Ce n'est encore qu'un début, je voudrais juste des avis sur le style et la narration.
Merci à ceux qui liront.
Avec le recul, j’ai compris pourquoi cette histoire m’avait hantée aussi longtemps. Les explications étaient nombreuses : la brièveté de l’aventure ne m’avait pas laissé le temps de remarquer les défauts d’Andrew ; son côté exotique, distingué, prestigieux ; le fait qu’il était plus ou moins tombé du ciel au moment où j’avais besoin d’un garçon comme lui, idéal contraire de celui qui m’avait brisé le cœur et m’avait fait douter de moi quelques jours plus tôt.
Mais peu importe que je puisse analyser tout ça si bien, je veux pouvoir me souvenir d’autre chose que ce que la raison me souffle. Je veux croire que, l’espace de quelques jours, j’avais trouvé celui qu'il me fallait, un esprit qui s’accordait au mien, un garçon qui pouvait séduire sans se faire aimer, un garçon à qui j’ai pu plaire tout en restant libre.
Notre premier contact, assez ironiquement, s’est établi sur internet. Ironiquement parce que nous étions tous les deux plus cultivés et plus désuets que la majorité des jeunes de notre âge. A l’ère de Facebook et de la messagerie instantanée, nous aimions tous les deux lire et nous aventurions tous les deux parmi des auteurs classiques réputés ardus. J’aimais (et connaissais) la musique classique et le vieux jazz, il me parlait avec passion de Brueghel et allait dans les musées d’art pour son seul plaisir. Peut-être étions-nous simplement des adolescents prétentieux grisés d’appartenir à un certain milieu cultivé mais ce n’est pas comme ça que je veux m’en rappeler.
Ironiquement donc, il me contacta sur un site de rencontres et de discussions pour adolescents auquel je participais pour passer le temps. Il m’expliqua ce qui le poussait à me contacter : il venait de débarquer à Bruxelles pour suivre son père qui devait prester un mandat de 6 mois au Parlement Européen. Pour des raisons familiales, il habitait dans un petit appartement place Fernand Coq, sans son père. Il ne connaissait personne sur Bruxelles et et suivait des cours par correspondance. Sans aucun moyen de fréquenter des gens de son âge, il se sentait seul. La singularité de sa situation me plut et je lui répondis. Nous fixâmes un rendez-vous pour la semaine suivante.
Je n’eus pas vraiment le temps d’être impatiente. Le week-end précédant la rencontre, mon petit ami de longue date me quitta brutalement, douloureusement. Violent comme seuls les vrais timides peuvent l’être.
Le rendez-vous était un lundi, lendemain d’un week-end franchement horrible. J’étais enrhumée, à moitié aphone et j’essayais de croire que je n’avais pas envie de pleurer. Je songeai à annuler mais finis par me dire que ça me ferait du bien de rencontrer quelqu’un de nouveau.
Suites aux posts 6, 26, 44, 68, 80, 95, 101, 110 et fin post 128.
Texte complet ici : http://www.sortirensemble.com/nouvelle-complet-208769_1.html
Mello |
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Andrew [Texte] (Histoire terminée) |
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14/06/2009 à 17:44 |
WriterDreams a écrit :
Sans vouloir t'offenser, je trouve que même si Lol n'est pas le film de l'année, ses personnages et son histoire sont plus intéressants et prenants que la tienne^^.
Wouhou, ça demande une remise en question de ma part, effectivement.
Andrew [Texte] (Histoire terminée) |
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15/06/2009 à 09:53 |
Andrew est duscret, timide & poli, il tente a charmer la narratrice. Je le sens pas net x)
Je ne cerne pas Emma .
Marian veux aider la narratrice mais a l'air soucieux pour elle..
Je trouve que, dans la derniere partie, tu survoles trop les choses, tu pourrais t'attarder plus sur chaques idées.
Mais j'aime encore
Andrew [Texte] (Histoire terminée) |
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15/06/2009 à 09:53 |
Callebaut a écrit :
WriterDreams a écrit :
Sans vouloir t'offenser, je trouve que même si Lol n'est pas le film de l'année, ses personnages et son histoire sont plus intéressants et prenants que la tienne^^.
Trop pas d'accord :0
Andrew [Texte] (Histoire terminée) |
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15/06/2009 à 10:46 |
Callebaut a écrit :
WriterDreams a écrit :
Sans vouloir t'offenser, je trouve que même si Lol n'est pas le film de l'année, ses personnages et son histoire sont plus intéressants et prenants que la tienne^^.
Wouhou, ça demande une remise en question de ma part, effectivement.
Ah mais le prends pas mal. Déjà le film est aidé par le fait qu'il représente toute une génération qui tente à sa manière de s'identifier aux personnages, l'image apporte également une profondeur à ces derniers et à l'histoire. De plus, on l'oublie souvent, la musique ajoute énormément d'âme à un film.
Tout cela, un texte ne peut pas l'avoir ou seulement pour le point numéro 1. Et puis après même si les critiques ne sont pas clémentes avec le film parfois, il a très bien fonctionné et les spectateurs ont pour la plupart du temps aimé; ce qui signifie qu'il a touché et intéressé.
J'aime bien ton texte juste que je pense qu'il faudrait peut être l'améliorer sur certain point comme la profondeur des personnages ou encore l'intrigue même si je sais que pour cette dernière, tu te contentes de raconter ta propre histoire et que tu ne veux pas la modifier.
B'sous
Andrew [Texte] (Histoire terminée) |
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15/06/2009 à 21:36 |
Mdr ca sert à rien de m'envoyer un mp pour me dire que tu m'as répondu... Surtout pour me dire ça quoi >__
Andrew [Texte] (Histoire terminée) |
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16/06/2009 à 12:16 |
Skyte a écrit :
Mdr ca sert à rien de m'envoyer un mp pour me dire que tu m'as répondu... Surtout pour me dire ça quoi >__
Bah tu m'accuses de plagiat je me défends. Maintenant si tu pouvais citer le livre que j'ai censément plagié, ça me ferait plaisir.
Andrew [Texte] (Histoire terminée) |
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16/06/2009 à 13:22 |
Après quelques recherches, je confirme que le texte n'est pas plagié.
Merci donc d'éviter de porter de fausses accusations, ça peut être vraiment blessant pour l'auteur.
Néanmoins, si vous avez un doute quant à l'authenticité de ce texte (ou d'un autre), merci de préciser les références du livres (auteur et titre) pour appuyer votre accusation.
Mello |
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Andrew [Texte] (Histoire terminée) |
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16/06/2009 à 13:58 |
Suite. Je suis beaucoup plus contente de cette partie-ci que de la précédente, j'espère que ce sera partagé.
Appuyé contre un panneau d’affichage de l’horaire du métro, Andrew me regarda sortir de la rame en souriant. Je me sentis flattée de le rendre content. Il était habillé normalement, pour une fois. Il portait un jean et un sweatshirt de couleur pourpre. Je m’avançai vers lui. Il voulut m’embrasser mais, me sentant soudain très timide, je baissai les yeux. Il ne se laissa pas démonter et ses lèvres trouvèrent ma joue. Mignon.
- Ca fait bizarre de te voir habillé en jeune, lui dis-je.
- Comment tu me préfères ? me demanda-t-il.
Je haussai les sourcils. Pas mignon, charmeur, en fait.
- Je sais pas. C’est juste que ça te change.
J’aimais bien le côté d’Ixelles où son appartement était situé. Dans une rue débouchant sur la place Fernand Coq, tout près de Flagey. Quartier bobo-branché par excellence mais que je ne fréquentais pas assez souvent à mon goût, mes amis préférant sortir au centre-ville.
Il habitait un tout petit trois-pièces un peu miteux. Enfin c’est ce que je pensais au premier abord en voyant la cuisine minuscule et le salon très impersonnel. La troisième pièce, la chambre à coucher, était plus sympathique. Une lumière douce éclairait un lit double qui faisait presque les dimensions de la petite chambre. L’édredon et les draps étaient d’une jolie couleur mauve foncée. Je ne sais pas pourquoi, j’ai toujours aimé les parures de lit mauve. L’exiguité de la pièce ajoutée à la grande taille du lit donnait une impression douillette, comme une sorte de nid. Caverne chaude et confortable. Je repérai un livre d’un auteur classique russe sur la table de chevet et un ordinateur portable de la marque Macintosh sur une chaise à côté du lit. Le même modèle que mon propre portable, coïncidence amusante.
Je m’assis sur le lit, près de lui. J’avais envie de câlins. Je m’allongeai, posant ma tête sur ses genoux. Il passa doucement sa main dans mes cheveux.
- T’as passé une bonne journée ?
Je grimaçai.
- Je me suis disputée avec ma mère avant de venir.
C’était vrai. J’étais partie en disant simplement que j’allais voir un ami, ne précisant ni l’endroit exact où j’allais, ni la personne que j’allais voir, attitude qu’elle n’avait que modérément apprécié.
- Ah bon ? Pourquoi ? demanda-t-il gentiment.
- Pour rien. Elle est juste méchante. La puérilité de la réponse n’était qu’à moitié volontaire. Je souris à Andrew.
- Toi, t’es gentil.
- Mais oui, je suis gentil.
Il m’embrassa.
Ce qui s’ensuivit fut fort agréable. Je me laissai aller. Andrew avait des gestes très doux, mesurés. Au bout de ce qui me sembla une heureuse éternité (ou bien un seul instant, selon le point de vue), la main gauche d’Andrew glissa le long de mon torse dévêtu et tatonna au niveau de ma taille. J’attrapai son poignet et l’éloignai de mon jean.
- Arrête, s’il-te-plait, soufflai-je.
- D’accord. C’était juste une proposition. Je m’excuse, balbutia-t-il.
- T’as pas à t’excuser, y a pas de mal.
Il enfonça à moitié son visage dans son oreiller sans cesser de me regarder. Au bout de quelques secondes, il se redressa.
- Mais pourquoi ? demanda-t-il sur un ton très hésitant, presqu’enfantin.
Je me laissai retomber sur le lit et regardai le plafond. Que dire ? J’optai pour une demi-vérité, espérant qu’il comprendrait.
- C’est pas le bon moment pour moi.
Un ange passa. J’aurais du choisir une formulation plus claire, là il devait penser que j’allais lui sortir un discours larmoyant à propos de ma rupture.
- De quel point de vue ?
Là, je ne pus m’empêcher de rire.
- D’un point de vue physiologique.
Il grimaça d’une manière adorable. Je roulai sur lui et l’embrassai.
Andrew [Texte] (Histoire terminée) |
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16/06/2009 à 15:29 |
en effet cette partie-là est beaucoup mieux. Les phrases sont mieux construites et c'est très agréable à lire .
j'aime bien
Andrew [Texte] (Histoire terminée) |
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16/06/2009 à 15:51 |
Beaucoup mieux sauf peut être le départ jusqu'à "J’aimais bien le côté d’Ixelles où son appartement était situé. Dans une rue débouchant sur la place Fernand Coq, tout près de Flagey.", à partir de là on entre dans une profondeur des personnages, des lieux et des actions que j'apprécie énormément. Peut être la fin à retravailler pour essayer d'y apposer également plus d'ampleur à la manière du centre de ton texte.
Sinon globalement c'est beaucoup mieux
Andrew [Texte] (Histoire terminée) |
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16/06/2009 à 16:02 |
WriterDreams a écrit :
Beaucoup mieux sauf peut être le départ jusqu'à "J’aimais bien le côté d’Ixelles où son appartement était situé. Dans une rue débouchant sur la place Fernand Coq, tout près de Flagey.", à partir de là on entre dans une profondeur des personnages, des lieux et des actions que j'apprécie énormément. Peut être la fin à retravailler pour essayer d'y apposer également plus d'ampleur à la manière du centre de ton texte.
Sinon globalement c'est beaucoup mieux
Tu pourrais expliciter? Je viens de relire en ayant tes remarques en tête et je vois pas trop... Qu'est-ce qui te fait dire que mes personnages paraissent plus profonds dans certains passages plutôt que d'autre? Pour moi ils le sont tout le temps, je les ai très clairement en tête, tout se joue sur la manière dont je retranscris, je crois (sans blague^^) et je vois pas trop là où ça le fait, et là où ça le fait pas.
Quelque part dans toute la conversation avec Marian j'ai l'impression qu'on en apprend plus sur la narratrice (et donc que ça approte de la rpofondeur à son personnage) que dans le passage où elle décrit la chambre d'Andrew par exemple... Tu pourrais m'éclairer sur ton point de vue?
Andrew [Texte] (Histoire terminée) |
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16/06/2009 à 17:51 |
Ce n'est pas avec des paroles qu'on apprend le plus sur un personnage mais bel et bien sur ce qui l'entoure. Tu n'as qu'à regarder dans le cinéma par exemple, le personnage et ce qu'il dit tiennent certes une importance quant à l'interprétation d'une scène mais l'atmosphère, les endroits, etc., le sont aussi grandement pour cela.
Je pense que dans certains passages du textes tu délaisses cela au profit de simples dialogues qui ne sont en soi pas très poussés. Peut être pourrais tu par exemple essayer de développer énormément les pensées de ton personnages ou encore utiliser ce qui l'entoure comme moyen efficace pour caractériser son personnage.
Exemple:
Je veux montrer que mon personnage n'aime pas l'art ancien>>>>
Peet regardait avec dégout la toile baroque qui juxtaposait la grande porte encore ouverte du sanctuaire. Sans doute n'était-il pas habitué à ce type d'œuvre mais il savait au fond de lui qu'il n'arriverait jamais à s'y faire.
(je ne sais pas si tu vois ce que je veux dire)
Andrew [Texte] (Histoire terminée) |
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16/06/2009 à 18:01 |
OK, merci d'avoir éclairci ton opinion pour moi.
Andrew [Texte] (Histoire terminée) |
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16/06/2009 à 18:11 |
J'aime trop mieux cette partie.
J'ai accrochée dès le debut, on est bien dedans.
Selon moi tu devrais juste approfondir les parties descriptives..
Andrew [Texte] (Histoire terminée) |
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16/06/2009 à 18:12 |
PARANOID HEART a écrit :
J'aime trop mieux cette partie.
J'ai accrochée dès le debut, on est bien dedans.
Selon moi tu devrais juste approfondir les parties descriptives..
Vrai? J'ai toujours peur que ce soit ennuyeux^^
Andrew [Texte] (Histoire terminée) |
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16/06/2009 à 18:44 |
Suite agréable à lire, phrases fluides et bien construites. Rien à dire, c'est super.
Andrew [Texte] (Histoire terminée) |
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16/06/2009 à 19:57 |
Merci, suite en cours d'écriture.
Andrew [Texte] (Histoire terminée) |
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16/06/2009 à 22:06 |
On peut avoir la suite?
Andrew [Texte] (Histoire terminée) |
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17/06/2009 à 12:17 |
Keep_the_smile a écrit :
On peut avoir la suite?
En cours d'écriture, j'ai dit :p
Andrew [Texte] (Histoire terminée) |
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17/06/2009 à 18:39 |
Suite. Lunaa dit que c'est bien, alors... ^^
« La nuit, je mens, et effrontément ! J’ai dans les bottes des montagnes de questions où subsistent encore ton écho… » Bashung en tête, affalée sur un siège du bus de nuit, je me sentais bien. Je me remémorai les étreintes d’Andrew. J’avais l’impression de sentir les hormones déferler en cascade en moi. L’image n’est pas des plus poétiques mais il faut dire ce qui est et, même à l’époque, j’avais depuis longtemps cessé de croire que nos sensations étaient le seul fait de nos sentiments… Quoi qu’il en soit, simple réaction physiologique ou un trouble moins superficiel que je ne tenais pas à analyser, c’était salement agréable et sans aucun doute addictif. Je contemplai mon sourire béat dans la vitre. Peu importe ma rupture finalement, peu importe que mon ancien petit ami soit sûrement en ce moment-même en train de s’amuser à une fête quelconque, peu importe mes pleurs et sa brutalité, le bonheur que je ressentais à ce moment-là était amplement suffisant à me venger.
Le lendemain soir, on était samedi et je décidais d’aller avec des amis proches à un concert gratuit qui se donnait au centre-ville. Mes amis ayant invité leurs amis qui avaient également ramené leurs copains, ce fut un assez grand groupe de jeunes qui se dirigea vers la Grand-Place. J’ai toujours aimé trainer sur la Grand-Place. Je lui trouve beaucoup de charme bien qu’il soit quelque peu gâché par les hordes de touristes asiatiques qui prennent des photos et achètent du chocolat et que les cafés y pratiquent des tarifs hors-de-prix. La nuit, les lumières de l’éclairage public y dessinent des ombres gigantesques sur les pavés irréguliers et je me sens toujours joyeuse quand on la traverse en bande pour rejoindre un bar situé dans une rue transversale. Cependant, il faisait très froid ce soir-là et le concert était mauvais (du moins à mon goût). Le groupe se sépara et ceux qui avaient trop froid où qui ne supportaient pas la voix nasillarde du chanteur se dirigèrent vers la Porte Noire, un bar dont nous étions des habitués. Je me retrouvais donc avec une dizaine de métalleux, pour la plupart des amis de primaire, à boire de l’hydromel et fumer des cigarillos dans la salle souterraine et sombre de ce bar d’ambiance médiévale. Le hasard des envies de chacun avait fait de moi la seule fille assise autour de la table et je finis rapidement par trouver le temps long. J’aimais beaucoup tous ces garçons mais la plupart étaient aussi des amis de mon ex et ce soir-là, je ne trouvais rien à leur dire. Sirotant ma boisson, je les dévisageais tour-à-tour, détaillant leurs tignasses mal lavées, leurs barbes d’adolescents encore irrégulières, leurs jeans troués, leurs t-shirts arborant des logos de marques de bières ou de groupes de musiques obscurs. Je tirais une bouffée sur mon cigarillo. Non, je n’étais décidément pas d’humeur à apprécier leur compagnie. Andrew en costume avait quand même infiniment plus de classe.
Je sortis mon gsm et lui écrivis un message. Je n’avais pas eu de nouvelles de lui depuis la veille au soir et je ne lui en avais pas non plus donné. Je lui demandai comment il allait, ce qu’il faisait et lui dis que j’étais en soirée et que j’allais sans doute bientôt rentrer parce que je m’ennuyais. Sa réponse fut rapide : il était justement en train de m’écrire. Il me proposa de passer par chez lui plutôt que de rentrer directement chez moi. Le sourire aux lèvres, j’écrasai mon mégot et me levai de mon siège sous les regards étonnés de mes amis. Me sentant un peu coupable, je prétextai que mes parents m’avaient demandé de rentrer tôt et m’éclipsai.
Une heure plus tard, j’étais à nouveau entre les draps mauves, en train de fondre complètement dans les bras d’Andrew qui était visiblement très content de me voir. Quand nous fûmes fatigués de nous embrasser, je m’étendis de tout mon long contre lui, posant ma tête sur son torse.
Nous en vînmes, je ne sais comment, à parler de nos fantasmes.
- Moi je suis assez attirée par les hommes plus vieux, lui révélai-je.
Il rit.
- Je peux te présenter mon père si tu veux, c’est un sacré coureur.
- C’est vrai ?
- Oui. C’est pour ça que je n’habite pas avec lui d’ailleurs. Ca m’est arrivé trop souvent de tomber sur sa conquête de la veille au petit déjeuner.
Mes parents n’était pas divorcés et étaient fidèles, du moins pour ce que j’en savais. L’histoire d’Andrew me parut donc d’un exotisme très séduisant.
- Il est mignon ? lui demandai-je, avec un sourire suggestif.
Il m’infligea un petite tape sur le haut de crâne.
- Je plaisantais ! protesta-t-il, feignant d’être vexé.
Je m’esclaffai. En plus d’avoir les mains d’une douceur remarquable, Andrew était de très bonne compagnie. Compagnie que je devais malheureusement quitter.
- Faut que j’y aille, il commence à se faire tard, dis-je sans pour autant me lever.
Andrew me serra plus fort contre lui.
- C’est bon reste là, tu peux dormir ici, dit-il.
- Tu rigoles ? Mes parents me tueraient, ils savent même pas où je suis.
- ’M’en fous, grommela-t-il la bouche enfouie dans mes cheveux. Il me serrait assez fort pour m’empêcher de me relever.
Je tentai de me dégager tout en lui expliquant :
- Tu vois, si je rate le dernier bus, ça veut dire que j’aurai découché sans prévenir. Et si je découche sans prévenir, mes parents vont me mettre à la rue, et je vais tomber dans la prostitution et la criminalité et dans dix ans je vais revenir te voir et…
- Et je vais me faire flinguer, termina-t-il à ma place. Ça va, ça va, allez, va-t-en ! ajouta-t-il en me repoussant.
Je me mis debout et nous nous rhabillâmes le plus vite possible. Le chauffage de son appartement était en panne et, une fois sortis des couverture, il faisait vraiment glacial.
Sur le chemin vers l’arrêt de bus, nous nous mîmes à parler de Madame Bovary. Nous accordions tous les deux à dire que ce livre aurait dû être ennuyeux – puisque, après tout, il racontait l’histoire d’une femme qui s’ennuie – mais qu’il ne l’était pas parce qu’il avait quelque chose de spécial, que ni lui ni moi n’arrivions à définir.
- Je n’arrive pas bien à l’expliquer, mais quand on lit un classique, même si on n’aime pas, on comprend pourquoi c’est considéré comme un classique. L’esprit reconnaît la qualité, c’est presqu’instinctif, disait-il, s’exprimant avec passion.
Quel changement, pensai-je. Mon ancien petit ami grimaçait à la simple idée de lire un livre et avait pour unique culture celle de sa TV. Avec Andrew j’avais enfin un réel interlocuteur. Je lui parlai de Nabokov et de son Ada qui étaient (et restent à ce jour) mes références absolues.
- C’est la seule histoire d’amour qui se termine bien sans être fleur bleue, qui dure toute la vie des protagonistes sans qu’on s’en lasse jamais, en restant toujours belle.
Mon bus arriva, me coupant dans mon emphase. Je promis rapidement à Andrew de lui prêter mon exemplaire et l’embrassai avant de monter dans le véhicule. Il me fit un signe de la main alors que mon bus s’éloignai.