à 14 ans | H.D [16ans] | 09/03 | |
Mon histoire débute bêtement, nous sommes le lundi 6 septembre 2006, j'apprends que je ne serai pas dans la même classe que mes amies et je pique une crise de nerfs. Nous sommes dans la cour, je te vois pour la première fois, tes yeux vert qui me dévisagent et ton sourire "bad boy" qui flash. Ton meilleur ami est plutot pas mal, tout à fait mon genre ; un peu intello, rock sur les bords, très gentil. J'arrive en classe de maths pour la première fois. Nous sommes placés par ordre alphabetique, tu es à coté de moi. Tu sembles furieux et me craches des insultes. Les voisins ricanent comme s'ils regardaient une bonne comédie américaine, moi c'est le mauvais remake d'un thriller que je vis. Tu es de plus en plus méchant, cruel, je sombre dans le désespoir, mes amies sont studieuses, moi pas. Je déteste les cours, je te déteste . Puis finalement je craque : marre de reçevoir des coups de pieds dans les couloirs, marre des humiliations. Je te dis "Ne me parle plus, tu es trop méchant". Tu affiches alors ton mépris habituel ; je ne craque pas. Tu t'étonnes. Tu finis par me reparler presque gentiment. Seulement je me méfie de toi : tu as l'air de tellement prendre ton pied quand on se dispute... Alors que nous concluons une trève, une rumeur nous parvient : j'aurais insulté ta mère. Tu vois rouge, tu ne veux pas m'entendre dire que c'est faux, que l'on te ment. Rendez-vous a la sortie du collège. J'ai peur, je tremble, j'ai la nausée, je ne peux pas t'échapper, si je cours tu courras aussi... Mais je ne le fais pas, j'avance à grands pas, je souris, apeurée. Tu es enfin devant moi : qui vois-tu en cet instant ? La jeune fille de quatorze ans qui envoie balader tous les garçons ? La fille mal dans sa peau qui sèche les cours, pleure dans son lit le soir et souhaite mourir ? Tu hésites. Tu répètes plusieurs fois "Je vais te casser la gueule" Moi je suis calme tout à coup, je cherche juste les mots pour te le dire, et finalement, malgré moi, je te dis : "Casse moi la figure, qu'est ce que t'attends ?" Ton expression se durcit, pourtant je peux lire la peur en toi ; non tu ne le feras pas, tout comme moi : je suis incapable de te frapper, je bloque. Tu me donnes un coup, fort. Ceux que tu m'as donné ont ciblé mes jambes, j'aurais des bleus demain, comme tous les autres jours de la semaine, à cause de toi. Ce coup porté au ventre m'a fait revivre, je te vois encore quand je te crie "reviens espèce de lâche !" Tu pars en courant, mais tu me cries encore "Si tu recommence je te pète la gueule !" Je suis abasourdie, un frisson de fureur incandescente, de démence peut-etre, m'invite à te suivre ; pourtant je ne le fais pas, je retourne sagement chez moi. Les jours ou je te revois tu ne me parles plus, tu as dû apprendre la vérité : je suis innocente. L'incident disparait de nos mémoires, tu redeviens le gentil ; puis les semaines passent, tu es renfrogné, je commence à lire de curieux messages sur notre table de maths : "je t'aime", suivi de mon prénom. Je faisais semblant de ne rien voir, dissimulée sous mon livre de maths, puis des insultes sont apparues à côté de mon nom... Tu es de méchante humeur. A la fin de l'année scolaire, tu te déclares. Je dois te dire ma réponse, mais je m'enfuis lâchement le soir même. Tu me demandes "pourquoi tu ne veux pas sortir avec moi ?" Je réfléchis : "c'est vrai, tu as changé, tu es devenu plus respectueux, plus gentil, en fait tu ressembles à ce que je recherche... Mais pourquoi moi ? il y a des tas d'autres filles au collège", te réponds-je en désespoir de cause, en te voyant refuter mes autres arguments. "Les autres sont moches, toi tu es la plus belle", me dis-tu, les yeux plein d'une émotion qui me fait peur. Ta ferveur m'effraie, je m'enfuis à cause de mon trouble. Année 2008. Tu es si méchant à nouveau, j'ai réellement peur de toi et encore plus de moi. A la fete des 3èmes je te vois danser avec une autre fille, ma pire ennemie de surcroit. Je te hais ! A un moment de la fete tu viens me voir, je te déclare ma haine . Il y a quelques semaines tu avais failli réellement m'attaquer, seule une de mes amies t'a empêché de me mettre en pièces. Tu m'as aussi demandé "pourquoi ?!" et j'ai hurlé "je ne suis pas une salope ! Je ne vais pas sortir avec toi et te jeter ensuite !" Tu as voulu me parler, j'ai refusé. En l'espace de 9 mois nous nous sommes vu 3 fois. Le 13 aout 2008, j'écrivais à une de mes amies, je lui decrivais ces deux dernières années. Soudain j'ai laché mon stylo plume, comprenant alors que je t'aimais. J'ai tout avoué à mes amies 6 mois plus tard. Depuis je te guette dehors... quand je te dirai "je t'aime", que me répondras-tu ? Je te dirai alors sur un ton triste et patient : "j'ai hésité pendant longtemps, ne mets pas autant de temps a prendre ta décision" Le jour où tu me disais "la haine est une passion" pendant que je te repoussais, je ne comprenais pas. Tu étais si sûr que je t'aimais... Maintenant je le suis aussi, en sera-t-il toujours de même pour toi quand je te reverrai ? Ne sois pas aussi lâche que je l'ai été, lecteur, où tu te languiras pour le restant de tes jours, avec les "si j'avais..." Si je dois ajouter quelque chose je le ferai quand il y aura du nouveau. Merci d'avoir lu mon histoire... |