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Anonyme |
Ma vie, ma douleur. |
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27/03/12 à 21:05 |
Bonjour, je poste cette histoire en anonyme, car c'est l'histoire de ma vie. J'ai besoin d'en parler, d'extérioriser cette douleur qui persiste en moi. Je ne veux pas que les gens qui me liront sachent qui je suis. En effet, je connais du monde sur ce site, et là je dévoile ma face cachée, sombre, celle que très peu de gens connaissent.
Dans ce texte, je n'aurais pas de nom. Il n'y a vraiment aucun intérêt à ce que je m'en donne un ici. Mon être se résume en un seul mot : souffrance.
Je vis, je ris, je souris aux gens, les gens me sourient; je suis intégré. Tout le monde m'estime heureux. J'ai tout ce qu'il faut pour moi : une chérie, des parents aimants, des amis, un toit... Pourquoi je vous raconte tout ça ? Tout simplement pour préciser que je vis dans un environnement idyllique, où rien ne devrait me faire souffrir.
Je comprendrais que vous soyez étonnés, voire surpris de la tournure de cette introduction, toutefois, vous allez très vite comprendre que mes souffrances sont loin d'être ridicules.
Je n'ai jamais compris pourquoi, les médecins non plus, il n'y a pas d'explications. Pourquoi moi ? Cette question je me la suis posée, mais après réflexion, je ne souhaite à personne de vivre ce que j'ai vécu, donc le "pourquoi moi et pas un autre n'a pas lieu d'être" il est ce qu'il est. Je dois avancer, toujours et toujours, oui mais voilà, j'en ai marre à force. Toujours aller de l'avant, sourire, essayer d'être heureux... C'est dur vous savez.
J'ai été touché une fois par le cancer, puis deux... Chaque fois, la souffrance revient... Beaucoup de gens sont dans mon cas me diriez vous; je ne cherche pas à me différencier des autres. Juste vous raconter mon expérience.
La première fois, tout à commencé calmement. J'ignorais ce qu'était la maladie, j'étais serein, je ne doutais de rien. Je me disais que c'était juste un petit moment a passer, que tout redeviendrait "comme avant" A présent je ne sais même plus que "avant" signifie. J'ai toujours l'impression d'avoir vécu la même vie. De douleur tant physique que mentale.
Au fur et à mesure, les médecins m'en dévoilaient plus, comme quoi il n'y avait pas beaucoup d'espoir, que le type de cancer que j'avais était rare, que mon traitement par chimiothérapie faisait partie des plus lourds existants... Je me suis battu... Encore et encore, j'ai tout fait pour garder le sourire. Pour moi, mais aussi pour rassurer mes parents, essayant d'être à mes cotés le plus régulièrement possible. Plus d'une fois j'ai craqué... Des larmes... Brûlantes... De la tristesse, un sentiment d'injustice. Je n'avais rien fait de mal ! Et pourtant je devais endurer, encore et encore...
Il y a eu aussi de la chirurgie... De nombreuses opérations, semaines sous morphines, 2 mois sans bouger, plusieurs en fauteuil roulant... Je me suis encore battu. Des larmes, encore. De joie. Celles de ma mère tout d'abord, quand pour la seconde fois de ma vie j'ai fait mes premiers pas, les miennes ensuite, quand j'ai appris que tous les traitements étaient terminés... L'aspiration de revenir à une vie normale, loin de tous les traitements, de ne pas me demander tous les jours si j'allais survivre, était enfin accessible, à portée de main ! Malgré les contraintes physiques à vie imposées par la chirurgie, j'étais heureux, malgré les douleurs nerveuses qui m'assaillaient tous les jours, je reprenais le cours de ma vie... J'avais gagné !
le cancer est revenu à l'attaque il n'y a pas si longtemps.... L'annonce du second diagnostic ne m'a pas fait aussi mal que je l'imaginais... J'étais encore naïf, j'étais confiant... Je pensais faire face, je m'attendais à de la souffrance certes, mais pas celle que j'ai rencontrée. Cette maladie vicieuse, et revenue très violemment... J'ai tout d'abord connu des examens , d'une douleur inimaginable... Des examens classiques se faisant en principe sous anesthésie, que j'ai dû vivre sans même l'aide d'antidouleurs : à cause d'une respiration trés faible et de mon placement permanent sous oxygène ils ne pouvaient pas m'anesthésier. Les examens sont passés, la chimio est arrivée, je ne découvrais rien : toujours la même douleur...
Toutefois, je pensais compter sur mes... amis ? La plupart m'ont lâché, et ça à été la pire désillusion de ma vie. Je pensais qu'il seraient là, comme je l'avais été pour eux. Mais non. La maladie dégoutaient certains, faisaient peur à d'autres... J'avais l'impression d'être un monstre. Sans les quelques amis qui sont restés, je serais tombé dans un abîme de désespoir aujourd'hui, je veux avant tout les remercier, même si ils ne savent pas que je leur parle... Ils m'ont sauvé la vie...
La chimio quant à elle, continuait, toujours plus douloureuse, fatigante, vicieuse, je suis devenus accro à quelques antidouleurs, j'ai du me désintoxiquer, toujours des crises, des hallucinations, de la fièvre... Et la douleur, permanente, lancinante... J'ai décidé de faire abstraction de tout cela, et je me suis battu, encore et encore... Les médecins ont fini par m'affirmer que j'étais en rémission. J'étais donc sauvé... Toutefois, le traitement continue, j'en ai encore pour plus d'un an...
Je suis vivant... Le serais-je encore dans quelques années ?
Je suis fatigué...
Je pense que très peu de personnes m'auront lu jusqu'ici... Merci à ceux qui auront fait l'effort de lire jusqu'au bout ♥
Ma vie, ma douleur. |
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23/07/2012 à 03:58 |
Comme quoi, la maladie permet vraiment de draguer. Prochaine fois faudra faire le topic sans que ce soit anonyme !
Perso, pas la première fois que je vois ce topic, oh non, mais je vais mesurer mes propos afin que personne me dise que chui un sans coeur.
Voilà, j'voulais juste dire que certains phrases surdramatisent l'histoire "le serais-je encore dans quelques années ?", sortez vos mouchoirs ! Nan mais tout le monde peut mourir, accident, maladie, vieillesse ? J'ai failli y passer plusieurs fois récemment mais je me dis pas "et ptêtre que je vais mourir l'année prochaine, qui sait ?".
Et faut arrêter de remercier ceux qui lisent jusqu'au bout. En gros la fin du texte fait penser "je vais bientôt mûrir, je vous aime".
Bon ça a mesuré que dalle en fait. Bop.
Bah, bon courage quand même. Même si ça a été assez dit, un cancer c'est un truc lourd et voala. Pas une raison de ne plus positiver tout de même, faut rester optimiste. Se lamenter sur son sort c'est un cercle vicieux, et au final tu perds le temps qu'il te reste, que ce soit dans 60 ans ou demain.
Ma vie, ma douleur. |
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23/07/2012 à 04:09 |
Canneberge a écrit :
Comme quoi, la maladie permet vraiment de draguer. Prochaine fois faudra faire le topic sans que ce soit anonyme !
Perso, pas la première fois que je vois ce topic, oh non, mais je vais mesurer mes propos afin que personne me dise que chui un sans coeur.
Voilà, j'voulais juste dire que certains phrases surdramatisent l'histoire "le serais-je encore dans quelques années ?", sortez vos mouchoirs ! Nan mais tout le monde peut mourir, accident, maladie, vieillesse ? J'ai failli y passer plusieurs fois récemment mais je me dis pas "et ptêtre que je vais mourir l'année prochaine, qui sait ?".
Et faut arrêter de remercier ceux qui lisent jusqu'au bout. En gros la fin du texte fait penser "je vais bientôt mûrir, je vous aime".
Bon ça a mesuré que dalle en fait. Bop.
Bah, bon courage quand même. Même si ça a été assez dit, un cancer c'est un truc lourd et voala. Pas une raison de ne plus positiver tout de même, faut rester optimiste. Se lamenter sur son sort c'est un cercle vicieux, et au final tu perds le temps qu'il te reste, que ce soit dans 60 ans ou demain.
La chose qui soit vraiment émouvante,c'est qu'il se bat et qu'il continue à y croire,c'est tout. Bon,tu vas me dire que c'est pas le seul non plus. M'enfin bon,déjà je doute que certaines personnes veulent parler de cette maladie sur un site. Et puis bon,il a 16 ans,il est jeune quoi,y'en a qui auraient déjà baissés les bras au stade où il en est. Après c'est ton avis,je respecte.
Ma vie, ma douleur. |
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27/07/2012 à 21:43 |
Franchement, j'admire ton courage, continu de te battre, reste fort.
Si tu veux discuter, te changer les idées, je serais ravie de parler avec toi, donc MP, et courage, n'abandonne pas !
Ma vie, ma douleur. |
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29/07/2012 à 20:11 |
t'est vrément courageux serieux je te souhaite que un jours tous sa se termine et que tu a une belle vie en recompense des douleurs que tu vie en se moment