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à 15 ans | Simon [16ans] | 02/09 |
A l'époque, j'étais complétement déprimé, j'avais des envies de meurtre, de suicide, je n'avais pas les idées en place, j'étais insomniaque, je me scarifiais, je n'arrivais meme pas à pleurer et j'étais tout le temps fatigué! En fait, je ne le savais pas, mais tout ça, c'était parce que je fumais 15 joints par jour... Et en plein mois de décembre, alors que je n'allais plus en cours, que je voyais mes copains juste pour fumer, que je ne dormais que le jour, que j'avais des hallucinations (impressions visuelles et auditives) et que je n'arrivais plus à aligner deux mots, mes parents ont contacté le SUPEA à Lausanne où on nous a donné un rendez-vous en urgence avec un psychologue du service... Je me suis rendu à la consultation (j'ai réussi à me lever) et là le médecin (que je n'aimais pas du tout) m'a ordonné une hospitalisation à domicile durant une semaine... J'ai accepté, sachant que une semaine après, c'était les vacances de noël - je me suis dit que j'aurais une semaine de plus. Durant cette semaine et toutes ces vacances, j'ai fumé comme un pompier, j'étais tout le temps défoncé, je dormais tout le temps, jvoyais mes amis enfermés dans ma chambre, bref j'étais dans un monde complétement délirant - quand je parle de mes amis, c'était surtout mes deux meilleures amies (dont l'une est devenue ma petite copine par la suite: le soir de noël on s'est embrassé pour la première fois et elle allait encore bien...).Puis est venu la rentrée, j'ai dit à mes parents que j'allais ratrapper mon année scolaire et me mettre au boulot -alors que j'en étais totalement incapable. Et j'ai eu, pendant deux semaines, des ennuis pas possibles. Quand j'étais à l'école je dormais ou je m'engueulais avec les professeurs ou avec mes amis, pendant la récré je dormais par terre ou sinon j'avais des crises de nerfs. Et quand je rentrais chez moi, je me sentais enfin bien, parce que je pouvais fumer et quitter ce monde que je ne pouvait plus sentir. J'en ai parlé avec mes parents et on a rappellé le SUPEA, j'ai eu de nouveau une consultation avec mon médecin, qui cette fois m'a mis aux arrêts en attendant que l'UHPA (l'Unité d'Hospitalisation Psychiatrique pour Adolescents) puisse "m'enfermer". Autant vous dire que j'étais angoissé à l'idée de vivre dans un hopital psychiatrique, mais j'étais déterminé à m'en sortir parce que je ne supportais plus ma vie ni celle des autres et plus ça allait, plus j'avais envie de mourrir. D'ailleurs c'est grâce à ma copine si je suis encore de ce monde, parce qu'elle m'a donné envie de vivre en tout cas pour elle. Je suis resté 2 mois à l'Hopital, en sevrage complet, avec des neuroleptiques et -heureusement- des antianxiéolitiques comme seule aide. Ce que j'ai vécu à été horrible. Mais ce n'étais rien comparé à ce qui m'attendais... Durant cette période, ma copine à fait 3 tentatives de suicide et je ne pouvais rien faire pour elle. Ma famille était super inquiéte et mes frères et soeurs ainsi que tout mes amis ne savaient pas pourquoi, ne comprenaient pas pourquoi on m'avait enfermé. On m'avais dit que j'en avais pour 2 semaines et je voyais les autres patients qui étaiant là depuis 3,4,5 mois, voire un an et demi, plus même. J'avais l'impression que je ne pourrait jamais sortir. Je ne parvenait pas à dormir sans avoir fumé de joint, ce qui était interdit évidemment. L'extérieur me manquait et c'est là que je me suis rendu compte que ma vie était devenue moche depuis que je fumais. Je suis sorti de l'hopital un beau mercredi du mois de mars, juste avant mon anniversaire, et j'étais beaucoup mieux. La suite de mon parcours à été assez simple, j'ai été admis au CTJA (Centre Thérapeutique de Jour pour Adolescent) qui étais un hopital de jour, avec des éducateurs, des médecins, des infirmiers, etc... Qui m'ont aidé sur le plan professionnel, ils ont trouvé un collège qui m'accepte dans ma situation pour que je refasse ma 9ème. Ils m'ont aussi aidé sur le plan de la santé, j'ai maintenant un traitement neuroleptique bien adapté à mon cas, des anti-épileptiques -parce que j'ai des TIC- et des anti-dépresseurs. C'est le médecin assistant du CTJA qui a mis un diagnostic sur mes problémes : décompensation psychotique. J'aurais finalement fait 8 mois d'hopital. en comptant les 10 mois pendant lesquels j'ai fumé, j'ai finalement gâché 1 an et demi de ma courte vie... Gâché??? Non! J'ai rencontré des tas de personnes, j'ai bravé les flots, trimé, découvert des univers paralléles à celui-ci, j'ai ri autant que j'ai pleuré... J'en ai appris de la vie... Et maintenant, j'ai pris la peine d'écrire tout ça, de résumer ce passage de ma vie pour dire que je vais mieux. Je suis encore en convalescence, c'est sur, mais je récupère peu-à-peu toutes les facultés de mon cerveau. Demain, c'est la rentrée en 9ème, dans ce nouveau collége, je sais que je vais y arriver, je vais donner un bon coup de collier pour terminer ma scolarité, arriver au gymnase, à l'uni... Ce que je veux faire dans la vie??? Psychiatre, évidemment!!! Ma copine, je l'ai quitté: on s'attirait mutuellement vers le fond du puit. Je lui ai présenté un bon ami à moi, je sais qu'ensemble, ils sont heureux. Si j'ai écrit tout ça aussi, c'est pour les gens qui ont des problèmes dans la vie, n'importe quel problème, et même si je détestais ce genre de phrases à l'époque où j'étais mal, j'aimerais leur dire ceci: La vie n'a de gout que celui qu'onlui donne! Ne laissez personne, ni une drogue ni quoi que ce soit, décidez de votre vie. Vous avez des rêves? Vous voulez voyager? Fonder une famille? Gagnez de l'argent? Alors REAGISSEZ! Des gens peuvent vous aider... Vous avez honte de parler de vos problèmes? Pardonnez-vous! Vous n'êtes pas seul et la vie est belle! Tant de belles phrases auxquelles je ne croyais pas... Non, je n'ai rien gâché: j'ai sauvé ma vie... "La vie c'est gratuit je vais me resservir et ce sera toujours pareil Moi je me couche avec le sourire et je dors sur mes 2 oreilles" (grand corps malade) Merci de m'avoir lu, et merci de m'avoir donné un peu de bois quand dans ma vie il faisait froid... |