A 14 ans, je suis entrée en troisième, ce qui est normal. Les grandes vacances n'avaient pas été réjouissantes, mais j'étais heureuse de retourner au Collège, parce-que mes amis m'avaient énormément manqué. Jamais je n'aurais pensé que cette année serait la pire de ma vie, jusqu'à aujourd'hui. Je suis anxieuse par nature & j'ai très peu confiance en moi, mais jusqu'à maintenant, tout ce que je faisais, c'était d'ignorer cela. J'ai donc commencé mon année de troisième de manière normal ; je me retrouvais dans la classe de mon ancienne meilleure amie & du garçon pour qui je craquais. J'étais partagée entre l'excitation & l'angoisse. J'ai passé les deux premiers mois à flirter avec ce garçon. Se rendant compte de ce manège, deux de mes amies ont jugé bon d'aller lui demander ce qu'il pensait de moi, si éventuellement il serait possible que ça aille plus loin... J'étais une gamine, je ne me connaissais pas. J'ignorais volontairement mes failles & elles sont revenues me hanter. Le 02 Octobre 2008, elles sont allées le voir. Je n'oublierai jamais ce jour. Je les toutes les deux, de dos, tandis qu'il me fixait. Je n'oublierai jamais ce regard. Je sentais mon coeur tambouriner, des picotements me parcourir les mains, mais à mes yeux c'était sommaire. J'ai déjeuné à la cantine avec toutes mes amies, et il y avait une drôle de tension, accentuée par leurs chuchotements :"Elle va péter un câble..", "Ne lui dîtes pas".. Quand nous nous sommes assises, elles m'ont tout simplement dit qu'il m'aimait beaucoup, mais qu'il refusait de briser 'mon petit coeur fragile". Je n'ai rien ressenti, j'ai continué à manger mécaniquement, mais quelque chose se changeait en moi. Mon coeur battait de plus en plus vite, j'étais prise de tremblements & j'avais la sensation d'étouffer. J'avais du mal à percevoir ce qui se passait autour de moi, à part l'angoisse des gens qui se mêlait à ma propre angoisse. Ce jour-là, j'ai fait ma première crise de spasmophilie et j'ai fait une descente aux enfers. J"avais de plus en plus de mal à m'alimenter, je faisais des malaises tout le temps. Les gens ne comprenaient pas ma souffrance, moi non plus, d'ailleurs. J'étais seule au moment où j'avais besoin de compassion, d'amour. Aujourd'hui, je vois un psychiatre & je suis un traitement, pour réduire mon angoisse. Chaque jour, je me bats contre moi-même. Je suis dans une phase de découragement, mais je garde espoir. Je garde l'espoir qu'un jour, je serai en paix avec moi-même. Je tremblerai moins, je n'angoisserai plus chaque fois que je sors. J'espère. |