Une simple nuit entres amis... [Nouvelle]

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HoPe   Une simple nuit entres amis... [Nouvelle] 70 09/07/08 à 14:49

Bonjour à toutes et à tous.
Voilà, il y a peu, je m'embêtais devant mon ordinateur, ne sachant que faire vu que le temps ne se prêtait pas à sortir.
C'est ainsi que m'est venu l'idée (pour notre plus grand malheur à tous =/ ) d'écrire une nouvelle, sans grande prétention. Toutefois, j'ai pris un grand plaisir à l'écrire, et maintenant à la partager.
J'ai donc décidé de la poster ici afin de récolter diverses critiques et/ou approbations de vote part.

Le texte entier constitue cinq pages, vous comprendrez donc pourquoi je préfère poster tout d'abord la première partie du texte, puis la seconde si jamais vous avez envie de connaitre la suite.

En espérant vous offrir une agréable lecture.





-« Vite, vite, venez ! Mais dépêchez-vous ! »
Assis sur le canapé, je presse mes amis de venir me rejoindre pour faire face ensemble à un appareil photo numérique posé sur la télé, juste en face de nous. Axel, Mickael et moi sautons sur le dessus du canapé pour laisser la place aux deux filles de notre soirée, Sophie et Aline. Nous nous serrons par les épaules, avant de pointer fièrement vers le ciel nos doigts en forme de « V ». Les filles prennent une pose, et nous attendons le flash éblouissant. Le bouton orange ne cesse de clignoter, et je demande en coin « tu l’as mis sur combien de secondes ? ». Axel me réponds de la même manière « Ah ta gueule hein… », Tentant tant bien que mal de ne pas trop déformer sa bouche en parlant pour ne pas rater la pose. Nous attendons encore, encore, encore et encore.
Bientôt trente secondes que ce fichu bouton orange clignote.
Agacé, j’enlève mes bras des épaules de mes amis avant de lancer un « Mais il marche pas ton truc ! » Avant d’être ébloui par un flash inattendu, me faisant sursauter. Un soupire de soulagement parcourt le canapé, et nous descendons des coussins pour nous jeter sur l’appareil photo. Axel s’en empare, et je jette mon regard par-dessus son épaule. Il attend le chargement de la photo, puis pousse un grand « Tadaaaaa ! » lorsqu’il appuie sur la touche « Ok ».
Mais au lieu de trouver nos têtes sur l’écran, nous poussons un long soupire d’agacement parsemé de jurons lorsque nous nous retrouvons face à un écran désespérément noir. Aucune trace de nos fichus têtes.
- « Il a dû bugger, susurre Axel.
- T’a vérifié les piles ? » Demande Aline.
- « Mais oui, elles sont au max !
- P’tin mais sérieux quoi, la poisse, siffle Mickael, tournant les talons à l’appareil.
- Bah, on a qu’à en refaire une.
- Ah nan, là sérieux j’suis morte » Lance Sophie, frottant ses yeux avec un air déprimé.
Je lance un regard vers la pendule. Une heure trente du matin. C’est vrai que moi aussi je suis fatigué tout compte fait.
- « On la fera demain matin », Proposais-je au groupe.
Les approbations sont complètes, et après avoir rangé les restes froids des pizzas, sodas et autres aliments excessivement gras, on se souhaite bonne nuit, et chacun se met sur un fauteuil du salon.
Me calant confortablement dans un des fauteuils, je me dis que c’était vraiment une super soirée. Se réunir entre potes pour fêter la fin des cours sans avoir les parents sur le dos est vraiment une bonne chose.
J’entends un dernier « bonne nuit », et sombre presque immédiatement dans un lourd sommeil.



Soudain, je me réveille en sursaut. Il fait très sombre, et je n’arrive pas à distinguer l’heure dans la pénombre, mais j’estime qu’il doit être approximativement trois heures. Reposant ma tête sur le fauteuil, je tente de me rendormir. La pluie tombe soudainement dehors, ce qui rappelle à ma vessie qu’elle est pleine. Lâchant un « Putain… », Je me lève et me dirige à tâtons vers la porte des toilettes. Je me cogne plusieurs fois le mollet dans la table du salon, puis dans une chaise. N’ayant pas le cœur à casser la chaise en deux par colère, je me hâte d’arriver à la porte, l’envie se faisant de plus en plus pressante. Finalement, et au bout de nombreux bleus, je parviens à refermer mes doigts sur la poignée des toilettes, et appuyant dessus, je pousse la porte avec un profond soulagement, qui d’ailleurs me fait presque uriner.
Mais au lieu de s’ouvrir, la porte refuse de bouger, et je ne peux m’empêcher de lancer un « et merde ! » contre la personne qui monopolise le trône. Je plaque mon oreille contre la porte, mais n’entends rien.
Je regarde par le trou de la serrure, mais on y a laissé la clé.
Je toque à la porte, dans l’espoir d’entendre un « oui, oui », mais aucune réponse ne parvient à mes tympans. Je frappe une nouvelle fois. Toujours rien.
- « Eh, y’a quelqu’un ? »
Personne ne me répond. Un frisson me parcourt l’échine et dresse mes poils sur mon corps.
- « Si c’est une blague, j’ai pas la tête à ça. Sérieux, ouvre ! J’dois pisser moi aussi ! »
Seul le silence me réponds, accompagné des tambours de la pluie battante.
Ma vessie semble sur le point d’exploser, et je lâche un nouveau juron avant de me résigner à vider mon besoin dans la baignoire, au premier étage.
Je lâche la poignée à contrecœur, et commence une nouvelle marche épique à l’aveugle. Heureusement, la moitié du chemin menant aux étroits escaliers en colimaçon est éclairé par la lumière maladive des lampadaires qui filtre à travers une fenêtre. J’essaye de ne pas regarder la pluie, et me contente d’attraper la rambarde de l’escalier. Je monte les marches aussi vite que je peux, mon mollet subissant une nouvelle fois les causes de ma maladresse, et arrivé en haut, je me jette sur la poignée de la salle de bains. A ma grande joie, la porte s’ouvre, et je me dépêche d’enlever mon pantalon, et de me glisser discrètement dans la baignoire. Enfin, ma vessie se déleste, et mes lèvres forment un sourire de satisfaction. Je remonte mon pantalon, sors de la baignoire, et cherche le robinet du mitigeur. Mais l’obscurité de la pièce ne permet à ma main que d’attraper du vide, et je décide d’allumer la lumière pour y voir un peu plus clair. Je glisse ma main contre le mur, remonte doucement et cogne contre l’interrupteur. J’appuie dessus, me retourne, parviens à voir le mitigeur, prend la pomme de douche entre mes doigts.
Puis, pris d’une frayeur me glaçant le sang, je lâche la pomme de douche sur ce qui n’était pas de l’urine, mais du sang.
Pris de panique je tombe, je recule, me cogne la tête contre le mur et fait tomber une bouteille de parfum qui était posé sur une étagère juste à côté de moi ; elle tombe sur ma tête, et je lance un cri de douleur et de peur à travers toute la maison.
J’entends des pas en bas, j’aperçois une lumière qui s’allume, j’entends Axel et Aline qui parlent entre eux, et qui se dirige vers la salle de bains ou je réside. Ils me trouvent là, par terre, le front blême. Axel se penche vers moi et saisi mes épaules.
- « Ludo ? Ludo, regardes-moi. Voilà, c’est bien. Détends-toi, d’accord ? On est là. Dis-nous ce qui se passe.
- Oh mon dieu ! » Pousse Aline, en voyant le sang de la baignoire s’écoulant peu à peu par l’évacuation.
Axel me lâche, passe sa tête par-dessus l’épaule de notre amie, avant de pousser un hoquet de surprise. Il se retourne vers moi.
-« Ludo, c’est toi qui… »
J’approuve d’un hochement de tête.
-« Oh merde…bon, heu, on va appeler les pompiers, d’accord ? »
Sans attendre ma réponse, il se précipite vers l’escalier, avant de le dévaler comme un diable et de se jeter sur son portable, placé sur la table du salon. Tapant « 18 », il colle le téléphone à son oreille, avant d’entendre un sifflement métallique suraigüe qui lui arrache un rictus de douleur. Il jette son portable sur la table, puis essaye avec le téléphone fixe. Même chose. Passant son index dans son oreille pour tenter de calmer son tympan endolori, il tente la même opération avec tous les autres portables, mais en prenant bien soin d’éloigner son oreille du combiné.
Idem. Rien au bout du fil, hormis cet abominable sifflement.
Axel profère une série de jurons, avant de frapper la table du poing.


Aline m’aide à me relever, et nous descendons les escaliers lentement. Etrangement je n’ai pas mal, je me sens bien même. Juste choqué.
- « Au fait, pourquoi tu voulais pisser dans la baignoire ? » Me demande-t-elle.
- Parce que comme les toilettes étaient… »
Les toilettes !
Je me retourne vers Aline.
- « Y’a Mickael ou Sophie dans les toilettes. Le truc c’est que j’ai appelé plusieurs fois, mais on ne m’a pas répondu. Je pari qu’un de ces deux là s’est endormi alors qu’il était à l’intérieur.
- On va voir. »
On finit rapidement de descendre les escaliers, et faisons face à la porte des waters, Axel nous rejoignant.
- « Aucun portable ne fonctionne, même le fixe.
- Hein ? » répondais-je, surpris, et de plus en plus effrayé.
- On ne peut pas y aller à pied ?
- Avec la pluie ? Non merci.
- Mais on ne sait pas ce qu’a Ludo !
- Je vais bien ! » Rétorquais-je, agacé. « Je suis pas un gamin putain, vous me faite chier à la fin. Et toi la dedans, ouvre moi cette putain de porte que je te défonce ta gueule ! »
- Ludo, mais merde calme toi !
- Je me calmerai quand cet enfoiré sortira de là dedans. Ouvre la porte où je la défonce !
- Mais t’es pas bien ! Ludo, ARRETES ! »
Pris d’un accès soudain de colère, je donne un violent coup de pied dans la porte, puis un deuxième, un troisième, un quatrième, avant que la porte ne finisses par émettre un craquement sinistre, et s’ouvre.



Désolé pour le pavé =/

Modif' du titre
ProliXe

Une simple nuit entres amis... [Nouvelle] 41/70 13/08/2008 à 20:01
J'adore. Veux la suite Very Happy
Une simple nuit entres amis... [Nouvelle] 42/70 13/08/2008 à 20:31

Franchement j'ai adoré !! Coeur
1995   
Une simple nuit entres amis... [Nouvelle] 43/70 13/08/2008 à 22:35
Tu écris.... super bien !!
J'ai franchement adoré, sa m'a parru presque trop court, tu me fais lire des textes qui font plus de 20 lignes, tu peux en être fier Rire

Bravo mec, et merci Coeur



Gloups.
Une simple nuit entres amis... [Nouvelle] 44/70 14/08/2008 à 00:08
J'adore toujours autant.
Une simple nuit entres amis... [Nouvelle] 45/70 14/08/2008 à 03:03
Enfoiré ! Aboule la suite ! xD
(humour hein?)
Une simple nuit entres amis... [Nouvelle] 46/70 14/08/2008 à 10:55
Ton texte est toujours génial ! Merci de nous le faire partager Very Happy !

J'attends la suite avec impatience Yeux qui tournent

Tchao Coucou
Une simple nuit entres amis... [Nouvelle] 47/70 14/08/2008 à 16:47
Ah j'adore !!
J'ai hâte de voir la suite .
HoPe   
Une simple nuit entres amis... [Nouvelle] 48/70 14/08/2008 à 17:22
Merci encore pour tous vos commentaires qui ne peuvent que me rendre joyeux =)
Et merci d'avoir pris en compte ma demande Mr. Green , c'est très sympa de votre part Very Happy
J'envoie la suite de l'histoire avec deux petits paragraphes qui devraient précéder un autre, plus important que je posterai surement dans la soirée.

En espérant vous offrir une agréable lecture.




Émilie s’était retournée face à cet étrange adolescent à capuche, et s’était mise à hurler comme une possédée. Arthur s’était jeté sur elle et l’avait tiré en arrière, la faisant sortir de la cabine, avant d’être pris à son tour de convulsions. Julie avait tentée de l’aider, mais elle ne pouvait rien faire, et il paraissait naturel que l’être abominable qui venait de commettre ces crimes morbides n’était autre que l’adolescent à la capuche, qui semblait se délecter du spectacle, ses deux yeux fixant avidement la scène. Alors, les deux femmes adultes du compartiment se mirent à courir dans la pénombre du tunnel humide, et Julie se jeta sur le jeune homme, lui assénant sa paume dans le nez. Poussant un cri de douleur, Arthur fut libéré de l’étrange emprise, et avait fuit avec Émilie dans ses bras, espérant trouver du secours et revenir chercher Julie, qui avait chût au sol, se tordant avec imagination.
Puis, l’obscur tunnel s’était empli d’un air glacial, et une voix avait retentit en écho sur les murs froids, brisant un silence mortuaire.










Je m’en souviens si bien… A vrai dire, comment aurais-je pût oublier cette nuit d’été 2008 ?
Une simple soirée entre amis…
…Ouais…
Je m’en souviens tellement bien, même quatre jours après. La caresse de cette chose contre ma joue, le froid glacial de la pièce, le cadavre d’Axel sur le sol, à côté de moi.
J’ai cru que j’allais mourir. Rien ni personne ne pouvait me sauver de cette chose, et j’attendais qu’elle me saisisse le cou, je m’attendais à être étouffé, broyé comme dans un étau.
Mais rien ne c’est passé comme je l’imaginais.

Tout à changé.
HoPe   
Une simple nuit entres amis... [Nouvelle] 49/70 14/08/2008 à 19:22
Voilà la suite. Désolé de vous avoir posté une espèce de paragraphe tout riquiqui, ci-dessus Mr. Green


En espérant vous offrir une agréable lecture.









4 jours auparavant.







Je me dirige à quatre pattes vers le combiné pendant à quelques mètres devant moi. Je le saisi, me relève et compose le « 18 ». Je colle le combiné à mon oreille. J’attends quelques secondes.
Soudain, un sifflement strident et métallique m’arrache le tympan, et je jette le combiné, avant de reculer de quelques pas. Je cogne contre un fauteuil, celui où je dormais. Calmement, je m’assoie, et ferme les yeux. Mon cœur bat lentement.
Puis, je sens pour la dernière fois une ultime caresse glaciale qui m’effleure la joue.
Je ferme les yeux, prêt à mourir, épuisé par cette course effrénée pour ma survie, déglutit une dernière fois, attendant de sentir la froide et puissante prise de cette chose sur mon cou.
« Tic, tac, tic, tac, tic… »
Seul le bruit répétitif de l’horloge me parvient aux oreilles. Tout est si calme…
J’ouvre un œil tremblant, et de me cramponne soudainement aux reposes-coudes du fauteuil, contemplant avec effroi et surprise la chose qui se tient devant mes yeux.
Drapée dans un halo nacré, la chose me regarde de deux yeux blancs qui trônent sur un visage inexpressif, une main délicate, parfaitement dessinée, penchée sur ma joue. Son corps diaphane, qui doit faire ma taille, semble onduler dans l’air, mais une force que je m’étonne à qualifier instinctivement de « spirituelle » se dégage de cet être, une force qui, je le sens, ne me veux aucun mal. Puis, la terreur s’empare de moi lorsque je vois son visage devenir progressivement le mien. Il s’approche, j’essaye de reculer, de renter dans le fauteuil, de disparaître en fumée. Son visage se colle au mien, puis finit par m’englober dans son halo. Je sens cette chose rentrer en moi, je me sens comme une coquille vide, un être sans conscience, envie de m’en aller, de ne plus rien sentir. J’entends une voix dans ma tête. Un flot de paroles. Non, des cris. Ceux de mes amis.
Est-ce que je suis en train de mourir ?
Ou peut-être est-ce un rêve ?
Oui. Oui c’est cela. Je dois rêver…



Aide-moi…



…Aide-moi…



AIDE-MOI !





« Ding Dong »
Je me réveille en sursaut, allongé sur le dur carrelage du salon. Ma tête me fait abominablement mal, et mon bras gauche est engourdis, écrasé pendant peut-être plusieurs heures sous le poids de mon corps.
« Ding Dong »
Le sang se glace dans mes veines, mon cœur se pétrifie.
Ais-je bien entendu ?
Je jette un regard sur le corps d’Axel, puis vers le couloir qui mène à l’entrée, et enfin vers la pendule.
Neuf heures six.
« Les parents d’Axel… » Pensais-je, terrifié à l’idée que l’ont me découvre ici, dans cet état, et avec le corps de mes défunts amis éparpillés un peu partout.
Je me relève, chancelant. La tête me tourne, j’ai des vertiges, j’ai le cœur au bord des lèvres. Me penchant pour reprendre un semblant de respiration, fermant les yeux pour ne plus voir le monde danser, j’entends un petit déclic, signe que les parents ont décidés de rentrer par leur propre moyen.
- « Et merde ! » sifflais-je entre mes dents.
Je dois m’enfuir d’ici.
- « Axel ? Axel, réponds gros dormeur ! »
J’ouvre les yeux, et me jette sans penser au bruit vers l’escalier en colimaçon qui me nargue à quelques mètres. La première pensée qui me vient à l’esprit est de m’enfuir par la fenêtre brisée, en haut. J’attrape la rambarde, et me hisse à la hâte, trois marches par trois marches, entendant derrière moi les cris des parents d’Axel.
Je laisse échapper une larme en souvenir de mon meilleur ami, et un juron quand je perçois le père de feu mon ami qui se met à me poursuivre.
Je redouble d’effort, me cogne plusieurs fois le tibia dans les étroites marches en bois, avant de parvenir enfin à l’étage. Les draps noués sont toujours là, je les attrape, pose un pied sur la balustrade, avant de sentir une main noueuse m’attraper brutalement la peau du cou et me tirer avec rage en arrière. Je bascule, lâche le tissu, pousse un cri de douleur, avant de sentir ma tête cogner brutalement contre le sol. Mon mal de crâne ne fait qu’empirer, et un bourdonnement retentit à mes oreilles.
« Oh… »
- « Je vais te tuer fils de pute ! »
La main m’attrape par le col de mon tee-shirt. Je lève une paupière battante, et aperçois un poing fermé qui s’élève au dessus de ma tête. Puis, mon regard croise celui du père d’Axel. Ses yeux s’écarquillent, puis se remplissent de larmes. Ses lèvres se tordent en un rictus, sa prise se desserre.
- « T…toi ? »
- « Monsieur, écou… »
- « Pourquoi ? » Me demande t-il.
- « Je n’ai rien fait… Écoutez-moi, je n’ai…rien fait !
- ALORS POURQUOI TU T’ES ENFUI ? »
Il relève son poing au-dessus de sa tête, et, trop faible et fatigué pour lutter, je sens ma mâchoire qui semble se disloquer sous l’impact du poing dément.
Puis un autre, un autre, et encore un autre. Le gout du sang se répand sur ma langue. Mon regard se pose sur celui du père, ses yeux injectés de sang.
Alors qu’il se prépare à me cogner une fois de plus, une conscience profonde s’allume en moi, un instinct, une chose qui s’échappe de moi, et mon assaillant est soudainement projeté avec une violence terrifiante par une force invisible sur plusieurs mètres, et atterrit dans l’escalier qu’il commence à dévaler sur le dos.
Profitant de cette opportunité, je saute sur la corde de fortune, et me jette en bas, dans la rue. Je descends aussi vite que je le peux, me lâche sur les derniers mètres. Mes jambes cognent contre le bitume, mon corps résonne, ainsi que ma tête. Je sens un filet de sang chaud qui coule sur ma tempe, et ma vision se trouble.
« Non…pas maintenant… »
Soudain, j’aperçois un attroupement, au loin, ainsi qu’une voiture de police.
« Le cadavre d’Aline… »
Le destin semblait abattre toutes ses cartes contre moi.
Je me cache derrière une voiture, m’assois et reprend mon souffle. J’entends mon cœur battre comme un fou, et essaye de me calmer, tente de faire le bilan de la situation.
« Le père d’Axel croit que je suis le meurtrier de son fils, et sans doute de tous mes amis. La première chose qu’il fera, c’est d’appeler la police. »
Pas de bol pour moi, y’a deux flics à quelques mètres.
« Je dois éviter de me faire voir. Je dois me cacher. »
Mais où ?
« Chez moi ? Oui, oui c’est une bonne idée. En sachant que les informations ne passeront qu’à treize heures, j’ai environ quatre heures pour rentrer chez moi, me laver, me changer.
« Je dois aussi me soigner. Je perds du sang, j’ai mal partout. Me reposer. Je dois me reposer. Mais d’abord, je dois partir d’ici. »
Mais, pourquoi je fuis ?
« Parce que je ne veux pas moisir en taule pour un meurtre que j’ai pas commis. Et j’ai besoin de comprendre. Pourquoi cette chose est rentrée en moi merde ? Et comment j’ai pût envoyer le daron valser à six mètres sans le toucher ? »
Trop de questions se bousculaient dans ma tête, qui était devenue une fournaise.
Je n’étais sur que d’une chose.
La nuit dernière n’avait rien d’un rêve, et j’étais bien vivant.
Une simple nuit entres amis... [Nouvelle] 50/70 14/08/2008 à 20:13
Encore ! Encoreee !

Coeur qui bat
Une simple nuit entres amis... [Nouvelle] 51/70 14/08/2008 à 20:24
simpa! j'ai bien aimer... Mr. Green
Une simple nuit entres amis... [Nouvelle] 52/70 15/08/2008 à 02:23
T'es chiant ! xD je veux la suite ! sinon, faché ! Evil or Very Mad


Bravo hein?
Une simple nuit entres amis... [Nouvelle] 53/70 15/08/2008 à 10:29
Encoooore ! Coeur




J'adore, bravo =)
HoPe   
Une simple nuit entres amis... [Nouvelle] 54/70 15/08/2008 à 13:05
Une fois de plus, merci pour vos commentaires-messages qui me font le plus grand plaisir.
J'espère juste que cette histoire ne traine pas trop en longueurs inutiles.
Voilà la suite.


En espérant vous offrir une agréable lecture.








- « Vous avez vérifié tout le quartier ?
- Oui m’sieur.
- Mais enfin, il est seul, blessé et fatigué, il n’a pas pût disparaitre merde !
- On continu les recherches ?
- Bien sur que oui idiot, je veux que vous me retrouviez ce petit con, même si on doit fouiller toutes les maisons de cette foutue ville ! »
Francis Lafabre grogne dans sa barbe naissante, avant de tourner les talons à son supérieur.


La police était sur les lieux du crime atroce qui s’était produit, quatre rue du général Bonaparte. Les corps de trois adolescents avaient été retrouvés dans la maison des parents d’une des victimes, Axel Quotan, et une quatrième jonchait le bitume de la rue maintenant bouclée et interdite au public.
Monsieur Quotan avait assuré que le tueur était un dénommé Ludovic Dagau, meilleur ami de son fils.
Personne ne savait ce qui avait pût pousser cet adolescent à tuer ses amis, mais une grand chasse à l’homme avait commencé depuis maintenant une heure pour retrouver le fugitif. Le quartier était passé au peigne fin, mais les inspecteurs piétinaient.


Francis, flic à la quarantaine, fourre ses mains dans les poches de sa veste avant de souffler bruyamment d’énervement.
- « Qu’est c’qui se passe vieux ? »
Francis se retourne vers Jérôme, son coéquipier. Il s’approche, et lui souffle dans l’oreille :
- « Il me les casse not’ nouveau chef là.
- Bah. Faut qui s’y fasse à ses nouvelles responsabilités. Puis ils chopent tous la grosse tête au début. Ils se croient dans une série américaine.
- Ouais… » Rétorque Francis en s’écartant.
- « Ils ont prévenus la mère du gosse ?
- Elle ne répond pas.
- P’tin… t’imagines si ont t’annonçait ça ? Ton gosse, un tueur ?
- Ne dis pas des conneries… »
Francis se retourne vers le cadavre de la jeune fille. Ses yeux ont disparus, laissant place à deux globes oculaires blancs injectés de sang. L’expression de son visage donne un frisson au policier qui détourne son regard.
L’effroi qui couvre le visage de la victime le terrifie.
- « Dis…comment il a fait pour tous les étrangler, sans laisser d’empreintes ?
- Gants en plastique ?
- Mouais. Mais j’vois pas de résidus.
- T’es pas un microscope. Le labo pourra en dire plus.
- P’t’être. Mais en tout cas, tu m’expliqueras comment il a fait pour ne pas laisser d’hématomes. »
Jérôme se tourne à son tour vers le cadavre.
- « Tu me fous des frissons, abruti.
- Messieurs s’il vous plait ? » Interrompt leur chef.
- M’sieur ?
- Vous irez à cette adresse voir si notre fugitif n’est pas passé rendre visite à sa maman.
- Pardon m’sieur ?
- C’est son domicile, idiot.
- Oh, ouais m’sieur. On va faire un tour, Jérôme et moi. Viens Jérôme. »
Les deux amis tournent les talons à l’inspecteur, et filent vers une Peugeot bleue et blanche, les flashs des appareils photo et la lumière des sirènes dans leur dos. Ils rentrent dans la voiture, Francis prend le volant, insère la clé et démarre.
- « Tu vois où c’est ?
- Ouais. A dix minutes d’ici. La nourrice de mon gosse habitait dans son immeuble. » Dit gravement Francis.
La voiture décrit un cercle, avant de se tourner vers la partie de la rue dégagée, et de s’enfoncer entre les maisons à vive allure.
HoPe   
Une simple nuit entres amis... [Nouvelle] 55/70 15/08/2008 à 20:18
Montant les marches de mon immeuble une par une, je me cramponne comme je peux à la rambarde du grand escalier qui s’étend devant moi, accablé par la fatigue et l’émotion.
…Et comme par hasard, il faut forcément que j’habite au quatrième étage d’un immeuble sans ascenseur…
Je lève la tête, et pousse un grognement lorsque je vois un « 3 » noir qui trône au mur en face de moi.
« Encore un étage…un petit…étage de merde… »
Puisant dans mes dernières forces, mes jambes me hissent, gravissant l’étage restant marche par marche, mes muscles se courbant sous mon propre poids.
Enfin, j’arrive au dernier étage, le quatrième, et aperçois la porte en bois vernis de mon F3.
« Enfin… »
Je gravis héroïquement la dernière marche, et pousse un petit « Yeeees ! », avant de me jeter aussi vite que mon corps me le permet sur la poignée de la porte. Je la pousse, mais la porte refuse de s’ouvrir, et reste coincée.
« Ouf, elle est pas là… » Pensais-je. Ma mère était partit au boulot, j’en étais maintenant sur, et elle ne reviendrait pas avant au moins cinq ou six heures.
Soudain, l’amertume me gagne quand je repense à ma maman. J’aimerais tant la revoir, qu’elle me rassure, me dire que tout va bien, que tout va s’arranger, qu’elle me prenne dans ses bras, qu’elle me protège…
Je sèche une larme qui coule sur mon visage crasseux, et fourre ma main dans une des poches de mon jean. Puis, ma deuxième main tâtonne mon autre poche. Instinctivement, je passe mes paumes sur celles situées au niveau de mes fesses.
- « Putain de merde, mes clefs ! »
J’avais dû les perdre sur le chemin, ou les oublier chez Axel. Je m’avachis de colère et de fatigue, devant la porte qui semble me fixer avec ironie. Je l’entends presque me narguer. « Ah… Arriver si près du but, et se faire avoir par sa propre bêtise. C’est bête, hein ? »
Je m’allonge sur le sol, et ferme les yeux, résigné.
« Je n’ai nulle part où aller qu’ici. Je n’ai plus qu’à attendre sagement que quelqu’un vienne me cueillir, et… »
Soudain, j’entends un déclic métallique. Je rouvre les yeux, me relève, et vois avec stupeur la porte entrebâillée, prête à me laisser entrer. Mon visage s’éclaire de joie, et je pousse d’une main fébrile la lourde porte, entre chez moi et ferme rapidement la porte.
« Je sais pas comment j’ai fais ça, mais c’est vachement pratique. »
Ma demeure s’offre à moi. Je repère la porte du salon, la cuisine à ma gauche, le petit couloir devant moi qui donne sur ma chambre et sur la salle de bains. Je verrouille la porte, me dirige vers ma chambre et me jette sur mon lit. Mon corps tendu s’allonge sur le matelas moelleux, et je pousse un soupire de satisfaction.
J’ai tellement envie de dormir…






…Aide-moi…
Regarde mes yeux…regardes les bien…








Tu ne me reconnais pas ?







« Toc toc toc »
Pour la deuxième fois de la journée, je me fais réveiller par un bruit qui me lance dans une profonde panique. Tournant la tête vers mon réveil matin électrique, j’aperçois les chiffres « 10 : 15 » qui clignotent en rouge.
Je n’ai dormi qu’une dizaine de minutes.
« Toc toc toc »
Mon sang se glace dans mes veines.
Qui cela peut-il bien être ?
Ma mère ? Non, non impossible…
Les flics ?
- « Il y a quelqu’un ? C’est la police ! » Crie une voix étouffée derrière la porte.
« Ils n’ont aucun moyen de savoir que je suis là…aucun moyen… ils ne peuvent pas rentrer…tout va bien… »
Je me lève silencieusement de mon lit, et me dirige à pas de loup vers la porte, et y colle mon oreille pour mieux entendre leur conversation.
- « Laisse tomber, il est pas là.
- Attends tu veux ? »
J’entends un bruit de pas qui s’éloigne de la porte. Un des flics frappe à une autre porte de l’étage. Elle s’ouvre, et je devine à la voix de la femme qui répond que c’est la vieille Madame Bourgère.
- « Oui ? Qui y’a-t-il messieurs ?
- Excusez-nous de vous déranger madame, mais pouvez-vous nous dire si vous avez entendu quelqu’un rentrer dans cet appartement ?
- Ah non, pas que je sache. J’ai juste entendu quelqu’un partir.
- A quelle heure ?
- Oh, vers neuf heures. C’est la locataire, elle part tous les matins à cette heure.
- Très bien. Vous êtes sure de n’avoir rien entendu ?
- Non, je vous assure que non, pourquoi ?
- Oh rien, nous voulions juste lui parler d’un PV qu’elle a eu. Pas de chance. On repassera. Au revoir madame. »
J’entends la porte qui se referme.
- « Alors, tu vois.
- Ouais. Et puis, on n’a pas de mandat, hein…
- Tout à fait. Se serait illégal d’enfoncer la porte sans mandat… »
J’entends leurs pas qui s’éloignent dans le couloir. Ils descendent les escaliers.
Je me laisse glisser contre la porte, et m’assois contre elle, avant de pousser un « ouf » sonore, et de laisser reposer ma tête contre le bois.
« Tout c’est bien passé »
Mais ils allaient sans doute revenir avec un mandat. Je ne devais pas trainer.
Je me relève, et me dirige dans la salle de bains. J’enlève mes vêtements, les jette par terre, et saute dans la baignoire. J’allume l’eau, et ferme les yeux de plaisir en sentant le liquide chaud qui coule sur mon corps courbaturé. Mes sens se délectent du réconfort que j’éprouve, et je m’allonge, laissant l’eau chaude courir sur mes membres sans bouger.
« Non, je ne dois pas me rendormir… »
Je me force à rouvrir mes yeux larmoyants, et me relève en m’appuyant sur le rebord de la baignoire. De la vapeur monte au plafond, et le miroir situé à côté de la douche se couvre d’une fine buée tiède, semblable à de fins diamants luisants sous une pâle lumière jaunâtre.
Weed   
Une simple nuit entres amis... [Nouvelle] 56/70 15/08/2008 à 22:29
J'aime beaucoup ! manque juste on brin de suspense mais sinon c'est vraiment bien

Bravo
Kuea   
Une simple nuit entres amis... [Nouvelle] 57/70 15/08/2008 à 23:14
Eh ben !

Histoire très réussie, qui donne envie d'en savoir un peu plus sur le pourquoi du comment.

En revanche, comme je suis une vraie chieuse (xD), j'vais essayer de te faire une critique assez constructive sur ce qui manque à tout ça pour en faire quelque chose d'exceptionnel. Je ne prétends pas être une maîtresse de la plume, loin de là, en revanche je suis une grosse lectrice alors je vais faire de mon mieux Smile

Premièrement, l'histoire était très bien ficellée, jusqu'au moment où, après le passage d'Emilie et ses amis, on repasse directement à Ludovic et ses quatre amis décédés, où plutôt 3 si j'ai bien compris (mais qui est le 4ème, le père d'Axel ?), bref c'est passé du coq à l'âne sans une réelle chute.

Deuxièmement, je suppose que c'est une histoire angoissante plus qu'une histoire d'horreur, et dans ces cas là je pense que tu pourrais développer un peu plus les mystères et les scènes de meurtre pour que l'on ai vraiment le temps de voir ses poils se dresser sur le bras Smile.

Dernièrement, l'intrigue et le suspense ont été très bien dosés, quoique pas assez. On sait pratiquement d'avance que chaque protagoniste va potentiellement mourir, et qu'il y en a un qui va rester, pour sauver tous les autres. C'est prévisible, et dans ce genre d'histoire, c'est l'imprévisible qui est le plus apprécié Wink !

Mise à part ces quelques petits détails sans réelle conséquence, j'admire ta façon d'écrire et les sentiments qui s'en dégagent, sans tomber ni dans le pompeux, ni dans le vulgaire, c'est excellent !
Si je devais te noter, ce serait sans hésiter un bon 18/20 =).
Continue comme ça, j'ai hâte de lire la suite !

Sabaku no Kuea
(^^)v
HoPe   
Une simple nuit entres amis... [Nouvelle] 58/70 15/08/2008 à 23:35
Et bien, merci de ta remarque très constructive Sabaku no Kuea =)
En effet, la critique apporte toujours une aide très appréciable pour nous, auteurs (même si ce nom me semble mal choisis. malheureusement, je n'en vois aucun autre =/ ), ce qui nous permet de nous rendre compte de nos erreurs, des défauts de nos textes. Merci à toi d'avoir éclairer ces quelques points noirs que je vais tenter sans plus attendre de corriger et/ou d'améliorer.

Premièrement, je pense que cela était un passage un peu confus et brouillon, dans la nouvelle, les protagonistes sont cinq (Axel, Mickael, Sophie, Aline et Ludovic.). La fin de la nouvelle laisse supposer que les cinq amis sont morts, tués par cette mystérieuse chose.
Or, Ludovic n'est pas mort, comme vous pouvez le constater. Donc, il n'y a que quatre morts.

Puis, peut-être a tu raison quand à passer du coq à l'âne, et sans doute cette transition est-elle un peu brouillonne. Toutefois, cela amènera le lecteur à comprendre ce qu'il s'est passé pour Ludovic les quatre jours qui séparent l'incident de la maison, de celui de la gare.

Puis enfin, oui, je suis assez d'accord. Je pense que tout le monde à compris que certains mourront, et d'autres non, et sans doute suis-je peu habile pour garder le suspense.
Mais, je puis t'assurer qu'il y aura des rebondissements =)
Lesquels ? Haha... mystère et boule de gomme !
^_^
xD

Je te remercie pour tes éloges quand à ma façon d'écrire, et suis heureux que cela te plaise. Pour être franc, je ne pensais pas qu'autant de monde serait conquis, et j'avoue que mes méninges travaillent à plein régime pour vous proposer un texte qui vous tiens en haleine. Mon seul soucis est de ne pas trainer en longueur, de ne pas vous perdre et de ne pas vous ennuyer.

Merci encore de ta remarque Very Happy

Une simple nuit entres amis... [Nouvelle] 59/70 15/08/2008 à 23:53
J'aime toujours autant Coeur.
HoPe   
Une simple nuit entres amis... [Nouvelle] 60/70 16/08/2008 à 13:26

En espérant vous offrir une agréable lecture.



Au bout de dix minutes, je sors de la douche, m’essuie, et fais face au miroir. Je passe ma main sur le verre glissant, avant de faire face à ce qui semble être un inconnu.
Mon visage est creusé par la fatigue, des cernes entourent mes yeux, mes cheveux sont gras. Je fouille dans un placard, en déniche une crème pour la peau et l’applique en douceur sur mon visage émincé. Puis, je m’asperge de déodorant, sors de la pièce pour entrer dans ma chambre, sors de nouveaux vêtements et les enfile, avant de sortir ma veste d’un placard marron et de fourrer dans une de ses poches intérieur les cinquante euros d’argent de poche qu’il me reste, cachés entre deux livres de ma bibliothèque miniature. Mon regard s’attarde sur le nom des auteurs, les titres, mon esprit repense au moment où je lisais une de ces innombrables pages.
J’étais tellement…
Insouciant ?
Peut-être. On ne sait pas de quoi demain est fait. Cette phrase m’apparait tellement véridique, que je ne peux m’empêcher d’esquisser un sourire en coin en pensant à l’ironie de la chose.
On se dit toujours que les accidents, les viols, les agressions, n’arrivent qu’aux autres.
Mais fallait que ce genre de truc tombe sur moi.
J’étais une sorte de capteurs à éléments négatifs, un aimant qui en attirerait d’autres au lieu de les repousser. Tous les « ennuis » possibles et inimaginables semblaient converger vers moi, dans un but qui m’était inconnu.
Mon malheur ?
Un ami à moi disait que pour toute chose mauvaise qu’il t’arrive, il y aura forcément son contraire positif qui t’arrivera lui aussi.
« Avec toutes les merdes qui me tombent dessus, y’a intérêt que je gagne au loto… » Pensais-je dans un fugace élan d’humour.
Je me décide à emporter quelque uns de ces livres. Laissant mes doigts courir le long des reliures, j’empoigne "On ne badine pas avec l’amour", "Le Rouge et le Noir", "Les fleurs du Mal", et le tout premier "Harry Potter", symbole de mon innocente jeunesse. J’ouvre une armoire, en sort ma fidèle besace et dépose soigneusement les livres dedans. Puis je m’élance à pas rapides vers la cuisine, ouvre le frigo, en sorts quelques sandwichs "Sodebo" et une bouteille d’eau d’un litre et demi. Je range le tout dans mon sac, puis entre dans les toilettes. J’ouvre un petit placard accroché sur le mur, et me retrouve face à notre infirmerie personnelle. J’en sors deux bandages, des pansements de diverses tailles, trois boites d’aspirine qui sont délestées de quelques comprimés que j’avale sans plus attendre pour calmer mon mal de tête, et un anti-inflammatoire au nom imprononçable.
Mes vertiges semblent avoir disparus partiellement, mon mal de tête à légèrement régressé, et la douche à fait du bien à mes muscles. Mon état semble s’améliorer progressivement.
Soudain, mon ventre me lance abominablement, et entame une série de gargouillements tous plus sonores les uns que les autres.
« J’ai pensé à prendre de la nourriture, mais pas à manger… Bravo, quelle intelligence ! »
Sortant de l’étroite pièce, je pose mon sac devant la porte, et prépare les ingrédients nécessaires à un bon petit déjeuner. Je sors du frigidaire du bacon, des œufs, du pain de mie et du beurre, j’empoigne d’une main agile une poêle, casse trois œufs dedans, y ajoute six tranches de bacon, et commence à tartiner le beurre sur deux tranches de pain moelleux. La cuisson terminée, je dépose délicatement le contenu de la poêle dans une assiette blanche et jaune, et commence à dévorer mon repas. Mon couteau tranches le blanc d’œuf, ma fourchette pique le bacon, ma main saisi une tranche de pain. Mes mains s’articulent dans un ballet de gestes précis et rapides, et ma bouche cueille les aliments découpés avec précision, méticulosité.
Manger est un art.
Me délectant sans penser à rien d’autre depuis des heures, je vide mon assiette en quelques minutes, laissant le jaune de mes œufs seul occupant de la porcelaine. Je saisi un bout de pain beurré, m’apprête à saucer le liquide pâteux, avant de me retrouver en face d’une assiette remplie de sang.
Je bascule en arrière de frayeur en poussant un cri, l’assiette vole dans les airs et s’écrase sur le carrelage marron. Je me lève, haletant, avant de constater que le sol est dégoulinant de jaune d’œuf.
Je prends ma tête entre mes mains, et respire profondément.
« Mais qu’est ce qui m’arrive bon sang… »
La sueur froide coule au creux de mes reins tremblants, me faisant frissonner.
Suis-je en train de devenir fou ?
D’abord, je parviens à projeter un homme sur plusieurs mètres. Puis, j’ouvre trois verrous sans les voir, et enfin je vois une assiette remplie de sang. Et ces voix dans ma tête quand je dors…elle ressemble tellement à celles de mes amis…
Et si c’était cette chose qui me met dans cet état ? Si c’était grâce…non, à cause d’elle, que j’ai pût faire ces choses invraisemblables ?
Je me perdais dans les méandres de mes pensés. Je devais comprendre ce qui m’arrivait.
Mais comment ?
« Il faut déjà que je parte d’ici »
Oui. Partir. Mais où ? Qu’est ce que je ferai une fois dehors ?
Qu’adviendra t-il de moi ?
« Je n’ai de la nourriture et de l’eau que pour deux jours, tout au plus. Bon, j’aurais encore les cinquante euros, mais après… »
Fuir ?
Où ?
« Paris ? Non, trop de flics… quoique je pourrai facilement me cacher…
Ou chez un ami ? Non, je n’ai pas à les mêler à cette histoire… »
Comprenant que j’étais seul, je décidais de partir dès maintenant pour un endroit qui m’était encore inconnu. Je prendrais le premier train qui s’offrira à moi, même si cela devait me conduire en plein milieu de la campagne, ou de la ville. Je devais m’éloigner de ma famille, de mes amis.
Et après…j’improviserai. Ouais.
Attrapant ma besace et la calant sur mon épaule, j’ouvre la porte de l’appartement, et jette un dernier regard plein d’amertume et de regrets à « mon chez moi ».
Puis je ferme doucement la porte, et commence à descendre silencieusement les nombreuses marches blanches et grises de mon immeuble. Mon cœur voudrait tant faire demi-tour… s’arrêter, rebrousser chemin.
Se serai si simple.
Pourquoi une simple soirée s’est-elle transformée en cauchemar ?
Pourquoi ces histoires que les livres aiment à raconter sur leurs pages blanches ne peuvent-elles pas rester que des histoires ?
« Je pense de trop… »
J’arrive face à la grande porte métallique de l’immeuble. J’appuie sur un petit bouton, et pousse en même temps la solide armature, m’ouvrant le chemin vers une « liberté » que j’aurais volontiers refusée. Je pousse un grand soupire, comme pour me remonter le moral, me dire « Ca y est, en avant… ».
- « C’est partit… »
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