Anonyme a écrit :
Bon, je viens donner un peu des nouvelles.
J'ai réussi à en parler avec une amie, et malheureusement ça s'est très mal passé ... Elle m'a simplement répondu "D'accord", puis elle est partie, et maintenant ça fait deux jours qu'elle ne m'adresse plus la parole.
Je dois dire que ça me fait vraiment mal comme réaction ... A présent je n'ai plus personne de confiance à qui en parler, si ce n'est ma mère, mais c'est vraiment très dur. Trop dur même. Je ne sais absolument pas comment je pourrais aborder le sujet avec elle. C'est pourquoi je pense que je ne lui en parlerais pas avant plusieurs années.
Je n'ai toujours pas appelé le numéro d'aide, j'appréhende assez mal à vrai dire maintenant que j'ai vu la réaction de mon amie ... Je crois qu'à présent je me suis un peu plus renfermée sur moi-même. C'est dur, parce que j'étais vraiment décidée à me faire entendre. Mais la peur s'est de nouveau installée et je ne parviens pas à m'en débarasser.
J'essaierai tout de même un soir au calme, lorsque je trouverais le courage.
"Pour les psys, je te conseillerais de ne pas aller voir n'importe lequel mais des spécialisés, qui ne prennent en charge que des victimes de viol. Ceux là doivent être un peu différent mais de toute façon je ne tiens pas à te forcer, parce qu'en parler à quelqu'un en face est assez difficile, surtout la première fois."
Malheureusement je vis dans une petite ville, j'ai fait des recherche et ce genre de psy ne se trouve pas par chez moi.
"Il faut seulement réussir à prouver que vous avez eu un rapport sexuel quand vous étiez plus jeune et normalement à un certain âge il est considéré que le consentement n'était pas possible."
Ben voilà, ce qui me fais le plus peur, c'est que je ne vois pas comment prouver ça ... C'était il y a pratiquement 10 ans ! Et puis vu mon âge les gens pourront dire que j'ai juste déjà fait l'amour avec un garçon et que je suis en train de mentir en accusant mon frère.
Enfin voilà. Encore une fois je vous remercie de vos interventions. J'essaierai de tenir ce topic à jour en fonction des décisions prises et des évènements engendrés.
Je suis vraiment, vraiment désolée pour toi. J'ai l'impression de t'avoir donné un mauvais conseil =/
En fait les gens savent rarement comment réagir... ( bah vu comment on (ne) nous en parle (pas), c'est presque normal... Mais ça reste affligeant. )
Peut-être qu'elle te reparlera ? En tout cas, si tu t'en sens le courage, essaie de t'expliquer plus clairement avec elle... Par internet ou sms peut-être ? C'est plus facile à écrire
Par contre je peux t'assurer que la réaction des écoutantes et celle de ton amie seront très différentes. J'ai appelé ce numéro à plusieurs reprises, je sais de quoi je parle. Et puis tu sais, ce numéro est ouvert depuis 25 ans et les écoutantes bénéficient de cette expérience afin d'être plus à l'écoute des victimes. Même si en effet, la réaction de ton amie a dû te faire beaucoup de mal... Et est vraiment néfaste pour ta confiance en toi. Sa réaction peut te laisser penser, plus encore, que tu es coupable. C'est faux. Peut-être aussi qu'elle connaît plutôt bien ton frère (?) et qu'elle ne s'imaginait pas ça de lui... Ce qui ne veut en rien dire que tu as eu tort d'en parler à quelqu'un. Ok ? Garde à l'esprit que ça ne pourra jamais faire autant de mal aux gens que ça t'en ferait si tu gardais ça pour toi.
Pour Viols Femmes Informations, je comprends que tu n'oses pas les appeler tout de suite mais je pense que ça ne peut te faire que du bien. Mais il est ouvert de 10h00 à 19h00 du lundi au vendredi donc pense à les appeler dans les horaires d'ouverture ( j'espère que tu peux?).
Ah... Je suis désolée. Peut-être qu'un jour tu trouveras un endroit ? =/
Tu ne vivras peut-être pas là éternellement...
Oui, cela doit être difficile à prouver mais de toute façon ne pense pas que plus jeune, tu aurais pu essayer de porter plainte/en parler à tes parents/demander qu'un signalement soit fait. Tu ne pouvais pas savoir de quoi il s'agissait. Ne t'en veux pas de pas avoir porté plainte plus tôt ( plus facile à dire qu'à faire, je sais ).
Mais justement si cela fait presque dix ans, il y a prescription =/
Par contre l'état de stress post-traumatique ( dans lequel tu sembles te trouver mais je ne suis pas une spécialiste ) peut constituer une preuve face à la justice... Normalement.
D'accord, merci.
Je te souhaite d'aller de mieux en mieux. Et je vais suivre ce topic aussi ( comme je le fais déjà ).