors même que celle-ci doit se tenir le 24 janvier prochain à Paris, à l'initiative du président Chirac. Mais sans doute la candidate socialiste n'était-elle pas au courant. De même a-t-on entendu Ségolène Royal plaider pour a reprise de l'aide aux Palestiniens, alors que celle-ci, toujours à l'initiative du président Chirac, a été reconduite depuis plusieurs mois par l'Union européenne et qu'elle atteint aujourd'hui quelque 650 millions d'euros, en augmentation de 150 millions par rapport à l'année dernière. Mais là encore, la candidate socialiste ne semble pas en avoir été informée.
Aux approximations s'ajoute une admirable versatilité qui témoigne sans doute des convictions à géométrie variable de la candidate : ainsi, à Beyrouth, Ségolène Royal annonce-t-elle qu'elle va rencontrer les dirigeants du Hamas, mais quarante-huit heures plus tard, une fois en Israël, elle y renonce. À Beyrouth, la même Ségolène Royal dénonce le survol des soldats français de la Finul par les chasseurs bombardiers israéliens ; mais une fois en Israël, elle dit les comprendre. Et pour faire bonne mesure et se faire bien voir par le gouvernement israélien, elle en rajoute sur ses propos antérieurs déjà fort controversés sur le nucléaire iranien, en proclamant qu'elle est « la seule responsable politique française à prétendre interdire à l'Iran l'accès au nucléaire civil ». La seule, en effet, car le traité de non-prolifération lui-même garantit le droit de chaque État à construire des centrales nucléaires civiles, en échange de l'acceptation par l'État en question du système de contrôle de l'Agence internationale de l'énergie atomique. Au demeurant, ce nucléaire civil existe déjà en Iran, puisque - mais Ségolène Royal semble l'ignorer, là aussi - la Russie achève en ce moment même la construction de deux centrales électronucléaires à Bouchehr. La candidate socialiste aura beau gesticuler médiatiquement devant micros et caméras, elle n'arrivera pas, à elle toute seule, à réécrire le traité de non-prolifération, ni à démanteler les installations nucléaires civiles qui existent en Iran, comme d'ailleurs dans un grand nombre de pays signataires de ce traité. Gageons qu'à Téhéran Mme Royal passe pour une aimable amateure. Il n'empêche que si - à Dieu ne plaise - de tels propos devenaient un jour la politique de la France, on aurait là la fin du seul traité international qui prémunisse le monde contre la dissémination généralisée des armes atomiques !
Àu terme de ce périple - riche en images des sourires de Ségolène Royal -, force est de constater que le bilan est lourd de dégâts pour l'image de notre pays à l'étranger, tant la légèreté, la versatilité et l'incohérence des propos tenus n'aura échappé à aucune des chancelleries, amies ou hostiles à la France. L'intérêt de la France, comme l'a justement rappelé Nicolas Sarkozy, commande une diplomatie de la responsabilité et non de l'apparence, alors même que le Moyen-Orient tout entier est en ébullition et qu'au Liban nous sommes engagés dans une mission délicate pour préserver la paix et l'avenir de ce pays.
Les approximations, les incohérences, les improvisations de Ségolène Royal ne rendent service ni au Parti qu'elle est censée représenter, ni à notre pays.
A bon entendeur socialiste bien sur!
TiTBoB
PS : deathcult > Merci pour l'inutilité de tes commentaires