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à 16 ans | Kévin [17ans] | 18/01 |
J'avais seize ans à cette époque noirâtre de mon existence. En fait, noirâtre, c'était plutôt blanc et noir. Tant je pétillais par vie vie sociale et scolaire, tant ma vie sentimentale s'était retrouvée telle un pétrole noir et visqueux. J'étais homosexuel, éperdument et désespérément homosexuel. Malgré mes efforts inconsidérés pour regarder ostensiblement les filles, mon regard se portait sur les hommes. J'étais tombé amoureux d'un garçon, qui avait un an de plus que moi. C'était pendant une rencontre. Cinq jours de débats, loin de chez moi. J'ai gardé tout pour moi, longtemps. Jamais je ne lui avais dit, que je l'aimais. J'étais le seul à savoir que... Quelques mois plus tard, j'avais toujours la bosse laissée par ce coup de massue: l'amour. Elle me démangeait, me brûlait. Je n'avais plus de considération à mon égard, et je décrépissait lentement. Lui, m'avait abandonné. Mes parents, je devais leur dire. Les cours, je devais me battre pour y arriver. L'amour, je devais m'abstenir pour ne pas craquer. Et pourtant, j'en rêvais. Un jour, je discutais avec un ami. Je lui ai dit. J'étais au bord des larmes. C'est dans mon lit que j'ai pleuré. Petit à petit, je me suis fait à l'idée. Progressivement, mes amis l'apprenaient. Au fur et à mesure, je me disais que ça allait passer. Mais l'obstacle était là: mes parents me disaient sans cesse si la fille d'à côté me plaisait. C'était à croire que je devais lui passer la bague au doigt. Un jour, j'ai écrit une nouvelle. Genre mini-roman, pour un concours. J'ai vomi mon être dans cet écrit, j'ai tout lâché. J'ai fait signe à ma mère de me la corriger. Elle m'a demandé si... Je lui ai dit oui. Elle a pleuré. Deux jours elle a pleuré. Mon père a accepté, ou plutôt, a oublié. Plutôt que d'accepter, il s'est refusé d'y croire. Récemmenent encore, j'étais pour ma mère le garçon "parfait". Il n'y avait juste que ce _ comment a-t-elle dit cela ? _ ce point noir. J'avais pensé trouver quelqu'un après ce coming out. Il fallait combler le vide affectif croissant, qui me trouait progressivement. C'était hémoragique. Mes parents ne pouvaient rien boucher, qu'entrouvrir la plaie un peu plus. Je ne l'ai toujours pas trouver, le héros qui me sort de ce désespoir. Mon sang s'échappe, il m'arrive de penser au suicide, tant ma solitude et ma "méfiance" en moi pèsent. Quand le héros de cette putain d'histoire me viendra-t-il en aide ? |